Le Syndicat national de l’éducation physique contre la loi Fillon

Un congrès de mobilisation

11 février 2005

Les mesures à prendre pour lutter contre la loi Fillon méritaient bien un congrès départemental extraordinaire. 130 adhérents - le signe d’une forte mobilisation - se sont réunis hier au Tampon pour mettre en place une série d’initiatives et d’actions.

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Le Syndicat national de l’éducation physique (SNEP - FSU) tenait hier au Tampon un congrès départemental extraordinaire. Un congrès de mobilisation contre la loi Fillon "qui vise à exclure, de fait, l’éducation physique du système éducatif...". Et si l’on en croit le nombre d’adhérents présents à ce congrès - 130 -, on peut supposer que la lutte va être sévère.
Olivier Serrié, secrétaire académique du SNEP, estime que le premier danger de cette loi, "c’est la marginalisation, la mise à l’écart de l’éducation physique". La loi Fillon s’articule autour de la maîtrise a minima de certaines connaissances en français, en mathématiques, en langues, en sciences humaines et en informatique. Déjà, le syndicat critique cette notion socle minimum qui conduit à une formation élitiste.
Mais de plus, souligne Olivier Serrié, "dans ce socle, pour la première fois, ne figure pas la profession". Même si depuis la parution de l’avant-projet de loi, le ministre a rédigé 5 pages d’annexes mentionnant l’éducation physique. Pour le secrétaire académique, en écartant ainsi l’éducation physique, "on met à l’écart l’essentiel de la culture humaniste qui concerne le corps".
Le syndicat entend bien demander au ministre, qui manœuvre en recul sans donner de véritables garanties, d’affirmer clairement "que l’Éducation physique et sportive (E.P.S.) sera obligatoire, pour tous les élèves, à tous les examens". Car pour lui, et ce n’est pas une revendication corporatiste, "il est nécessaire d’inclure l’accès à l’E.P.S. dans les connaissances indispensables à un jeune".
Le SNEP - FSU va relancer la pétition qui "a reçu un accueil favorable" et dont une première remise sera opérée le 15 février 2005 à Paris. Cette pétition estime que la marginalisation de l’E.P.S. serait "dramatique et incompréhensible, alors que les bilans concernant la santé des jeunes, la progression de l’obésité, les inégalités d’accès à la culture corporelle, sportive et artistique (et particulièrement celle des filles) sont aujourd’hui alarmants".
Ce n’est pas la seule action envisagée par le syndicat. Il promet, contre la loi Fillon, "des actions colorées, qui marquent... comme savent en faire les professeurs d’E.P.S".

Correspondant


Des actions visuelles et de masse

Dimanche prochain, les professeurs d’Éducation physique et sportive (E.P.S.) seront à l’Hermitage (Rendez-vous près du restaurant La Bobine à 10 heures 30). Pas pour bronzer. Ils seront dans l’eau pour montrer que "l’E.P.S. se meurt, le SNEP se mouille". Mais aussi sur le sable pour écrire, avec leurs corps, que "le corps n’est pas une option", un slogan avancé par le SNEP dès qu’il eut connaissance du projet de loi Fillon.
Le syndicat envisage également de "faire descendre l’E.P.S. dans la rue". Un comité d’organisation a été mis en place afin d’organiser pour les parents d’élèves, des démonstrations d’Éducation physique et sportive.
D’autres actions sont envisagées. Elles auront toutes pour particularité d’être de masse, visuelles et médiatiques. Il s’agit de montrer l’importance de l’Éducation physique et sportive, marginalisée par la loi Fillon, pour la première fois dans l’École de la République.


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