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Frédéric Cadet de passage à La Réunion
20 février 2008
Depuis son départ de La Réunion, Frédéric Cadet, nommé Recteur de l’Académie de Poitiers en 2004, n’a cessé de se préoccuper du devenir de l’île et d’œuvrer en ce sens. La signature de conventions entre les deux académies, facilitant l’intégration des étudiants réunionnais dans le département poitevin et permettant l’accès à des formations spécialisées n’existant pas dans l’île, en témoigne.
Enrichi d’une année de rencontres avec un monde économique en pleine effervescence, Frédéric Cadet, ancien Président de l’Université de La Réunion, a souhaité faire part de ses idées concernant les perspectives de développement à La Réunion pour les 20 ans à venir. En vacances dans l’île, l’actuel Recteur de Poitiers nous a ainsi exposé au cours d’une interview ses deux propositions particulièrement innovantes : la première est l’implantation de sociétés de transfert de nouvelles technologies ; la seconde, la création d’un centre spatial régional.
Transfert de nouvelles technologies
Témoignages : Vous souhaitez vous exprimer tout d’abord sur le transfert des nouvelles technologies à La Réunion : pourquoi ?
- Frédéric Cadet : C’est dans le cadre de rencontres organisées à Londres et en Chine sur le transfert des nouvelles technologies, suivies d’une mission d’étude aux Etats-Unis, que j’ai réalisé l’importance de ce secteur dans le monde. Le Département américain, qui m’avait repéré lors de ces premières rencontres, a permis de mener, via l’ambassade française, cette mission d’étude dont l’objectif était de comparer les sociétés de hautes technologies américaines (dits “clusters”) et les pôles de compétitivité français. Les entrevues avec les principaux acteurs de ces “clusters”, à savoir les chercheurs, les financeurs et les décisionnaires, m’ont permis de réaliser les opportunités de développement de ce secteur à La Réunion.
Que proposez-vous donc ?
- Au niveau de La Réunion, deux choses extrêmement importantes. Premièrement, il faudrait créer un Office régional de transfert de technologies et d’innovation à La Réunion. Une telle structure spécialisée permettrait de fédérer et d’orienter les organismes de recherche, l’Université ou encore la CCIR vers cette nouvelle voie de développement économique. Mais pour ça, il faut s’ouvrir au monde. Ma deuxième idée est donc la création d’un Office régional des relations internationales permettant une implication internationale plus claire de La Réunion ces prochaines années. Avec une meilleure lisibilité au niveau international, les acteurs économiques locaux pourront plus facilement se tourner vers les pays émergents comme la Chine, l’Inde ou l’Australie par exemple.
Comment développer concrètement ce secteur ?
- Il faut faire venir les investisseurs étrangers à La Réunion, organiser des manifestations et envoyer des représentants réunionnais aux congrès internationaux. Aux Etats-Unis, des sociétés spécialisées dans la prise de risques, appelées “capitaux risqueurs”, sont prêtes à investir dès lors que le produit ou le process présenté soit tout à fait commercialisable. Ça fonctionne bien dans la Silicone Valley.
Pouvez-vous nous donner des pistes de projets pouvant être développées ici ?
- L’innovation, c’est forcément dans tous les domaines, tous les secteurs : TIC, agroalimentaire, environnement, etc... Il faut valoriser les choses auxquelles on ne pense pas. Pour exemple, à Poitiers, les principes de l’œnologie et de la gastronomie française avaient été proposés à une délégation chinoise.
Agence Régionale Spatiale à La Réunion (sous titre)
À présent, parlez-nous de l’espace.
- C’est au cours d’une mission d’étude en Russie, durant laquelle j’ai visité la Cité des étoiles à Moscou (Centre de formation et d’entraînement des cosmonautes de toutes nationalités), l’Agence Fédérale Spatiale Russe et le site de Samara, usine de construction des fusées Soyuz* perdue en plein milieu de la Russie, que j’ai mesuré combien l’espace extra-atmosphérique constituait un des enjeux majeurs du futur.
(* “Soyuz” : fusée utilisée pour mettre en orbite les satellites nécessaires à la communication, la navigation, la météo).
