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À quand un système éducatif adapté à la réalité de La Réunion ?
15 juillet 2019, par
Une enquête de l’INSEE publiée le 11 juillet dernier a révélé qu’un jeune Réunionnais sur trois quitte l’école sans diplôme. Étant donné que dans notre île le travail est un marché, l’échec scolaire est le point de départ d’une vie de précarité. Ce phénomène a pourtant des explications et des mesures pourraient être prises pour remédier à ce gâchis. Et cela d’autant plus que ce fort taux d’échec scolaire est un des alibis utilisés pour justifier le recours à une main d’œuvre immigrée pour occuper des postes de cadres. D’où cette question : l’objectif politique de ce système est-il vraiment d’aider à faire respecter le droit des Réunionnais à travailler à La Réunion ?
À La Réunion, le système éducatif est le même qu’en France alors que les différences entre les deux pays sont très importantes. Ceci a pour conséquence un fort taux d’échec scolaire, car un jeune sur trois quitte l’école sans diplôme. Cet extrait d’une étude de l’INSEE parue jeudi donne un coup de projecteur sur les raisons du décrochage, notamment « les conditions socio-économiques sont moins favorables aux apprentissages » :
« À La Réunion, à partir de 16 ans, les taux de scolarisation sont plus faibles qu’en métropole, en particulier pour les garçons. Ainsi, 92 % des garçons de 16 ans y sont scolarisés contre 96 % en métropole. À 19 ans, cet écart est même cinq fois plus élevé. Pour les filles, l’écart passe de 3 à 17 points. Entre filles et garçons, l’écart est plus marqué à La Réunion.
Dans l’île, où les conditions socio-économiques sont moins favorables aux apprentissages qu’en métropole, les décrochages scolaires sont relativement plus nombreux et plus précoces.
Ainsi, en 2016, 29 % des jeunes Réunionnais de 15 à 29 ans sortis du système scolaire n’ont aucun diplôme qualifiant : c’est deux fois plus qu’en métropole. Cependant, depuis 2013, le nombre de décrocheurs de plus de 16 ans diminue. De plus, poursuivre sa scolarité au-delà de 16 ans est encore un processus relativement récent dans la culture familiale réunionnaise, ce qui peut aussi expliquer les plus faibles taux de scolarisation observés à partir de cet âge. »
Ce constat dramatique a d’importantes conséquences. En effet dans notre île, le taux de chômage est inversement proportionnel au niveau de diplôme : plus une personne est diplômée, moins elle a de risque d’être au chômage. Ce qui signifie donc que ceux qui sont les plus exposés à la privation d’emploi n’ont pas de diplôme.
Cet échec scolaire est le point de départ d’une vie de précarité avec le chômage entrecoupé d’emplois occasionnels, ou alors l’émigration vers la France, comme seuls horizons.
Ceci trouve ses racines dans l’inadaptation du système scolaire à La Réunion.
Tout d’abord, les cours sont donnés dans une langue autre que maternelle pour la majorité des élèves, sans que préalablement l’apprentissage du français en tant que langue étrangère ait eu lieu. Nul doute que si en France, la langue d’enseignement était l’anglais sans apprentissage préalable, le taux d’échec scolaire y serait beaucoup plus important.
Ensuite, au sein de l’administration subsiste toujours un vieux fond niant au créole le droit d’être une langue égale au français. C’est ce que rappellent les remontrances subies par un enseignant qui s’était exprimé en créole lors d’une réunion, ainsi que la sortie du recteur à l’encontre d’une représentante de parents d’élève qui avait utilisé sa langue maternelle lors d’une réunion sur le thème du créole à l’école. Le comble de l’affaire étant que le recteur est un Réunionnais, et que le responsable de ce programme est susceptible de ne pas comprendre le créole !
Il faut noter également un calendrier scolaire totalement inadapté. La tendance est de rapprocher les dates des vacances dans notre île de celles ayant cours en France, un pays au climat tempéré situé dans un autre hémisphère où les saisons sont inversées. Ainsi les vacances les plus longues sont celles d’hiver, car elles coïncident avec les grandes vacances de l’été boréal ! Cela oblige donc les élèves à aller pendant des semaines en cours sous des températures caniculaires. Rappelons que dans le même temps, deux jours de canicule en France suffisent à entraîner le report de l’examen du Diplôme national du Brevet des collèges.
De plus, le contenu des programmes s’appuie sur un environnement culturel et physique qui est celui de la France et pas seulement de La Réunion. L’apprentissage de la géographie se fait par exemple en étudiant la carte de la France et de ses pays frontaliers, où est La Réunion ? Quant à l’histoire, il est question d’histoire de France, pas d’histoire de La Réunion.
Enfin, comme le rappelle l’INSEE, « les conditions socio-économiques sont moins favorables aux apprentissages qu’en métropole ». Cela souligne qu’il est nécessaire d’adapter les apprentissages à des jeunes dont il n’est pas rare que les deux parents soient au chômage, et vivent dans la pauvreté et le mal-logement. Plus de 40 % de la population vit en effet sous le seuil de pauvreté.
Tous ces faits non exhaustifs soulignent que l’orientation politique du système éducatif à La Réunion n’est pas de favoriser la réussite de la jeunesse réunionnaise afin qu’elle puisse plus facilement avoir un emploi. Ces conditions favorisent le recours à une main d’œuvre immigrée qui a bénéficié elle d’un système éducatif adapté à sa situation. C’est donc un obstacle manifeste au droit des Réunionnais à travailler à La Réunion.
M.M.
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