Pourquoi des Réunionnais ont-ils pu tenir de tels propos ?

Transferts d’élèves de Mayotte vers La Réunion : la vague redoutée par certains n’a pas lieu

18 janvier, par Manuel Marchal

Selon les dernières données rendues publiques, moins d’une centaine de demandes d’inscription dans une école primaire de La Réunion sont enregistrées. On est donc loin d’un afflux important d’élèves mahorais souhaitant poursuivre leur scolarité à La Réunion à cause des dégâts considérables causés par Chido à Mayotte. Cette prédiction a été faite par des Réunionnais qui ne remettent pas en cause le maintien de l’administration française de Mayotte et le statut de citoyen français octroyé par Paris à ses habitants.

Le cyclone Chido a détruit des salles de classes et les écoles ont été des centres d’hébergement. Face à la désorganisation, la rentrée scolaire a été reportée à Mayotte. Ce territoire connaît déjà un manque de salles de classe. Cela oblige les élèves à aller à l’école à temps partiel : 2 jours par semaine au lieu de 4. Le 20 novembre dernier, le ministre de l’Éducation national avait annoncé le déblocage de 500 millions d’euros d’ici 2027 pour construire de nouveaux bâtiments. 138 millions d’euros devaient être investis cette année pour augmenter la capacité d’accueil de 14 000 places.
Mais cette annonce a été faite avant que le cyclone Chido ne s’abatte sur Mayotte, faisant de nombreux morts et des dégâts considérables.
Dans l’urgence, le gouvernement avait évoqué de possibles transferts d’élèves de Mayotte vers des départements français. La Réunion est le plus proche de Mayotte. Cette annonce avait fait réagir, certains craignant que l’arrivée de nombreux élèves de Mayotte contribue à surcharger les classes à La Réunion.
Manifestement, à quelques jours de la rentrée scolaire à La Réunion, la vague tant crainte par certains ne s’est pas concrétisée. La commune du Port a annoncé une vingtaine d’élèves supplémentaires par rapport aux effectifs d’avant les vacances d’été. Selon Réunion Première, « d’autres communes ont reçu des demandes similaires : 23 à Saint-André, huit à Saint-Paul, cinq à la Possession, une à Saint-Leu ». Sur cette base, ce serait une hausse d’une centaine d’élèves sur un effectif total de 112800 dans le Premier Degré, c’est-à-dire les écoles gérées par les communes. Pour le moment, aucun chiffre ne filtre sur les collèges et les lycées qui accueillaient 99460 élèves avant le début des vacances d’été.
La différence entre des prévisions et la réalité interroge. Rappelons que selon Paris, Mayotte est un département français comme Mayotte. Cela suppose que ses résidents qui ont la nationalité française peuvent entrer en toute liberté à La Réunion. Parmi les alarmistes, personne ne remet en cause le statut de département français octroyé par Paris à Mayotte et pourtant certains d’entre eux voudraient limiter l’entrée de Mahorais à La Réunion.
Comment soutenir l’assimilation à la France et tenir de tels propos ? C’est une nouvelle illustration des dégâts intellectuels causés par le néocolonialisme à La Réunion. Cela donne également une mauvaise image des Réunionnais, car pour les habitants de Mayotte, de tels propos peuvent être interprétés comme du racisme à leur encontre.

M.M.

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Messages

  • Les parents suivront ... Arrêtons ce délire de l’accueil à tout va ?

    Tôt ou tard ça pétera

    Pour ce qui est du chiffrage, le doute est permis à l’article ....


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