
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
L’illettrisme
19 juillet 2006
Christine Soupramanien, jeune Professeur des écoles et Conseillère régionale, conduit pour le Conseil régional le dossier de lutte contre l’illettrisme. Selon elle, ce handicap ’est un frein à la formation professionnelle, un frein à l’emploi, un frein à une vie pleinement autonome’.
Christine Soupramanien, au Conseil régional, vous êtes Vice-présidente et Déléguée à lutte contre l’illettrisme. On recense à La Réunion soit 100.000, soit 120.000 illettrés. Quel est votre sentiment sur ce constat ?
- Je dirais d’abord en tant que citoyenne que l’on ne peut entendre un tel constat sans réagir. Il est tout simplement choquant que l’on puisse, aujourd’hui encore à La Réunion, compter près de 100.000 personnes illettrées sur une population de 760.000 habitants, alors même que l’on dispose en principe de toutes les structures publiques nécessaires pour faire face à ce problème : des écoles, des collèges, des lycées, des centres de formation, des médiathèques, des espaces culturels etc...
Aussi, en tant que membre des commissions de l’Épanouissement Humain et du Développement Humain, il me semble que l’illettrisme constitue pour une grande partie de la population, un frein à la formation professionnelle, un frein à l’emploi, un frein à une vie pleinement autonome et donc un frein à l’épanouissement plein et entier d’une grande partie de notre population !
Le Conseil régional a entrepris de grands chantiers. La lutte contre l’illettrisme est-elle inscrite au tableau de bord ?
- La collectivité a certes entrepris un certain nombre de grands travaux, notamment routiers, destinés à développer le territoire réunionnais, mais le développement de notre territoire ne pourra se faire sereinement et de façon harmonieuse que si les hommes se construisent parallèlement. C’est pourquoi l’investissement dans l’Homme réunionnais et donc la lutte contre l’illettrisme doivent être considérés comme un des grands chantiers de la Région.
Ainsi, comme pour tout grand projet, les moyens à investir doivent être à la hauteur de l’enjeu. Cela nécessite un partenariat fort et une implication réelle de tous ceux qui peuvent contribuer à la réussite de ce projet !
Ce chantier nécessite l’implication de tous
Comment la collectivité compte-t-elle s’y prendre pour conduire ce chantier ?
- La collectivité régionale intervient déjà directement dans la lutte contre l’illettrisme depuis plusieurs années, aux côtés de l’État dont c’est la pleine compétence : par exemple, avec la Direction du Travail, de l’Emploi et de la Formation Professionnelle (DTEFP) pour la formation des adultes, avec le Rectorat pour la prévention chez les jeunes, avec l’Université de La Réunion pour la recherche-action etc...
La Région souhaite donc d’une part poursuivre les actions déjà existantes, tout en cherchant à les améliorer, et d’autre part, elle souhaite voir se développer des dispositifs innovants avec l’implication forte de tous les partenaires, afin d’agir efficacement à tous les niveaux.
Pour cela, un nouveau recensement de l’illettrisme par l’INSEE (le dernier datant de 1997) est essentiel afin de savoir concrètement vers qui les actions devront être orientées prioritairement, notamment concernant les adultes.
On retrouve parmi les illettrés(es) des jeunes à peine sortis du circuit scolaire. Que pensez-vous de cette situation ?
- C’est d’autant moins acceptable que le taux d’illettrisme recensé à La Réunion à la sortie de l’école est le double de celui de la métropole, alors que le système éducatif de La Réunion est identique à celui existant en métropole.
Cette situation rend l’action auprès des “adultes” très difficile, car les jeunes qui ont passé au minimum une douzaine d’années à l’école et qui sont quelques fois détenteurs d’un diplôme professionnel refusent de reconnaître leurs difficultés, et donc de partir à nouveau dans une formation en vue de reconquérir les connaissances de bases en lecture-écriture.
