Voici une semaine le 15 janvier, l’œil du cyclone Belal a frôlé La Réunion. Ce phénomène climatique courant en cette saison a fait d’importants dégâts. 7 jours plus tard, tous les élèves retournent à l’école : c’est la fin des vacances de la saison des pluies. La Réunion est une île tropicale située dans l’hémisphère Sud et la saison des pluies se situe en été. La menace des cyclones concerne les moins les plus chauds de l’année, principalement entre janvier et mars.
Pourtant, le calendrier scolaire de l’Académie de La Réunion ne propose plus qu’à peine un mois de vacances durant cette période peu propice aux apprentissages. Dans le même temps, les vacances d’hiver se sont allongées au point d’être aussi longues que celle d’été. Cette particularité ne va pas dans le sens de l’intérêt des élèves. Or à La Réunion, l’avenir professionnel se détermine notamment en fonction de la réussite dans le système éducatif. L’absence de diplôme conduit en effet à une plus forte exclusion du droit à un travail.

Calendrier à l’encontre des intérêts de l’élève

Le calendrier scolaire à La Réunion traduit l’assimilation grandissante de notre pays à la lointaine Europe. En effet, il tend à se rapprocher du calendrier scolaire en France. Dans ce pays, les saisons sont inversées par rapport à nous et l’été français correspond à l’hiver dans notre pays. Fort logiquement en France, il n’y a pas classe pendant les mois les plus chauds qui sont juillet et août. Les vacances de fin d’année se situent en hiver et se limitent donc à deux semaines.
A La Réunion, juillet et août sont les mois les plus froids, alors que les plus grandes chaleurs accompagnées du risque cyclone correspondent au cœur de l’hiver français, de janvier à mars.
Or, un cyclone comme Belal aurait sans doute fait perdre une semaine de cours à 220 000 jeunes Réunionnais. En effet, il a fallu plusieurs jours de travail des agents des communes, du Département et de la Région pour sécuriser les routes et les établissements scolaires afin que la rentrée puisse avoir lieu ce jour. Malgré tout, une dizaine d’écoles ne peut ouvrir aujourd’hui, c’est dire l’ampleur des dégâts.

Un autre calendrier possible

La Kanaky Nouvelle-Calédonie est un pays de l’hémisphère Sud qui est encore intégré à la République. Ceci ne l’empêche pas de bénéficier d’un calendrier différent de celui de la France. L’année scolaire 2024 y débutera le 12 février pour s’achever le 14 décembre.
Adopter au minimum un calendrier scolaire analogue permettra de gagner déjà trois semaines de vacances en plus là où elles sont le plus nécessaires.
Outre la menace cyclone, cette rentrée du 22 janvier a lieu au cœur de l’été, au moment où les températures sont les plus élevées. Les cours ont lieu dans des classes surchauffées, ce qui ne favorise pas un apprentissage efficace. A contrario, plusieurs semaines de cours sont perdues en hiver alors que les températures moins chaudes sont plus adaptées au travail dans les écoles.
Un calendrier scolaire réunionnais plus proche de celui de la Kanaky Nouvelle-Calédonie que du calendrier français permettra d’éviter de risquer la perte de plusieurs semaines de cours chaque année à cause des cyclones, un phénomène courant à La Réunion, île tropicale au large de l’Afrique australe.

M.M.