Rencontre entre la FSU et le recteur

’Plan de rattrapage plus que jamais d’actualité’

6 octobre 2004

Le 28 septembre dernier, à l’occasion d’une audience, les représentants de la Fédération syndicale unitaire se sont adressés au recteur pour lui faire part de leurs inquiétudes quant aux conséquences pour l’école publique à La Réunion de la politique menée par le gouvernement. Une intervention qui, d’après la FSU, n’a pas débouché sur une réponse satisfaisante du recteur.

"Nous pensons à la FSU que la politique menée par ce gouvernement en matière de services publics est particulièrement néfaste pour le système éducatif.
L’état des lieux que nous avons établi témoigne que la situation dans l’académie est d’abord celle d’une profonde régression, conséquence directe des choix politiques actuels que nous subissons.
Les établissements scolaires souffrent actuellement d’une forte pénurie de personnels d’encadrement en particulier au niveau des services de vie scolaire.
Depuis l’arrêt du recrutement des MI-SE et des aides-éducateurs et leur substitution par des assistants d’éducation en nombre bien inférieur au contingent précédent (la compensation n’étant pas de 1 pour 1 mais bien en deçà), de très nombreuses missions ne peuvent plus être convenablement assurées : surveillance et sécurité des élèves, encadrement des activités TICE, aide aux devoirs, soutien scolaire, intégration des élèves handicapés, etc...
D’autre part, les contrats CES n’étant pas encore reconduits, de nombreux personnels font défaut ; ceci pèse lourdement sur la bonne marche des établissements et préfigure à nos yeux les conséquences à venir du transfert des personnels TOS.

Explosion de la précarité

L’ensemble de ces personnels accomplissent des missions indispensables au service public d’éducation. Nos mandats sont clairs sur ce point : ces missions doivent se traduire par la création de postes statutaires, pérennes dans le cadre de la fonction publique d’État qui est le seul garant du bon fonctionnement de notre système scolaire.
Nous défendons depuis des années la nécessité d’un plan de rattrapage pour l’académie de La Réunion, nous considérons qu’il est plus que jamais d’actualité.
Nous nous alarmons en outre de l’explosion du nombre d’enseignants précaires :
L’académie de La Réunion comptait environ 500 enseignants précaires au cours de l’année 2000, juste avant la mise en œuvre du plan Sapin de résorption de la précarité ; aujourd’hui, quasiment au terme de ce plan, leur nombre (juillet 2004) est proche des 900, ce qui constitue tout de même un formidable paradoxe.
En ce qui concerne l’orientation des élèves, un grand nombre d’entre eux se sont retrouvés sans affectation à cette rentrée du fait d’une pénurie de places en Lycée professionnel et à ce jour, nous ne savons toujours pas ce qu’ils sont devenus, c’est très inquiétant.
Une conclusion s’impose : l’Éducation nationale est aujourd’hui la victime d’une rigueur budgétaire sans précédent orchestrée par une pénurie systématique des moyens ; ce qui nous place bien loin de l’idéal républicain de l’égalité des chances pour tous.

Perspectives inquiétantes

Les perspectives qui se dessinent au travers des projets gouvernementaux ne sont guère plus rassurantes.
Nous contestons les conclusions du rapport Thélot élaboré dans la plus totale confusion. (...) la FSU avait fait le choix de refuser cette mascarade de concertation et nous ne regrettons pas ce choix d’autant que nous savons maintenant, et la presse s’en est largement fait l’écho, que les membres de la commission chargée d’en rédiger une synthèse ont claqué la porte les uns après les autres démontrant comme nous le pensions à quel point les dés étaient pipés d’avance.
C’est pourtant bien sur la base de ce rapport que le ministre François Fillon entend définir les axes de sa future loi d’orientation ; nous considérons donc que l’avenir de l’école publique se bâtit dans de très mauvaises conditions.
Autre thème de préoccupation, celui du futur calendrier scolaire. Nous avons pris connaissance tout à fait par hasard de la composition du groupe de travail chargé de travailler sur le sujet. Nous constatons l’absence totale de représentants des personnels dans ce cadre.
Nous en prenons acte et le ferons savoir.
Pour tout dire, nous nous inquiétons de l’avenir du système éducatif et particulièrement du système éducatif à La Réunion.


Agressions au lycée agricole de Saint-Joseph

Supprimer des postes favorise l’insécurité dans les écoles

Nous reproduisons ci-après un communiqué diffusé hier par la FSU en réaction aux événements qui se sont produits le vendredi 1er octobre au Lycée agricole de Saint-Joseph :

"Le Conseil délibératif fédéral départemental (CDFD) de la FSU, réuni à Saint-Paul le 05 octobre 2004, s’est ému des très graves incidents qui se sont produits vendredi 1er octobre au LPA de Saint-Joseph, et qui ont eu pour conséquence, outre la fermeture du lycée pour une semaine, des violences sur élèves et sur personnels, occasionnées, semble-t-il, par la “descente” au LPA d’une cinquantaine de jeunes extérieurs à l’établissement.
Le CDFD apporte son soutien à l’ensemble de la communauté éducative du LPA de Saint-Joseph, aux familles, et alerte l’opinion publique des nombreux actes d’incivilité et de violence constatés en milieu scolaire ces dernières semaines à La Réunion, particulièrement dans les établissements de l’Éducation nationale à Saint-Joseph.
Le CDFD constate et dénonce la politique volontariste de suppression de nombreux emplois de surveillants dans les établissements de l’Éducation nationale, qui ne peut que faciliter et encourager de tels comportements, de telles dérives, auxquels les récents accords entre le ministère de l’Intérieur et le ministère de l’éducation nationale ne veulent apporter que des réponses répressives, sans véritable efficacité, et en aucun cas éducatives".


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