Il faut donc, à mon sens, bien sûr agir pour toutes les personnes adultes qui sont confrontées à ce problème, mais il faut surtout trouver et mettre en œuvre toutes les solutions possibles, très tôt (au niveau des crèches, des écoles maternelles et élémentaires, autour des familles en difficultés etc...) afin de résoudre le problème à la source.
"... une grave entrave à l’autonomie et à la liberté individuelle..."
Lorsqu’une personne éprouve des difficultés de lecture et/ou d’écriture, d’après vous, quelles sont les répercussions dans sa vie de tous les jours ?
- Pour moi, la difficulté de lecture-écriture dans le monde d’aujourd’hui est une grave entrave à l’autonomie et à la liberté individuelle. Aussi, c’est à partir de témoignages de personnes rencontrées que je me suis forgé une idée sur la question des répercussions de ce problème dans la vie de tous les jours.
La personne qui connaît cette difficulté est souvent dépendante du bon vouloir de son entourage. Elle ne peut pas faire seule ses démarches administratives (elle a des difficultés à lire et remplir des formulaires), ou lorsqu’elle fait des courses, elle doit souvent demander des renseignements avant de se décider...
Elle ne peut donc pas toujours faire un choix en toute connaissance de cause, n’ayant pas facilement accès aux informations, notamment celles qui paraissent dans des écrits (journaux...). De plus, les parents ont des difficultés à suivre le travail de leurs enfants, ils ne peuvent pas les aider à la maison.
J’imagine que cela ne doit pas être simple tous les jours pour ces personnes qui restent souvent silencieuses. C’est pourquoi je souhaiterais que les personnes qui rencontrent ces difficultés n’en aient pas “honte”, qu’elles ne les cachent pas et qu’elles osent en parler afin qu’une aide appropriée puisse leur être apportée.
Entretien Jean-Fabrice Nativel
"Prévenir l’exclusion et assurer une maîtrise des savoirs fondamentaux"
Quel est le nombre exact d’illettrés(es) à La Réunion : 100.000,120.000 ou plus ? Pour plus de précision, le Conseil régional a demandé à l’INSEE de conduire une enquête. Elle aura lieu l’année prochaine. Cette initiative marque tout l’intérêt de la collectivité sur cette question. Cette attention ne date pas d’une semaine. En effet, depuis 1998, cette collectivité a mis en place une plate-forme permanente “illettrisme”. Elle vise à "assouplir le système d’offre de formation pour les stagiaires et aboutir à terme à des organismes de formation spécialisés dans la lutte contre l’illettrisme et ayant développé des compétences spécifiques pour ce type d’action. La Région a également étendu son action en instaurant des actions d’alphabétisation et de qualification à destination des détenus". Cette année, "l’un des axes stratégiques du PRDF de la Région est la formation au service du développement de la personne ; le projet de la collectivité vise, entre autres, à prévenir l’exclusion et assurer une maîtrise des savoirs fondamentaux à un niveau permettant à chaque Réunionnais de participer à la vie sociale et économique".
An plis ke sa
D.U. de Prévention contre l’illettrisme depuis mars
"Depuis le 8 mars, 26 professionnels - enseignants de l’Éducation nationale et formateurs d’adultes salariés du secteur privé - suivent une formation en vue de l’obtention du Diplôme Universitaire (DU) de Prévention contre l’illettrisme. Cette formation vise à apporter une spécialisation aux enseignants, formateurs intervenants déjà ou ayant à intervenir auprès d’enfants ou d’adultes, afin de prévenir ou de lutter contre l’illettrisme. L’originalité de la formation consiste à la mise en place d’une dialectique théorie-pratique articulée autour d’une démarche de recherche-action (...). La validation finale repose sur la soutenance d’un mémoire professionnel en binôme (enseignant de formation et formateur pour adultes) qui doit impérativement s’appuyer sur leurs pratiques professionnelles, afin d’avoir une meilleure intelligence de celles qu’ils mettent en œuvre".
(Source info-CARIF n°56 mars 2006)
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