Tribune libre de Rémy Massain.

Pour un calendrier scolaire réunionnais inscrit dans le développement durable.

22 mai 2009

A l’entame de cette saison d’hiver réunionnais, nous comprenons bien que, sous nos latitudes, le climat se décline en deux saisons australes. A La Réunion, nous pouvons effectivement distinguer deux saisons tropicales : l’hiver et l’été. Dans le cadre du développement durable, nous devons tenir compte de cette réalité climatique pour l’essor de notre île.
Combien de fois ai-je pu constater, en tant que professeur, que les petits Réunionnais sont écrasés par la chaleur étouffante lors de la saison d’été et notamment entre les mois de novembre et d’avril. Chaleur d’autant plus difficile à supporter pour nos petits écoliers, qu’il faut acquérir des notions, des compétences, des savoir-être… Pendant la période estivale la plus chaude, nos enfants ont du mal à se concentrer, à étudier et, tout simplement, à apprendre dans des salles souvent surchauffées. Certes, ici et là, traînent quelques ventilateurs qui brassent peu ou prou de l’air chaud ; de rares classes « privilégiées » bénéficient également de climatiseurs. Toutefois, le problème demeure entier dans la mesure où la période chaude fait partie du calendrier scolaire actuel de l’Académie de La Réunion. Mais, qu’en est-il dans les autres pays ? Les nations faisant parties de l’hémisphère Nord ont adapté leurs périodes scolaires en fonction du climat ambiant. Ainsi, les vacances scolaires se font au cours de la période chaude en Europe. Dès lors, pourquoi devons nous calquer notre calendrier scolaire sur ces pays situés dans des zones tempérées ? Ne serait-il pas logique, pour nos petites têtes brunes, de travailler pendant la saison hivernale afin de bénéficier ensuite des vacances d’été tropical ?

Il est évident que l’apprentissage de l’enfant s’en ressentira tout au long de son cursus scolaire. Nous pouvons alors imaginer un calendrier adéquat à la situation climatique réunionnaise. La période scolaire pourrait alors s’étaler de mi-mars à mi-décembre avec les courtes périodes habituelles de repos incluses. Les grandes vacances scolaires s’étendraient de mi-décembre à mi-mars, c’est-à-dire pendant les mois les plus chauds. C’est bien l’intérêt général de l’enfant qui doit primer. L’enfant doit être au centre du système éducatif ! Qui oserait prétendre le contraire ?...
De cette façon nous aurions des élèves plus en phase avec leur environnement, et pouvant bénéficier de meilleures conditions climatiques pour l’apprentissage. J’entends déjà des détracteurs qui diront que le calendrier ne va pas favoriser les jeunes réunionnais pour l’entrée à l’université. A ces contempteurs, je rétorquerai que l’entrée à l’école primaire peut se faire dès l’âge de 5 ans. De ce fait, nos jeunes réunionnais auront une année d’avance sur, par exemple, les européens, s’il s’agit d’inscrire nos enfants dans les diverses universités exogènes.

C’est en adaptant le rythme scolaire à notre environnement insulaire que nous pourrons également contribuer au développement durable de la Réunion. Quoi de plus normal que d’avoir un calendrier scolaire réunionnais inscrit dans le développement durable, n’est ce pas ?


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus