Séminaire ’Université de La Réunion : Configurations et défis’ - 2 -

Penser la mobilité interne, externe et vers La Réunion

18 juin 2005

Le premier débat du séminaire ’Université de La Réunion : Configurations et défis’, qui a eu lieu mercredi et jeudi, portait sur la mobilité. Le président du CESR, les représentants de la Région, du Département et le président de l’Université ont ouvert le débat. Nous revenons aujourd’hui sur leurs interventions.

(Page 8)

Il est fondamental de mettre en place les conditions d’une bonne mobilité. Le président du CESR en appelle à la responsabilité de l’État qui se rabat sur la collectivité territoriale en terme d’aide à la formation supérieure. Le CESR a toujours insisté sur la forte volonté de mobilité des Réunionnais. Son président estime que l’amélioration de la mobilité interne des étudiants passe par l’amélioration des conditions d’accueil et de vie.
Jean Raymond Mondon précise qu’en 2003, la restauration ne propose que 11,6 places sur 100 étudiants, et au niveau du logement on ne compte que 5 lits pour 100 étudiants. Il insiste aussi sur la mobilité externe en souhaitant que les rapports Nord Nord se doublent de rapports Sud Sud. Il ajoute un dernier point : "On ne construit pas une université digne de ce nom si on a pas un accueil des étudiants étrangers à La Réunion."

Ouvrir la mobilité sur la zone

Wilfrid Bertile, vice-président du Conseil régional chargé de la mobilité, rappelle que l’université et en partenariat étroit avec la Région. Les aides que la Région apporte aux étudiants va bien au-delà de ces compétences. Il souhaite aussi que l’université participe au co-développement durable des pays de la zone. Il annonçait que l’observatoire de la Mobilité sera activé en août. Comme piste de travail, il dégage deux axes : "l’humanisation de la mobilité et l’inscription de la mobilité dans un projet de développement réunionnais." Il souhaite aussi la mise en place d’un Conseil de la diaspora pour faciliter les retours à la Réunion.
Thierry Maillot a pris la parole au nom du Département, pour qui la mobilité est un secteur prioritaire. Pour le Conseil général, la culture de la mobilité doit être présente dès le primaire, avec les sorties pédagogiques. Thierry Maillot soulignait que la collectivité apporte aussi plusieurs aides aux étudiants et encourage les parcours d’excellence.

Ouvrir l’université aux étudiants du monde

Pour sa part, le président de l’Université Serge Svizerro souhaite "une vision binoculaire" comprenant la mobilité entrante et la mobilité sortante. Son sentiment général est que "la mobilité sortante vers la métropole est perçue comme un droit fondamental et inaliénable par les étudiants." Il note ensuite que l’université a élargi la gamme de ses formations et qu’on l’incite à en faire davantage avec par exemple une nouvelle formation en Médecine. La mobilité est selon lui justifiée par l’étudiant "quand il va chercher là-bas ce qu’il n’a pas ici, et ce qui manque le plus c’est le stage en entreprise, la partie professionnalisante de l’étude."
Il se demande aussi quel retour sur investissements la mobilité représente pour La Réunion en soulignant l’impact des départs sur la consommation, l’innovation et la création réunionnaise. Le président de l’université confie sa préférence pour une mobilité sortante de courte durée, notamment vers les universités de l’océan indien et pour l’accroissement de la mobilité entrante.

Une aventure humaine

Le débat qui a suivi ces interventions soulevait de nombreuses questions. Quel est le coût de la mobilité sortante pour les familles réunionnaises ? La mobilité n’est-elle pas parfois présentée comme un devoir afin d’avoir une expérience professionnelle à l’extérieur comme le souhaite la majorité des employeurs ?...
D’autres paramètres étaient aussi évoqués, car le voyage hors de l’île ne comprend pas que le désir de formation professionnelle, il s’agit aussi d’une aventure : celle de la découverte du monde.

Eiffel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus