Suppression du samedi matin dans les écoles primaires

25 juin 2008

Les enseignants du Primaire, et tous leurs élèves avec eux, vont subir la mise en danger de l’école par les mesures Darcos, dont celle dite de la « suppression du samedi matin ». Le SGPEN-CGTR, comme la CGT Educ Action, s’est toujours prononcé contre cette mesure : elle va augmenter les inégalités et les exclusions face à l’accès aux savoirs, savoir-faire des élèves, tous les élèves et particulièrement ceux qui sont déjà en difficulté.

Au-delà du rejet explicite de ce projet, le SGPEN-CGTR considère que le gouvernement, via le ministre de l’Éducation nationale, veut favoriser l’échec scolaire.
Les annonces médiatiques qui ne sont que des leurres pédagogiques et sociaux : elles sont méprisantes pour les élèves, les familles et les personnels !

Les heures de soutien hors temps scolaire au sein de l’école, les stages de remise à niveau pendant les vacances stigmatisent les élèves en difficulté et leurs familles. Ils vont à l’encontre du rythme des enfants. Loin de réduire les difficultés scolaires, ces nouvelles organisations vont les accentuer, voire en provoquer. Elles remettent en cause la pérennité des RASED, dispositif à même de traiter la difficulté pendant le temps scolaire.

Personne n’est dupe ! Un élève en difficulté scolaire devra travailler plus qu’un autre pour améliorer ses résultats ? Tout comme le plus pauvre, tout comme le salarié à "nano salaire", tout comme de nombreux salariés, l’enfant en difficulté scolaire n’a pas le droit aux vacances, au repos ! Il est puni ! C’est ainsi d’ailleurs que des élèves ont perçu les stages de remise à niveau durant les vacances de printemps ! Puni, sanctionné par un état qui le propulse, avec ces mesures vers plus de stigmatisation, plus d’angoisse, moins de repos, de jeux donc plus de difficulté de concentration d’attention... plus de possibilité de comportement difficile, donc beaucoup plus de probabilité d’accentuer l’échec scolaire !

Nous suivons Antoine Prost qui lançait dans "Le Monde" comme historien de l’Education un vigoureux appel contre ce qu’il appelait un « Munich pédagogique ».

Antoine Prost qui écrit : « une catastrophe est en marche ! Le forfait s’accomplit dans l’indifférence totale ou presque ! » Presque, c’est certain ! Les voix qui s’élèvent ne sont pas entendues ou peut-être ne sont-elles pas assez fortes dans un système médiatique acquis à la cause libérale ?

M. Testu ("chronobiologiste" spécialiste du temps scolaire) soulignait avec force que «  La semaine de 4 jours ne peut qu’avoir des effets néfastes sur les jeunes et leurs apprentissages ».

Le SGPEN-CGTR, au-delà de son champ habituel d’intervention syndicale est extrêmement préoccupé pour l’avenir pédagogique des élèves du premier degré. Chacun sait que l’unique motivation gouvernementale de la mise en œuvre de la semaine des 4 jours se réduit à la récupération-suppression de postes d’enseignants.

Parce que nous avons à cœur la réussite des élèves et la sauvegarde et l’amélioration de notre système éducatif, bien mis à mal aujourd’hui, le SGPEN-CGTR entend faire corps avec toute la communauté éducative contre tout ce qui met en danger l’école primaire.

Le SGPEN-CGTR apporte son total soutien aux enseignants qui refusent la semaine de 4 jours et appelle tous les enseignants du primaire à ne pas accepter, à ne pas laisser faire, à rejeter les mesures Darcos et à se mobiliser pour leur retrait avec ou sans l’autorisation des organisations syndicales signataires ou non signataires !


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