Formation en mobilité

Une centaine de jeunes Réunionnais sélectionnés pour le Québec

6 août 2009, par Edith Poulbassia

La promo 2009 des étudiants en partance pour le Québec est le résultat d’une sélection minutieuse. Pour la sixième année consécutive, des jeunes Réunionnais vont se former au Canada, pour la plupart dans les Collèges d’Enseignement Général et Professionnel (CEGEP) pour une période de trois ans (diplôme comparable au BTS ou DUT, mais non équivalent en France).

La réception des étudiants en partance pour le Québec est devenue une habitude à la Région. 99 étudiants s’envoleront ainsi dès le 10 août pour le Québec. François, 27 ans, au chômage, mais quelques années d’expérience professionnelle en poche, a choisi une formation en Techniques d’Education Spécialisée. « Dans ma famille, c’est une vocation de s’occuper des autres », confie le jeune homme.

Un emploi en fin de formation

Idem pour Sandrine et Bertha, même si les deux jeunes femmes ont des parcours différents : l’une vient d’obtenir son Bac Pro, l’autre enchaîne les contrats précaires, mais toutes les deux veulent devenir éducatrice spécialisée. Cette formation québécoise à la cote auprès des jeunes Réunionnais. Mais le panel de formations des CEGEP est bien plus large. Une cinquantaine de formations sont accessibles, parmi lesquelles les soins infirmiers, la maintenance industrielle, l’infographie, l’animation 3D, les techniques de laboratoire, ou encore la mécanique du bâtiment, de l’architecture.
Hier, la Région et l’ANT étaient fières de recevoir la centaine de jeunes sélectionnés pour cette rentrée 2009. Comme eux, 500 jeunes ont décidé de poursuivre des études au Québec, actuellement dans 19 CEGEP. La petite communauté réunionnaise compte ainsi un millier de personnes, dont les jeunes qui ont obtenu un emploi en fin de formation. Sans doute l’une des principales motivations de ceux qui partent cette année. « Les trois promotions de 2004 à 2006 montrent que 80% des étudiants qui ont réussi leur formation et obtenu leur Diplôme d’Etudes Techniques ont un emploi aujourd’hui au Québec. Cette proportion représente quelque 124 Réunionnais », indique la Région.

Un public plus mûr

L’année dernière, ils étaient 125 à partir, 250 en 2007. Pour Wilfrid Bertile, vice-président régional chargé de la Mobilité, la réduction des effectifs cette année n’est pas liée à un manque d’engouement de la part des jeunes ou à une baisse des financements. « Aujourd’hui, nous sommes dans un système de flux », explique le vice-président. Au début du partenariat entre La Réunion et le Québec, il y avait « un stock de jeunes qui voulaient partir. Ceux qui étaient en prédisposition sont partis ».
Après les premières années expérimentales, les partenaires que sont la Région, l’ANT et le Québec ont renforcé la sélection des étudiants. « Certaines années, trop de personnes sont parties. La sélection n’était pas assez poussée, ce qui a pu mener à des échecs », précise Wilfrid Bertile.
Conséquence, l’ANT et la Région ont amélioré la sélection d’un public plus mûr pour les projets de formation au Québec et limitent maintenant les promotions à une centaine de départ par an. Ainsi, l’ANT compte deux psychologues de plus pour mieux évaluer l’orientation scolaire, le choix d’un métier ou encore la vie à l’étranger de chaque candidat au départ. Les 99 jeunes sélectionnés ont par ailleurs suivi un stage en internat de 3 jours à l’AREP pour se préparer à la mobilité au Québec.
Autre explication, en 2008, la Région a signé une convention avec les 114 IUT de France aux formations très prisées. « Une mobilité très sécurisée » qui attire beaucoup de jeunes Réunionnais de formation technologique et même de filières générales. Avec ses 600 places, l’IUT de Saint-Pierre rejette chaque année des demandes.

Partenariat renouvelé en 2010

De son côté, le Ministère de l’Immigration du Québec et les établissements d’enseignement veillent à l’accueil des étudiants réunionnais dans des conditions optimales. De l’information sur les cursus scolaires (en rencontrant les familles et les futurs étudiants lors de réunions d’information sur l’île) en passant par l’hébergement et l’accompagnement pédagogique, tout est mis en œuvre pour sécuriser les parcours.
La Région et l’ANT restent aux côtés des étudiants, puisque des agents sont chargés de suivre la scolarité des jeunes, d’aider à une adaptation à la vie québécoise et à préparer les formalités administratives.
Le partenariat avec le Québec devrait faire l’objet d’une évaluation en fin d’année avant un renouvellement en 2010.

Edith Poulbassia


La garantie d’un soutien financier

Financièrement, les billets d’avion Réunion-Paris, Paris-Montréal sont pris en partie en charge par l’ANT. Pour l’étudiant, il reste 280 euros à payer.
Pendant la durée de formation : l’Etat attribue une prime d’installation de 762 euros la première année ; le Conseil régional, l’Europe et l’Etat accorde une bourse de 700 euros mensuelle. Pour la dernière année d’études, la Région prend à sa charge le montant de cette bourse. Au total, pour un étudiant, le budget s’élève à 25.962 euros (hors coût du transport aérien et frais de scolarité assurés par le Québec).

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