Recherche et biodiversité

Un projet de Cyclotron pour l’océan Indien

1er février 2005

Une mission de l’Université de La Réunion sera à Paris du 2 au 4 février, pour rencontrer les experts du Centre de l’énergie atomique (CEA) soutenant le projet d’installation, à La Réunion, d’une plate-forme technologique d’imagerie moléculaire d’intérêt inter-régional.

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Le Cyclotron de La Réunion dans l’océan Indien (CYROI) est un Groupement d’intérêt public (GIP) associant l’Université et l’Hôpital Félix Guyon (Saint-Denis) dans un projet de plate-forme d’imagerie moléculaire servant au séquençage et à l’analyse du vivant.
Selon le plan prévu, le chantier d’un an et demi sera abouti dans le courant du premier semestre 2007, pour un démarrage à la fin de cette même année. La mission de février vise à boucler la phase d’étude, démarrée en 2003.
D’un coût inférieur à 10 millions d’euros, il est porté par l’Union européenne (60%), par les deux collectivités territoriales à part égale et par la Communauté intercommunale du Nord de l’île de La Réunion, où la plate-forme doit être implantée.
Composée du directeur du GIP et d’une jeune scientifique chargée de mission auprès du président de l’Université, la mission doit rencontrer à Orsay le directeur des Sciences de la vie du Centre de l’énergie atomique (CEA), André Syrota, des radiochimistes, ainsi que des ingénieurs de l’INSERM et divers experts appelés à se prononcer sur le programme de la future plate-forme.
La mission se rendra ensuite à Toulouse, pour une visite d’un Cyclotron spécialisé en neurologie et dans l’étude des maladies neurovégétatives.
Les sept grands cyclotrons déjà opérationnels en France devraient être portés à dix par le programme de rattrapage 2006-2007. Quatre d’entre eux auraient, comme le Cyclotron de La Réunion, une visée de recherche.
Plantes, animaux, bactéries et insectes des régions tropicales et subtropicales - tout ce qui fait la biodiversité indocéanique - n’auront plus de secrets pour les chercheurs, lorsque la plate-forme technologique et ses différents outils auront trouvé leur place, à la Technopole de La Réunion, où iront bientôt s’installer aussi les 3ème cycles universitaires et l’Institut de recherche en mathématique informatique appliquée (IREMIA).
La plate-forme servira à la production industrielle d’un marqueur de dépistage du cancer, aux études pharmacologiques et à l’analyse des propriétés des molécules extraites notamment des plantes médicinales.
Des chercheurs des universités de Moka (Maurice), Antananarivo (Madagascar), Bangalore et Delhi (Inde) ont fait part de leur intérêt pour un projet qui vise à permettre de valider dans l’océan Indien les recherches sur la biodiversité de leur environnement, actuellement pillée par des consortiums étrangers.
De gros laboratoires du Nord - États-Unis et Canada notamment - captent et exploitent les richesses biologiques des pays pauvres, sans retour partagé pour les populations locales, en dépit d’un très important enjeu de santé publique.

Pascale David (Panapress)


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