
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Inauguration de l’école maternelle et primaire Evenor Lucas
30 novembre 2006
Pour l’inauguration de l’école maternelle et primaire qui s’appellera Evenor Lucas, de nombreuses personnalités dont Bernard Marek, l’historien Eugène Rousse, Daniel Gili, Inspecteur d’Académie, Alain Bénard, Maire de Saint-Paul... étaient présentes pour saluer la mémoire de l’homme et militant que fut celui qui donne son nom à une école aujourd’hui. C’est dans ce sens que Paul Vergès, Président de la Région, rappela l’action exemplaire des prédécesseurs pour inventer un nouveau modèle de développement de La Réunion. Être fidèle, c’est poursuivre une œuvre en inventant de nouveaux chemins.
(...) Que restera-t-il de notre cérémonie d’aujourd’hui dans le souvenir des jeunes enfants de cette école maternelle et primaire et dans celui des adultes appartenant à différents groupes d’âge ? Je voudrais réfléchir à la portée de cette cérémonie.
Il faut le dire, c’est une cérémonie exemplaire, parce qu’elle marque un acte de devoir de mémoire. A La Réunion, il est assez rare qu’on replace dans une perspective historique une cérémonie d’hommage à une personne, quelle qu’elle soit et quel que soit le moment qu’elle aura marqué de son empreinte. Ne pas le faire c’est contribuer à l’étouffement de notre histoire, le faire c’est accomplir un devoir. Que la mairie de Saint-Paul soit remerciée pour ce geste exemplaire !
Nous célébrons la mémoire d’un homme qui a accédé ici aux responsabilités à la fin de la Seconde Guerre mondiale. C’était un tournant de notre histoire : La Réunion avait déjà vécu (ou : subi) presque trois siècles de colonisation, marqués par l’esclavage, puis l’engagisme. Depuis les années 30, montait de l’île la volonté de changer de statut, c’est-à-dire d’engager la décolonisation. Il ne faut pas croire que dans les années 30 le mot d’ordre « La Réunion, département français » était un mot d’ordre particulièrement populaire. (...) Dans les années 30 et jusqu’en 1946, cette bataille a été extrêmement difficile.
Savoir saisir le moment
(...) Le Conseil municipal de Saint-Paul élu en mai 1945 demandait le statut départemental. Les élus, qui à un moment donné peuvent peser sur le sort présent et futur de toute l’île, ont une responsabilité considérable (...). Si l’initiative n’avait pas été prise par les élus de La Réunion, les deux députés Raymond Vergès et Léon de Lépervanche, et les élus des Antilles, Aimé Césaire, Léopold Bissol, de demander que ces “vieilles colonies” soient des départements français, si on n’avait pas obtenu le vote de la commission et le vote unanime de l’Assemblée Constituante en 1946, on peut penser que le statut de département n’aurait jamais été voté. Marius Moutet, ministre socialiste du gouvernement, y était opposé et il ne l’a pas caché lors du débat parlementaire. De même, Paul Valentino, député socialiste de la Guadeloupe, a prononcé un long plaidoyer contre le changement de statut. (...)
La responsabilité et le mérite de ces élus ont été considérables car ils ont été capables de faire ce saut au moment où il fallait le faire et d’imaginer ensuite les conséquences éventuelles. Evenor Lucas et ses amis ont été aux affaires pendant cette période charnière.
Ces événements s’étant déroulés il y a quelques décennies, des témoins de ce qu’était Saint-Paul en 1945 vivent encore. Dans toute cette zone, il n’y avait pas une maison, seulement quelques paillotes. On y chassait le lièvre, on attrapait les cailles, les moutardiers. Et tout a changé. Evenor Lucas avait la responsabilité d’essayer de remédier au retard colonial. Le résumé de son action fait précédemment évoquait le nombre d’écoles qu’il a fait construire partout. Moi-même, je me rappelle l’avoir accompagné sur la route qu’il avait créée du Guillaume au Maïdo. Nous sommes descendus avec ses conseillers du Maïdo jusqu’à Roche Plate dans le cirque de Mafate : les travailleurs du Guillaume portaient sur leur dos des sacs de ciment pour construire l’école de Roche Plate. Cet effort de rattrapage du retard sur le plan de la santé, de l’école, etc. a été accompli pendant cette période.
