Problèmes d’hygiène et de sécurité à l’AFPAR

Réagir vite avant l’accident

30 mars 2005

En tant qu’administrateur de l’AFPAR et représentant CGTR, Georges-Marie Lépinay a tenu hier à interpeller la presse quant aux problèmes d’hygiène et de sécurité qui perdurent au sein des structures en charge de la formation des adultes. Fuites d’eau, installations électriques défectueuses, ratification des locaux... : des mesures d’urgence s’imposent pour assurer la sécurité du personnel et des stagiaires.

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"Il ne s’agit pas ici d’instruire un procès", précise clairement Georges-Marie Lépinay en dénonçant l’insalubrité des locaux de l’AFPAR, mais bien de pallier rapidement la menace sanitaire qui pèse sur le personnel et les stagiaires de l’AFPAR et qui risque de remettre en cause le fonctionnement même de l’institution. S’il en avait le pouvoir, il aurait déjà fait fermer le centre de Saint-François.

Enquêtes en cours

Loin des querelles de personnes, du remue-ménage autour de l’installation du prochain directeur général en avril, ou de l’examen du budget 2005, Georges-Marie Lépinay fait état de "problèmes beaucoup plus graves" au sein de l’AFPAR (Association pour la Formation professionnelle des adultes de La Réunion). Lors des deux dernières réunions de bureaux, la directrice générale intérimaire a elle-même évoqué "l’état de délabrement" des bâtiments et locaux des quatre centres que compte l’AFPAR dans notre département.
Personnellement saisi sur la question, Georges-Marie Lépinay a été affligé par l’ampleur des dégâts constatée par la commission de sécurité sanitaire (CHSCT) et les médecins du travail lors de la visite du site de Saint-François. En l’absence du président de l’AFPAR, il a été reçu en audience le 18 mars par le président de la Région Réunion (principal bailleur de la structure), accompagné de Denise Delorme, représentant la Région à l’AFPAR, afin d’interpeller la collectivité, documents et photographies à l’appui, sur la gravité du problème. Cette dernière s’est engagée à intervenir dans les plus brefs délais et a diligenté une enquête, parallèlement à celle engagée par la Direction régionale des Affaires sanitaires et sociales (DRASS).

"Ubuesque et dangereux"

"Je m’en serais tenu là", précise alors Georges-Marie Lépinay. Mais attendu que la mise en place d’une réunion express du bureau, sollicitée par courrier au président de l’AFPAR, s’est traduite par une réunion informelle, avec un ordre du jour inadapté à l’urgence (à savoir la feuille de route du prochain directeur général) et que rien n’a été fait pour assurer la sécurité du personnel et des stagiaires dans le centre de Saint-François, sous la menace de la dépression Hennie, Georges-Marie Lépinay proteste.
Jeudi, jour de l’alerte cyclonique, alors que l’eau coulait de partout dans les salles de cours de Saint-François, les élèves ont du travailler sans lumière de peur d’un court-circuit, avant d’être finalement renvoyés chez eux dans l’après-midi. Dès le lendemain, les cours ont repris, malgré les dalles qui se détachaient du plafond. "Je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des gens", déplore l’administrateur de l’AFPAR.
Il demande à ce qu’un état des lieux très précis soit engagé dans les différents centres, que les dispositifs électriques soient revus, qu’un plan de dératisation soit mené, en clair, que "des mesures d’urgence, de sauvegarde" soient prises sans plus attendre. Il ajoute que les membres du personnel, s’ils estiment que leur sécurité et leur santé ainsi que celles des stagiaires qui leur sont confiées sont mises en danger, peuvent se prévaloir du droit de retrait comme mentionné par l’article L.231.8 du code du travail. Georges-Marie Lépinay compare cet immobilisme perdurant, alors que les problèmes d’hygiène et de sécurité des centres de l’AFPAR sont irréfutables, au "complexe de la maladie honteuse : mieux vaut ne pas en parler plutôt que de se faire soigner (...) tout cela me paraît ubuesque et dangereux".

Estéfany


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