Quels sont les enjeux de son développement ?
- L’espace commence à prendre une importance dans les pays développés, mais également dans des pays en émergence comme l’Inde ou la Chine qui étaient très fiers d’envoyer des cosmonautes il y a deux ans. Avec tous les types de satellites, les projets de vols habités, les enjeux sont à la fois techniques et financiers. Il faut savoir qu’au niveau international, 50 milliards d’euros de moyens sont mobilisés pour les applications civiles et militaires dans ce secteur. Les leaders incontestés sont les Etats-Unis, la Russie, et l’Union Européenne avec l’ESA (European Space Agency). Les Etats-Unis détiennent 30 milliards de ces ressources, dont 20 milliards sont pour le civil. L’UE, quant à elle, en détient 6 milliards, dont 2 reviennent à la France. Les prévisions d’ici 2025 multiplient par 15 ces valeurs. Ce sont des masses financières colossales.
Pourquoi à La Réunion ?
- La Réunion détient une réelle richesse dans le domaine spatial dont on n’a pas pris conscience et qu’on ne valorise pas. Tout d’abord, son positionnement géographique dans l’Hémisphère Sud, sa latitude et sa longitude ; et deuxièmement, le fait d’être un territoire développé, français et européen, donc bien sécurisé.
Lors d’une visite au Japon en 2004, j’ai pu rencontrer un des plus hauts responsables de la NASA intéressé par l’implantation de tests de robots à La Réunion. Les Etats-Unis sont intéressés par notre position géographique. Ils ont besoin d’endroits qui se rapprochent le plus de la Lune par exemple, afin de télépiloter, de télécommander des robots à distance. Ils souhaiteraient également poursuivre l’exploration de Mars. Et La Réunion, en tant qu’île volcanique située en océan Indien, pourrait devenir une base d’expérimentation à terre et permettrait de faire des simulations de téléguidage de ces robots avec Hawaii et le Japon.
Comment peut-on mettre en œuvre un tel développement à La Réunion ?
- Selon différentes formes... par exemple, par la création d’un Centre régional d’études spatiales, à l’image du CNES en France, qui permettrait la réception et la transmission des données dans les domaines de la communication, la navigation ou de la météorologie. Une agence régionale spatiale qui valorise et négocie La Réunion.
Le titre de votre communiqué de presse est « Spatial : La Réunion doit négocier le “juste retour” ». Qu’entendez-vous par “juste retour” ?
- Dans ce secteur, lorsqu’il y plusieurs investisseurs sur un projet, les fruits de ces investissements sont redistribués proportionnellement aux investisseurs initiaux : c’est le principe du “juste retour”. Quand on se penche sur le projet d’implantation d’une station mondiale de transmission de données Galiléo sur le site de La Rivière des Pluies, établi dans le cadre d’un contrat signé entre France Télécom et l’ESA, il serait tout à fait légitime qu’une partie des financements engagés serve à des projets de recherche, à la création d’emplois pour la maintenance, l’entretien des systèmes et le traitement de données dans l’île par exemple. La création d’emplois et de richesse à La Réunion est parfaitement négociable.
Qui peut porter un tel projet à La Réunion ?
- Les acteurs du développement à La Réunion, comme la Région par exemple. En fait, il faudrait que tout le monde économique réunionnais se mobilise et se fédère autour de ce projet d’avenir. Malheureusement, on n’a pas encore cette culture d’aller voir ailleurs, de prendre contact avec l’international. Soyons ambitieux pour La Réunion ! Osons pour La Réunion !
Propos recueillis par Rebecca Pleignet
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Messages
20 février 2008, 06:40, par MAMOSA JEANLOU
Des sous existent.....
Une volonté politique saine et claire est en place.
Un bon environnement législatif s’amorce efficacement.
L’heure de la Coopération a sonné.
Ensemble,osons et liberons ’l’innovation industrielle’.
Ces technologies modernes sont compétitives et viables commercialement.
Mettons en place des outils juridiques adéquates et des règles d’implantation précises.
Osons et soyons ambitieux pour ce petit bout de terre ! La Réunion : ile verte et bleue, ile solaire, ile à vocation spatiale.