(...) Quand Evenor Lucas arrive à Saint-Paul, la ville compte 26.000 habitants, c’est la population de Sainte-Suzanne aujourd’hui. Dans quelques années, elle comptera 4 fois plus d’habitants. Il fallait donc à la fois assurer le rattrapage et anticiper sur les besoins liés à la croissance démographique. (...)
Le mérite des hommes et des femmes de cette génération est d’avoir assuré l’orientation de notre île et, en même temps, d’avoir fait le nécessaire pour rattraper le retard, pour gérer la croissance démographique et les répercussions de toute une situation extérieure à La Réunion.(...)
C’est cette leçon d’histoire que nous devons retenir parce que nous nous situons effectivement dans une continuité historique où nous est donné l’exemple d’une maîtrise de la vision de l’évolution de La Réunion. On peut être ou ne pas être de la paroisse politique de celui qu’on honore, mais il faut lui rendre hommage s’il a marqué l’histoire et laissé des traces. Pour moi une des plus grandes satisfactions d’élu est d’avoir proposé le nom de Pierre Lagourgue pour un lycée au Tampon et pour la zone aéroportuaire de Gillot. Pourtant nous n’étions pas de la même famille politique, mais il aurait été injuste, impardonnable, de ne pas souligner le rôle qu’il a joué dans la construction des lycées et dans le développement de nos relations aériennes. A mon avis, c’est cela qui montre qu’un politique peut dominer sa période, qu’il peut la voir dans son devenir et prendre les initiatives nécessaires.
Une nouvelle étape historique
Aujourd’hui, nous sommes dans une période analogue : depuis une dizaine d’années nous avons obtenu l’égalité sociale, ce qui était dans la loi de 1946 et qui devait être appliqué au 1er janvier1947, on l’a obtenu 50 ans après. Cela a nécessité des affrontements sur lesquels je ne reviendrai pas, mais une fois cette égalité obtenue, on peut encore débattre de l’efficacité d’un statut, mais l’égalité sociale est là, le but social fondamental de la loi de 1946 a été atteint. Une nouvelle étape historique est donc là et c’est à la génération d’aujourd’hui que revient la responsabilité de l’aborder. (...)
Ici, la célébration du 60ème anniversaire de la loi du l9 mars a donné lieu à une embrassade qui a provoqué quelques réactions. Ce geste spectaculaire voulait dire : « c’est à vous, la génération d’aujourd’hui, d’élaborer un nouveau modèle de développement de La Réunion », si nous voulons rester fidèles à ceux qui ont transformé La Réunion.
Quand on n’a pas vécu cette époque, les statistiques ne nous donneront jamais la mesure de la réalité, l’arriération du pays du fait de la colonisation. Maintenant que ce pas est franchi, c’est la compétition politique : quels sont ceux qui trouveront un nouveau modèle de développement tenant compte des caractéristiques de La Réunion, de sa démographie, de son isolement, de son éloignement, mais aussi de son environnement régional ? (...) La génération d’aujourd’hui doit donc se demander comment s’insérer dans ce nouveau contexte géoéconomique.
(...) Encore une fois, je voudrais vous remercier et remercier la municipalité ainsi que la direction de l’école d’avoir approuvé ce nom d’Evenor Lucas, car nous devons nous souvenir de sa contribution à l’histoire de Saint-Paul. Nous ne devons pas être des orphelins de notre histoire, nous devons la connaître pour avoir des raisons d’aller plus loin dans la même continuité historique.
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