Conseil général : Familles d’accueil dans l’hexagone

Trait d’union pour jeune expatrié

7 janvier 2009

Depuis fin octobre, Christophe Orus, originaire de Fleurimont à Saint-Gilles les Hauts, est en formation d’agent de sûreté en région parisienne. Marie-France Murcy l’a accueilli dans son foyer à Bobigny. Mère de quatre enfants, elle fait partie du réseau de familles d’accueil du Conseil général. En quelques semaines à peine, les deux Réunionnais ont lié une relation chaleureuse presque familiale.

Mère et fils. Si on ne connaissait pas le lien entre Marie-France et Christophe, c’est sans doute ainsi qu’on les qualifierait tellement ces deux-là ont l’air complices. Christophe vit chez Marie-France à Bobigny depuis le 24 octobre 2008. Il l’a rencontrée par le biais du Conseil général. La collectivité dispose en fait depuis février 2007 d’un réseau de 33 familles d’accueil dans l’hexagone. Réseau qui permet d’héberger de jeunes Réunionnais en insertion professionnelle et qui répond surtout à la pénurie de logements et à la difficulté d’en trouver dans l’urgence. Mais « c’est aussi notre moyen d’humaniser la mobilité », indique Annick Paros, agent au Conseil général à Paris.
Toutes ces familles ont été recrutées pour le biais des associations réunionnaises. Les autres ont postulé sur le site Internet des Réunionnais du Monde via la rubrique “Devenez familles d’accueil”. Et le réseau est « incontestablement » plus important en région parisienne, « elles sont douze familles exactement en île-de-France », signale Annick Paros.
Marie-France, elle, ouvre son foyer à des jeunes Réunionnais pour la seconde fois. « C’est la première année que je fais ça, mais Christophe est le deuxième jeune que je reçois chez moi ». Le Conseil général lui verse pour cela 15 euros de défraiement par jour pour une moyenne de 450 euros par mois. En échange, Christophe a droit au gîte, au couvert deux fois par jour dont un petit-déjeuner, et bien sûr a sa propre chambre. « Pour les règles de vie, il y a une charte, et pour les à-côtés et l’organisation des week-ends, chaque famille gère comme elle le souhaite. Elle peut demander une participation du jeune », note l’employée du Conseil général. Cet hébergement “familial” a permis à Christophe de suivre ses formations à Villepinte puis à Creil pour devenir agent de sûreté.

Marmite à riz à portée de main

Et autant dire qu’à Bobigny, le jeune Saint-paulois de 24 ans n’est pas complètement dépaysé. L’appartement de Marie-France est rempli de souvenirs de La Réunion. Sur les étagères du salon et de la chambre, des poupées créoles, des vieilles cassettes de l’humoriste vedette Thierry Jardinot, mais aussi des livres et des cartes de l’île s’entassent.
Il y a également cet épicier installé dans le grand centre commercial de Bobigny à deux pas chez lui. Une vraie caverne d’Ali baba pour qui veut cuisiner créole. On y trouve, entre autres, safran, nems, massalé, et même des letchis. Il arrive aussi parfois que la fille de Marie-France ramène des kilos de morue. Alors, forcément, à côté des autres pâtes, tartiflettes, quiches, il y a bien sûr des carris chez Marie-France. La marmite à riz est d’ailleurs en bonne place dans sa cuisine. Toujours à portée de main.
Le jeune Saint-Paulois est donc parfaitement conscient d’être un peu privilégié par rapport aux autres “collègues” de sa formation. « Ils sont dans un foyer au fin fond de la campagne, c’est à Senlis dans l’Oise ! ». Et « le midi, en général, Christophe ramène son déjeuner, et quand ce sont des carris, il fait des jaloux », raconte avec le sourire Marie-France, sous le regard approbateur de Christophe.

Passée par Crouy-sur-Ourcq

Les deux complices ont un autre point commun que La Réunion. Marie-France a elle aussi connu la mobilité. « Je suis arrivée par le BUMIDOM en 76, raconte la mère de famille âgée de 50 ans. Le BUMIDOM, c’était l’équivalent de l’ANT à l’époque. Il a été créé par Michel Debré. J’habitais Bellepierre à Saint-Denis et j’ai été accueillie dans un centre d’adaptation pour Réunionnais, Antillais, Guadeloupéens en 76 basé à Crouy-sur-Ourcq en Seine et Marne. On devait être une centaine. Il y avait des bus qui venaient nous chercher à l’aéroport. C’était un 14 décembre et j’avais 19 ans ».
Marie-France n’est jamais repartie vivre à La Réunion depuis. Elle a d’abord commencé à travailler en tant que cuisinière chez le préfet de Seine Saint-Denis. « C’était chez Vieillecase, un ancien préfet de La Réunion », précise-t-elle. Aujourd’hui, après plusieurs formations, elle est comptable au Conseil général de Bobigny. « J’ai jamais galéré et je n’ai pas connu le chômage », note-t-elle rétrospectivement.
Et c’est précisément le chômage que Christophe a fui en quittant La Réunion. « J’étais intérimaire avant de venir ici, confie le jeune Réunionnais. Puis j’ai déposé des candidatures un peu partout, et en général, j’attendais deux mois pour obtenir une réponse... Du moins quand il y en avait une. Je suis venu à Paris parce qu’il y avait une proposition d’embauche derrière ! ». Titulaire d’un diplôme de maintenance et après un premier séjour en métropole en 2003, Christophe espère bien travailler un jour à l’aéroport de Roissy ou d’Orly. Il n’a d’ailleurs pas l’intention de repartir à La Réunion « maintenant ». Il projette plutôt de faire venir sa copine en métropole et espère surtout décrocher un job. En attendant, il poursuit sa formation et se prépare à un stage. Tout son parcours métropolitain est suivi de près par le CNARM. Car, tout comme le Conseil général, le Comité National d’Accueil et d’Actions pour les Réunionnais en Mobilité mise sur une mobilité réussie, qu’elle soit de courte durée ou définitive.


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Messages

  • Bonjour,

    Je suis originaire de Bordeaux, mais j’ai décidé de suivre la formation d’agent de sureté aéroportuaire qui se déroule à ROISSY pour se terminer le 12juin. Je suis hébergé à Boulogne chez mon cousin et ma cousine, mais ils vont avoir un bébé début août et ils ont besoin de la chambre que j’occupe. Au terme de ma formation, je dois suivre un stage de 4 semaines (non rémunéré) à l’aéroport d’Orly, environ vers le mois de juillet. J’ai beaucoup de problèmes pour trouer où me loger. Mes parents sont prêts à financer une famille d’accueil jusqu’à concurrence de 500euros (petit déjeuner et repas du soir + entretien du linge). Le week end je pourrais peut être aller chez mon autre cousin qui habite bagneux. Je vais avoir 20 ans au mois d’aôut.

    Si quelqu’un pouvait m’aider, mes parents seraient soulagés, car il faut impérativement que je fasse ce stage si je veux pouvoir enfin trouver du travail.

    Merci de votre aide. Ma mère se tient à votre disposition pour toute demande de renseignements (0556553027) téléphone de son travail.
    La date de mon stage n’est pas encore exactement définie.

    Merci.

  • moi je suis hicham et je suis du maroc , je suis a la recherch d’une familles d’accueil !!
    je suis un cycliste et j’ai le rév de devnir un champion mais ici dans mon pays je croi pas que je peu y arrivé !!!!!
    tout ce que je dem si de me donne de l’aide svp , je suis vraiment perdu je sais pas koi fair ??
    et désol pr le dérengment


Témoignages - 80e année


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