SUD éducation et l’application de la loi Fillon

Non à un système éducatif qui favorise la régression sociale

8 juillet 2005

On lira ci-après la Déclaration liminaire de la fédération des syndicats SUD éducation au Conseil supérieur de l’éducation, réuni hier pour examiner les décrets d’application de la loi Fillon.

(page 4)

Si SUD éducation souhaite faire une déclaration liminaire à cette séance, c’est que les demandes d’audience adressées par notre fédération à M. Gilles de Robien sont restées sans réponse. Notre organisation, pourtant
représentée au Conseil supérieur de l’éducation, n’a donc pas été entendue par le nouveau ministre de l’éducation nationale.
Cette fin de non recevoir est en contradiction avec les premières déclarations de M. le ministre, qui annonçait en juin sa volonté de privilégier l’écoute et d’entendre toutes les organisations.
Lors de votre arrivée au gouvernement, Monsieur le Ministre, vous disiez privilégier "l’écoute". Un mois après, vous renouez avec "la sourdingue-attitude" de votre prédécesseur ; vous entendez sans doute poursuivre cette stratégie de négation et de répression de tous ceux qui contestent votre politique.
Depuis le fameux "grand débat sur l’école", les stratagèmes de communication du ministère distillent la loi Fillon et masquent l’implacable réalité vécue par les personnels. Dans ce théâtre "communicationnel", élèves, personnels ATOSS et enseignants sont considérés comme des marionnettes. En l’occurrence des marionnettes au service du marché du travail à la concurrence libre et non faussée ; concurrence à laquelle la loi Fillon veut nous accommoder.
Comme vous le savez - depuis le référendum du 29 mai au moins - nous sommes un certain nombre à ne pas vouloir de cette sauce. Il faudra en tenir compte à un moment !
La fédération des syndicats SUD éducation souhaite rappeler à l’occasion de ce Conseil supérieur de l’éducation un certain nombre des revendications portées par les luttes des personnels et usagers du service public d’éducation :
Sur le fond : l’abrogation de la loi Fillon, qui institutionnalise à travers "le socle des indispensables" la création d’une nouvelle filière peu éducative et tout orientée vers la flexibilité du marché du travail, à savoir la filière du chômage et de la précarité tout au long de la vie. C’est une politique de renoncement pédagogique. C’est une politique de régression sociale.
Contre l’Esprit d’entreprise qui désintègre l’esprit du service public ; nous récusons en particulier les décrets présentés ce jour concernant La bourse au mérite attribuée aux seules élèves méritants de 3ème comme pendant aux dispositifs d’aide visant à la réorientation-rationalisation-réduction des moyens affectés au “socle commun”.
Nous dénonçons la ghettoïsation que couve votre politique “au mérite”.
Nous dénonçons cette logique comptable, productiviste sur le modèle de l’entreprise comme incompatible avec notre souci de permettre à tous les élèves, selon leurs possibilités et leur rythme, d’accéder à une formation générale et polytechnique de haut niveau.


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