Développement durable de La Réunion

Rentrée 2008 : Préparer les Réunionnais à occuper les emplois de demain

16 août 2008, par Manuel Marchal

Les énergies renouvelables, les grands chantiers, la pêche, les TIC, le CHU, la recherche, le co-développement : ces secteurs peuvent créer à La Réunion plusieurs dizaines de milliers d’emplois. Former dès maintenant les jeunes à occuper ces emplois, cela doit être une priorité.

Dans son document "50% plus cher, l’Etat doit agir" (1), le Parti communiste réunionnais annonce qu’il est possible de créer 60.000 emplois dans plusieurs domaines. Ces propositions visent à s’appuyer sur les atouts spécifiques de La Réunion, en prenant en compte le contexte particulier dans lequel se trouve notre pays. C’est un contexte qui n’est pas celui de la France.
La Réunion connaît une pénurie d’emplois. Pour plus de 300.000 travailleurs, à peine 200.000 emplois sont disponibles. De plus, notre île continue de voir sa population augmenter. L’INSEE maintient toujours que d’ici une vingtaine d’année, les travailleurs seront plus de 440.000. Cela veut donc dire trouver des solutions pour répondre à l’urgence actuelle, mais aussi préparer l’avenir.
Notre île peut s’appuyer sur de nombreux atouts pour relever ce défi.
Ce sont tout d’abord les travaux d’infrastructures nécessaires à l’aménagement du territoire. La route des Tamarins a montré qu’il est possible de créer 1.500 emplois directs, et autant indirects. Dynamisé par la commande publique, le secteur du BTP emploie désormais plus de 25.000 personnes. D’autres grands chantiers sont prévus : ce sont le tram-train et la nouvelle route du littoral. Pour anticiper sur les besoins en main-d’oeuvre, la Région a signé avec l’Etat, l’ANPE et les professionnels concernés une convention visant à former un maximum de Réunionnais pour occuper les emplois qui seront créés sur le chantier du tram-train. Cela avait déjà été le cas pour la route des Tamarins, avec la réussite que l’on sait.

Un pôle d’excellence

Les énergies renouvelables sont un autre secteur porteur. Depuis la proclamation du mot d’ordre d’autonomie énergétique en 1999, chacun peut constater tous les progrès accomplis. Notre pays va bientôt accueillir son 100.000ème chauffe-eau solaire, les fermes photovoltaïques poussent sur les toits, et notre île vise à devenir un champ d’expérimentation des dernières technologies, comme l’indique dans ses fiches actions le PRERURE.
Dans ce secteur, les professionnels annoncent qu’il est possible de créer 15.000 emplois.
La pêche est un autre secteur qui peut dynamiser le développement du pays. Car à la différence des pays européens, notre région peut encore compter sur une ressource importante. La somme des superficies des zones économiques exclusives des pays de la COI est supérieure à la Mer Méditerranée. Ce qui veut dire que la pêche peut créer des dizaines de milliers d’emplois dans l’Océan Indien.
Les TICs sont aussi un secteur en plein développement. Ce sont des milliers d’emplois durables en perspective. Car un des objectifs est de relier entre elles les îles de l’Océan Indien afin de lutter contre la fracture numérique qui exclut dans le monde une grande partie de la population des outils de communication, véhicules du savoir et de la connaissance partagés.

Le droit des jeunes à un emploi

Le secteur de la recherche et de la formation a aussi un potentiel important pour notre île. L’implantation d’une antenne satellitaire à Saint-Pierre est un équipement de premier plan. La création du Centre hospitalier universitaire sera un atout non seulement pour La Réunion, mais aussi pour tous nos voisins.
Tout cela s’inscrit dans une démarche de co-développement avec les peuples de la Région. Nous avons en effet des compétences et un savoir-faire à partager. C’est par exemple le cas dans le domaine de l’énergie. L’impact des changements climatiques et la hausse des prix des matières premières place tout le monde dans l’obligation d’agir vite pour s’adapter à cette nouvelle situation. Dans la région, nous avons tous comme point commun le fait d’être des îles. Les avancées obtenues à La Réunion dans la bataille pour l’autonomie énergétique sont donc autant de progrès pour la région s’il existe la capacité de partager ces nouvelles technologies.
En intégrant la fonction publique, sur la base de ces propositions, il est possible de créer 60.000 emplois. Il est donc important que dès maintenant tous les moyens soient mis en oeuvre pour que les jeunes qui sont aujourd’hui à l’école aient les moyens de participer au développement du pays en occupant ces emplois. Ils doivent donc avoir la possibilité d’être formés à ces nouveaux métiers. Et force est de constater que ces métiers nécessitent un niveau de formation important. Ce qui veut dire qu’il n’est plus tolérable qu’un système puisse encore produire de l’illettrisme.

Manuel Marchal

(1) Ce document peut être consulté sur le site de "Témoignages" : http://www.temoignages.re


Tout mettre en oeuvre pour libérer les Réunionnais de l’illettrisme

Lors de l’abolition du statut colonial, La Réunion était une société de plantation, avec un taux d’illettrisme important. 62 ans plus tard, La Réunion est devenue une société de service, et ambitionne d’être un pôle d’excellence pour relever le défi du développement. Mais malgré ce changement fondamental, l’illettrisme continue de faire des ravages à La Réunion. Les estimations dénombrent 120.000 personnes, soit un Réunionnais sur sept.
Or, nous vivons dans une société où le niveau de qualification pour occuper un emploi ne cesse de s’élever. Et nous connaissons l’émergence d’une société de l’information où l’écrit reste le vecteur privilégié du partage de la connaissance. Mais un Réunionnais sur sept est exclu de ce partage, car malgré plusieurs années d’école, il n’a pas pu avoir accès à cet acquis fondamental qui est de lire et d’écrire.
Et malgré toutes les réformes mises en place à Paris, malgré toutes les expériences menées, l’illettrisme est toujours là. Il ne fait pourtant guère de doute que si en France, plus de 9 millions de personnes étaient illettrées, Paris aurait fait de la lutte contre ce fléau la priorité de son système éducatif, avec des objectifs chiffrés à la clé. Alors, pourquoi n’est-ce pas le cas à La Réunion ? Comment peut-on imaginer qu’au début du 21ème siècle, plus de 15% de la population d’un pays soit privée de l’accès à la lecture et à l’écriture ?


L’école a minima

Le maintien de l’article 2 dans le projet de loi instituant un droit d’accueil pour les élèves des écoles maternelles et élémentaires publiques pendant le temps scolaire obligatoire constitue un casus belli pour la FCPE.
Cet article instaure un droit d’accueil en réponse à l’obligation scolaire pour les familles.
Il remet en cause le remplacement systématique des enseignants absents par des enseignants. Dans le primaire, la situation, jusqu’ici assez préservée deviendrait pire que dans les collèges et les lycées. Il est bien rare, en effet, qu’un enseignant du primaire absent 15 jours ne soit pas remplacé.
La FCPE n’acceptera pas que l’école se transforme en garderie !
Une telle loi ne ferait qu’acter la régression du service public d’éducation, régression déjà en marche avec les réductions de postes et les deux heures d’enseignement volées aux élèves.

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