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Quelle campagne électorale !
Université de La Réunion - élections du Président
mercredi 18 juin 2008
On pensait que les prochaines élections pour la présidence de l’Université de La Réunion allaient enfin assainir le climat. Apparemment, il n’en est rien. La liste de Michel Boyer s’indigne de faire les frais d’une campagne diffamante, et relève qu’à 48 heures des élections, elle n’avait pas à sa connaissance la composition intègre du corps électoral.
Raoul Lucas, maître de conférence en sciences de l’éducation, ne cache pas ses inquiétudes quant au bon déroulement de la campagne électorale qui se mène actuellement à l’Université de La Réunion. « Jamais dans l’histoire de cet établissement, nous n’avons connu une campagne aussi violente », explique-t-il. Surprenant ! surtout lorsque la partie adverse assure de sa bonne foi, et de son engagement à mener une campagne digne et propre. Pourtant, selon l’universitaire, un anonyme se déride à jeter le discrédit sur la liste Boyer. Il suffit de feuilleter le courrier des lecteurs de nos confrères. « On est dans la diffamation pure et simple », déplore Raoul Lucas, qui fait suivre en même temps à la presse le CV détaillé du candidat Michel Boyer. Peut-être pour mener à bien une comparaison entre la présidence de Michel Boyer et la gérance de l’équipe Svizzero, dont faisait partie jusqu’en novembre 2007 Mohamed Rochdi ? D’ailleurs, on se demande bien pourquoi il n’y a pas eu de débat contradictoire entre les deux seuls candidats ? A la télévision peut-être, si les candidats veulent un terrain neutre ? A la radio alors ? Ou bien, courageusement, dans un amphithéâtre, devant les électeurs ? Pour faire grandir la démocratie ...
La bataille informatique
Raoul Lucas met le doigt sur l’utilisation « frauduleuse » de données informatiques privées concernant les étudiants. L’UNEF aurait envoyé 8.000 lettres à leur attention. L’UNEF s’en défend, notant qu’elle a en fait distribué 4.000 courriers, à partir de sa propre base de données, récupérées sur la liste d’émargement, dans les pages blanches et aussi en Intranet. Y a-t-il eu, comme l’entend Raoul Lucas, atteinte aux données personnelles, pourtant protégées par la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) ? S’il y a eu utilisation illégale de données personnelles, pourra-t-on vraiment relever des responsabilités ? Une étudiante, informée de la situation, et qui recevait d’ailleurs dans sa boîte aux lettres les fameux prospectus de l’UNEF, voulait entreprendre une démarche juridique pour savoir comment une corporation syndicale avait pu disposer de ses coordonnées personnelles. Quant à l’utilisation des moyens informatiques de l’Université, Raoul Lucas reproche au candidat Rochdi d’utiliser aux seules fins de sa campagne un réseau informatique exclusivement réservé à l’administration. Mohamed Rochdi ayant démissionné de la vice-présidence en novembre 2007, comment se fait-il qu’il utilise un moyen de communication modéré à la présidence et à l’administration centrale ? Quelle campagne !
Campagne électorale impréparée !
Les élections seront-elles annulées ? Raoul Lucas parle d’impréparation de la campagne. A 48 heures du scrutin, il ne disposait toujours pas de la composition exacte du corps électoral. Pour la première fois, le CIRAD, l’IRD et Météo France, tous centres de recherche associés aux travaux de l’Université, participent au vote. Le hic ! l’administration, pourtant sous la tutelle du recteur, aurait omis de le faire savoir, au moins à la liste de Michel Boyer. Comment peut-on réellement mener campagne si l’on ne dispose pas d’une liste électorale intègre à heure et date respectables ? Demain, l’Université votera-t-elle ? Ou bien, une décision express du Tribunal administratif viendra-t-elle reporter l’échéance ? Ce n’est pas cela qui redorera l’image si altérée de l’Université de La Réunion.
Bbj