Un étudiant réunionnais sur deux est boursier

Offre de logements inadaptée à la demande croissante des étudiants

14 janvier 2009

On l’a vu hier, l’aide financière est un élément décisif et indispensable à la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur pour de nombreuses familles réunionnaises. Autre élément indispensable, le logement étudiant représente un véritable casse-tête pour les Réunionnais car l’offre reste faible et inadaptée sur l’île.

Le CROUS (Centre Régional des Œuvres Universitaires et Scolaires), seul opérateur public du logement étudiant, est resté en marge du système de défiscalisation et n’a pas obtenu le soutien des collectivités locales pour adapter l’offre de logements à la demande croissante des étudiants. Il ne se retrouve donc qu’avec 900 chambres à proposer aux étudiants sur toute l’île dont 800 à proximité du campus du Moufia. De plus, exceptées les 184 chambres de la Cité internationale (exclusivement réservé aux étudiants étrangers) qui disposent d’un point douche, les autres cités du CROUS ne disposent que de chambres individuelles avec des cuisines et des douches communes. Les loyers (sans l’aide aux logements) varient entre 108 et 202 euros par mois selon les cités. Malgré l’explosion du parc locatif privé ces dernières années aux abords des sites universitaires, seul le CROUS garantit des loyers accessibles à long terme et une connaissance accrue du milieu estudiantin.
A La Réunion, le contexte géographique et social de l’île accentue les difficultés de logements pour les étudiants. L’Université de La Réunion est divisée en plusieurs sites universitaires répartis au Nord et au Sud de l’île. Au campus du Tampon, la majorité de la formation n’arrive pas au niveau Licence et contraint les étudiants du Sud à poursuivre leurs études dans le chef-lieu et donc de trouver un logement indépendant. A cela viennent s’ajouter les difficultés de circulation et le manque de transports en commun.
Aujourd’hui, le constat est alarmant, le parc de logements du CROUS est de plus en plus inadapté et le foncier aux alentours des campus a été utilisé par le privé. Après la période obligatoire de plafonnement des loyers dû à la défiscalisation, les loyers du parc privé risquent de devenir inaccessibles aux étudiants. Les collectivités locales doivent dès maintenant prendre conscience des erreurs passées et placer le CROUS comme le seul interlocuteur du logement étudiant, dans l’intérêt des jeunes Réunionnais.
Pour le moment au CROUS, seul un programme de construction de 90 logements étudiants est prévu à la place des ex-Archives départementales, et de nombreux programmes de constructions restent au placard faute de financement.

LG

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