Calendrier scolaire, recrutement, enseignement supérieur

Nadine Gironcel Damour : adapter le système éducatif aux réalités de La Réunion

16 août 2022

Lors de la conférence de presse de la commune de Sainte-Suzanne sur la rentrée, Nadine Gironcel Damour, conseillère régionale, est intervenue sur quatre sujets : la nécessité d’un calendrier climatique, pour une véritable prise en compte de nos spécificités réunionnaises ; un plan de rénovation thermique du bâti scolaire pour créer les conditions de réussite de la population réunionnaise ; la mutation des enseignants réunionnais, favoriser l’embauche locale ; pour une augmentation des cursus d’enseignement du supérieur à La Réunion.

Nadine Gironcel Damour a rappelé que « l’actualité ne cesse d’être marquée, par des évènements climatiques exceptionnels : sécheresse, canicule, gigantesques incendies, fonte des glaciers,… et nous venons de vivre à l’échelle européenne, le mois de juillet le plus chaud de l’histoire. Ces phénomènes se multiplient et gagnent en intensité. La Réunion n’est pas épargnée et nous devons nous préparer et anticiper, sur notre territoire exceptionnel mais fragile ».
Elle a donc mis en avant un combat, porté par le Parti Communiste Réunionnais, pour la mise en place d’un calendrier scolaire climatique, « qui correspond le mieux à notre réalité et permettrait de meilleures conditions de travail et de confort, pour la réussite de nos élèves ».
« Dans quel pays préfère-t-on que les élèves travaillent, durant les périodes les plus chaudes par des températures de plus de 35 dégrés, par des taux d’humidité à plus de 80 %, par des fortes pluies régulières alors que ces mêmes élèves sont libérés durant des périodes clémentes, tempérées aux mois de juillet et août où il ferait bon étudier », souligna-t-elle.
Toujours dans le domaine de l’adaptation, Nadine Gironcel Damour rappela une autre proposition : « un plan de rénovation thermique du bâti scolaire est nécessaire pour créer les conditions de réussite de la population réunionnaise ».

Favoriser l’emploi des enseignants réunionnais à La Réunion

Elle est ensuite revenue sur le problème de la mutation des enseignants réunionnais. En effet, chaque année, des lauréats au concours du CAPES et du CAPLP sont affectés en France alors que des postes sont disponibles à La Réunion. Cette année, 212 Réunionnais doivent quitter l’île, pour la plupart direction l’Académie de Versailles, considérée à l’instar de Créteil comme déficitaire, tandis que 200 personnes sont mutées de la France vers La Réunion.« Des mutations qui provoquent, dans certaines situations des déchirements familiaux et de lourdes difficultés personnelles comme pour, notamment trouver un logement dans un délai très court, lorsque tombe le couperet du lieu d’affectation », expliqua-t-elle, dénonçant « une détresse insoutenable passée sous silence par l’académie de la Réunion, malgré les multiples appels et recours, présentés par nos jeunes diplômés ».
Pour mettre fin à cette situation, elle est revenue sur une proposition du PCR rappelée par Julie Pontalba et Isabelle Erudel lors de leur conférence de presse du 29 juillet : un moratoire des recrutements des personnes extérieures à La Réunion dans la fonction publique.
Cela signifie que les postes disponibles ne seront plus dans le mouvement national. Ils seront d’abord pourvus par des Réunionnais, qui disposent des qualifications nécessaires. « C’est cette méthode qui avait été mise en œuvre dans les années 1960, quand les besoins en instituteurs étaient très importants à La Réunion », rappela la conseillère régionale, « un concours spécifique à La Réunion pour des postes dans notre île avait donc été mis en place. Appliquée à l’Éducation nationale, cette proposition permettra aux stagiaires habitants La Réunion de pourvoir aux postes vacants à La Réunion ».

Développer l’enseignement supérieur à La Réunion

Nadine Gironcel Damour rappela que La Réunion est en effet la troisième région ayant le moins de diplômés du supérieur, malgré une progression continue.
Elle souligna également que « malgré l’ouverture de nouvelles filières professionnalisantes, les bacheliers professionnels et technologiques sont encore trop souvent contraints de s’inscrire dans des filières longues, peu adaptées à leur cursus, du fait d’une offre locale restreinte et de difficultés de mobilités en France hexagonale ».
Autre constat : la majorité des étudiants réunionnais qui partent étudier en France ou ailleurs en Occident, reviennent encore trop rarement ensuite au pays.
« Pour remédier à cet état de fait, il faut donc mener une réflexion, pour inciter les grandes écoles, à s’installer dans l’île et construire de nouveaux cursus de formations porteuses et incluant les spécificités locales, comme la santé, l’architecture, l’audiovisuel et l’animation numérique », conclut-t-elle.

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