Rentrée scolaire

Un contrat bancal imposé par le recteur

23 août 2011

L’assiduité exigée sans contrepartie, ce sont les termes du contrat bancal que le recteur propose aux jeunes Réunionnais.

Jeudi dernier, toute la communication de la rentrée scolaire de l’administration a voulu mettre en avant le problème de l’absentéisme. Toutes les autres questions ont été évacuées. Les manifestations dans deux écoles de Saint-Paul ont rappelé le manque de moyens humains, question qui n’avait pas été abordée.
L’autre fait concerne la nature même de la relation entre les jeunes et le système éducatif à La Réunion. Ce dernier est l’émanation d’un État qui a l’obligation de faire respecter le droit à un travail de tous les citoyens.
Force est de constater qu’à La Réunion, l’État en est bien incapable. Conséquence : plus d’un jeune sur deux sorti d’au moins 10 ans de scolarité est au chômage.
À partir de là, le contrat est bancal. Le recteur demande en effet aux jeunes de respecter l’obligation scolaire sous peine de sanctions financières. Mais le plus haut représentant du ministre de l’Éducation nationale à La Réunion se garde bien d’évoquer la défaillance de l’État pour la part de contrat qui le concerne.
Outre ce contrat déséquilibré, un autre fait a également marqué les esprits.
En plus de l’assiduité, il est demandé aux jeunes de réussir. Pour obtenir des diplômes, les jeunes et leurs familles font des sacrifices, et le personnel travaille d’arrache-pied. Malgré un taux de pauvreté très élevé à La Réunion, les résultats sont comparables à celui d’autres Académies largement plus épargnées par le chômage et le mal-logement.
Malheureusement, tous ces efforts ont été oubliés lors de la rentrée du recteur. Et il n’a donc été question que de culpabiliser une partie des jeunes Réunionnais et leurs familles.


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