Mobilité : 80 bénéficiaires des bourses culturelles reçus à la Région

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13 août 2008

La Région Réunion recevait hier les futurs bénéficiaires des bourses culturelles. Ils s’envolent vers l’ailleurs pour tenter l’aventure professionnelle du monde culturel, se former dans de prestigieuses écoles. Mais la formation culturelle serait-elle à ce point sans débouchés pour que l’Etat révise son engagement dans le dispositif de mobilité ? Qu’à cela ne tienne, la Région Réunion soutient ses jeunes.

Malgré un contexte difficile, en ce qui concerne l’attribution des bourses culturelles, la Région Réunion a appuyé les 80 dossiers qu’elle avait sélectionnés. Les jeunes ont certainement apprécié ce geste, qui changera peut-être leur vie. D’autres, malheureusement, oublient bien vite que ces aides financières ont permis à de grands noms de la culture réunionnaise de se révéler ici et ailleurs. Le cas d’Ismaël Aboudou est criant. Ce chorégraphe émérite, qui a guidé les pas de plus de 50.000 Réunionnais en 14 ans, a pu se former à Manhattan, à New York, grâce à une bourse culturelle. Lolita Tergémina est la première Réunionnaise diplômée de l’Ecole nationale supérieure des arts et techniques du théâtre. C’est la bourse culturelle qui lui permettra de fréquenter cette école. Qui oserait dire aujourd’hui que ce dispositif ne fait pas ses preuves ? Elles sont évidentes. Alain Armand, vice-président délégué à la Culture, Wilfrid Bertile, vice-président chargé de la Mobilité, Radjah Véloupoulé, président de la commission d’Épanouissement humain, n’ont pas cessé depuis une semaine de tirer la sonnette d’alarme. L’Etat venait en effet de décider de ne plus verser ces bourses. Après concertation, il compte financer seulement 50% des dossiers par la Région, soit 40 sur 80. La Région Réunion constate un progrès, « même si cela reste 50% en dessous de nos attentes », note Alain Armand. Il faudra bien que l’Etat revienne à la raison, et respecte ses engagements. Pour l’heure, les jeunes Réunionnais s’inquiètent de ce climat, qui met en péril leur projet de formation culturelle !

Qui financera ces études ?

Le contexte est en effet à l’incertitude. L’Etat n’arrête pas de mettre en doute la pertinence du dispositif de mobilité, il pense d’ailleurs le réviser, notamment en fusionnant le CNARM et l’ANT. Beaucoup de jeunes Réunionnais, impatients de s’insérer professionnellement, se demandent déjà comment quitter l’île. Sans une aide pour les billets d’avion, l’aventure est déjà compromise. Et s’ils ne peuvent prétendre à une bourse mensuelle, pour subsister le temps de la formation, ils ne peuvent aller se former. La Région Réunion, qui a compétence en matière de formation et de culture, n’a eu de cesse de le rappeler : elle se trouve aux côtés de la jeunesse réunionnaise. Disons que cette année, les jeunes bénéficiaires peuvent être rassurés. Mais, comme le rappelait Radjah Véloupoulé, si ces jeunes partent cette année, c’est peut-être une réussite, mais comment feront-ils pour poursuivre leurs études ? Les autres années de formation ne peuvent être compromises. Qui financera ces études ? Faire des petits boulots à côté, ou la manche ? Rien n’est plus formateur. Mais il ne faut pas pousser loin la misère !

Bbj

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