
C’était un 30 juin
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Scolarisation des moins de 3 ans
6 novembre 2007
Selon les derniers chiffres du Rectorat, le nombre d’enfants de moins de 3 ans scolarisés à La Réunion serait en hausse cette année passant de 991 en 2006 à 1116 en 2007. « Bugs statistiques » ? « Erreurs de manipulation » ? La Coordination des parents d’élèves et des éducateurs de Saint-Denis parle de surestimation. Son président Alain Didelot poursuit son propre recensement.
La Coordination des parents d’élèves et des éducateurs de Saint-Denis a été créée voilà 10 ans. Elle fédère les associations de parents d’élèves du chef-lieu mais aussi de Sainte-Marie et de Sainte-Suzanne. Des parents qui souhaitent plus de transparence dans l’accueil de la petite enfance.
Chiffres « bizarres » et double langage
« Ces chiffres sont bizarres », souligne Alain Didelot interpellé par les données du Rectorat. Étrange en effet que l’Académie recense, par exemple, 78 enfants de moins de 3 ans scolarisés sur Saint-André alors que la Coordination n’en compte qu’un seul, accueilli à l’école Dioré. C’est pourtant bien M. Virapoullé qui faisait dernièrement de sa priorité pré-électorale la réussite scolaire des enfants, dès la maternelle ?
A Sainte-Marie, c’est le néant : les écoles de la commune n’accueillent aucun enfant de moins de 3 ans, alors qu’à Saint-Denis « l’effectif se réduit comme peau de chagrin d’année en année », constate Alain Didelot. En 2004, ils étaient 256 enfants à être scolarisés contre 185 cette année. Sur ce point, les statistiques du Rectorat sont correctes. Il n’y a qu’à Sainte-Suzanne, ou 10% des moins de 3 ans sont scolarisés, soit une quarantaine d’élèves. « C’est raisonnable », souligne le porte-parole de la coordination.
À Saint-Paul, toujours selon le Rectorat, l’effectif des moins de 3 ans scolarisés serait passé de 56 à 216 élèves en 1 an. Une hausse importante qui mérite vérification d’autant que sur 3 écoles de la commune, les effectifs des 5 ans ne sont pas renseignés. Pour en savoir plus, Alain Didelot va se tourner vers les services de la mairie et les écoles, sachant que le Responsable statistiques du Rectorat l’aurait, selon ses propres termes, « envoyé promener. » Remettre en cause les chiffres officiels, demander plus de précision, agace à l’évidence l’Académie qui accuse alors l’incompétence de ses employés. Le Rectorat voulait semble-t-il mettre en place un comptage nominatif des effectifs à la rentrée 2006, mais faute de coordination ou de compétences, le programme est repoussé. Dommage. De façon générale, les services de l’Académie justifient l’absence de places ouvertes par les tout-petits en affirmant qu’il n’y a pas de demande ou que le choix revient exclusivement aux communes. A Saint-Denis, on dit aux parents que c’est l’Inspecteur Académique qui est opposé au développement des très petites sections.
Un double langage qui ne favorise en rien la transparence.
« Une logique de guichet »
Alain Didelot dénonce ainsi une « une logique de guichet ». Avant c’était les directeurs d’école qui enregistraient les inscriptions, tenaient des listes d’attentes. « On connaissait mieux le nombre de demandes, estime-t-il. Là ce sont les services de la mairie qui donnent l’impression de gérer les inscriptions mais qui sont davantage en charge de la carte scolaire. » La Coordination veut que des projections plus concrètes soient réalisées, que les compétences soient clairement définies.
Se défendant d’être syndicaliste ni même statisticien, Alain Didelot comprend néanmoins que l’on veut récupérer des postes d’enseignants au détriment de la scolarisation des plus jeunes et ce, sans concertation avec les parents, en dépit des besoins et attentes exprimées. En août, ce sont 4 classes qui ont été fermées sur Saint-Denis, comme à l’école Herbière, au Chaudron, qui accueillait 34 enfants de moins de 3 ans. Le chef-lieu ne compte plus aujourd’hui que 9 écoles acceptant au moins 6 petits élèves, contre 13 en 2006, 17 en 2005, 15 en 2004. Dans son dernier Tableau Economique de La Réunion (TER), l’INSEE souligne une diminution des inscriptions des moins de 3 ans de -582 entre 2006 et 2007 et l’explique en partie par le recul des naissances. Un facteur que Alain Didelot veut bien recevoir mais qui selon lui n’explique pas tout. « Les intérêts de chacun se superposent. Il faut faire des choix ». Entre prérogatives budgétaires gouvernementales et contraintes financières des communes, il prend note de la situation politique actuelle, mais refuse d’accepter des arguments intenables comme celui de l’absence de demande. « On ne peut pas comprendre de tels décalages d’un quartier à l’autre, explique-t-il. Si l’on prend celui des Camélias, l’école Françoise Mollard a deux classes qui accueillent les moins de 3 ans, alors qu’à Montgaillard, juste à coté, les parents ne seraient pas demandeurs ? »
« Pourquoi ne pas ouvrir des petites sections à la rentrée de janvier ? »
Au regard du déficit en structures d’accueil pour la petite enfance que compte La Réunion et des enjeux éducatifs qui s’offrent dès l’école maternelle, Alain Didelot soutient que les parents ne sont pas hostiles à la mise en place de classes relais, mais qu’il fait aller au-delà en favorisant l’accueil des tout-petits dans de Très Petite Section. Il souligne également que les demandes de scolarisation concernent avant tout des enfants plus proches des 3 ans que des 2. « Pourquoi ne pas ouvrir des petites sections à la rentrée de janvier ? », interroge alors le président de la Coordination qui rappelle que les budgets sont justement alloués sur l’année civile. « Cela ne constitue pas une année scolaire pleine mais laisse aux plus petits le temps de mûrir. C’est une piste que l’on propose qui permet déjà de faire la transition. » Une piste qui intervient à la période novembre/décembre ou les prévisions d’ouverture de classe sont étudiées pour l’année suivante.
Assuré du soutien de la députée Huguette Bello qui devrait interpeller le gouvernement sur la situation locale (moins de 10% d’enfants de moins de 3 ans scolarisés contre 20% en métropole ; 35 places en crèches pour 1000 enfants contre 63 pour 1000 en métropole) lors du vote projet du prochain budget de l’Éducation nationale, Alain Didelot estime que la mobilisation des parents est aussi nécessaire.
Stéphanie Longeras
Commentaire
Rappelons juste que l’école primaire est le moment des apprentissages fondamentaux et de leur approfondissement. Comme le souligne le dernier rapport du Haut Conseil de l’Education, l’école primaire est depuis 20 ans occultée des débats relatifs à l’échec scolaire, cantonné aux murs des collèges. C’est à la Maternelle que l’on acquiert pourtant les bases de socialisation, les premiers savoirs chers au socle commun dont on nous rebat les oreilles. On veut la réussite de nos marmays, mais on préfère rabaisser le niveau plutôt que de mettre les moyens pour les accompagner. Allez dans les écoles messieurs les Inspecteurs, vous, dont la mission tend de plus en plus à un véritable management d’entreprise. Vous verrez des instituteurs dépassés par la tache, croulant sous des monticules d’évaluations pour cibler une diversité de niveaux qui leur est évidente, adapter leur pédagogie pour préparer nos enfants à la jungle scolaire, tout en faisant du ludique. Vous verrez des directrices (-teurs) d’écoles partagés entre paperasses et gestion de classe qui ne comptent pas leurs heures supplémentaires et les délégations opaques de responsabilités. Vous verrez des Assistantes Maternelles, elles aussi dans le flou de leur mission, qui épaulent ou lâchent l’instit., selon qu’elles paniquent ou non face à l’ampleur de la tâche, le poids des responsabilités. Vous verrez des élèves, de ceux qui ont un accompagnement à la maison pour les aider dans leur parcours, et de ceux qui n’ont même pas la chance d’avoir ne serait-ce un livre à eux, un encouragement. Vous verrez des parents, de ceux qui remettent en cause en un instant la pédagogie de la maîtresse parce que le petit bout avait la mine fatiguée au sortir de l’école ou parce qu’elle n’est pas souriante cette maîtresse et qu’elle doit être sévère ; ceux qui ne mesurent pas l’enjeu de cette étape décisive. Peut-on leur reprocher quand l’Éducation nationale elle-même se désengage ?
S. L.
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