CLIS, classe spécialisée de l’école de Bagatelle

Une classe verte pour donner à chacun l’envie d’apprendre

12 juin 2007

Une CLIS 1 est une classe spécialisée pour les enfants à déficience mentale. Ces enfants ont besoin d’une pédagogie différenciée, adaptée à leurs difficultés, pour apprendre à lire, à écrire, à compter. A l’école de Bagatelle, le projet CLIS verte a vu le jour. Mettre les enfants en contact avec la nature pour apprendre. Un projet qui a reçu l’appui de la Mairie de Sainte-Suzanne.

Les 8 élèves de la classe de Fanny Périchon à l’école de Bagatelle vont terminer l’année en beauté. Et ils le valent bien. La classe de Fanny Périchon est un peu spéciale, c’est ce qu’on appelle une CLIS de catégorie 1 (Classe d’Intégration Scolaire), pour les enfants qui souffrent de déficience mentale.
Toute l’année, les enfants (âgés de 7 à 12 ans) ont appris à leur manière avec leur jeune enseignante. Du 18 au 23 juin, ils partent en “CLIS verte”, un projet conçu par Fanny Périchon. Ce ne sont pas des vacances, mais une façon de développer des apprentissages chez les enfants et de les sensibiliser à la protection de l’environnement. Pour ces enfants, ce qu’on appelle la “sortie pédagogique” prend tout son sens. Car « ils ont besoin de travailler sur le pratique, le ludique, le concret pour accéder à des apprentissages », explique l’enseignante. « La CLIS verte est née suite à des observations. J’ai constaté un manque de connaissance du monde vivant, les enfants ne savent pas mettre des noms pour désigner les animaux », poursuit-elle. Mais ce genre de projet, s’il est extrêmement bénéfique pour les enfants, a un coût. Pour concrétiser la CLIS verte, la Mairie de Sainte-Suzanne n’a pas hésité à mettre la main à la poche, avec la Région, la DAC (Délégation académique culturelle du Rectorat) et l’association JPA (Jeunesse en Plein Air). Aline Hoarau, Adjointe aux Affaires sociales et scolaires, précise que la Mairie de Sainte-Suzanne est toujours prête à participer à ce genre de projet, ce qui rejoint tout à fait la lutte contre l’illettrisme.

« La CLIS a encore une mauvaise image »

Les enfants vont donc partir une semaine à Saint-Gilles, Saint-Louis, Saint-Benoît. « Pour certains, ils ne sont jamais restés loin de leur famille tout ce temps. Ce sera l’occasion d’apprendre l’autonomie et la vie en communauté », estime Fanny Périchon. Direction l’insectarium pour découvrir les insectes, les poissons et les coraux avec l’Aquarium, le bateau Grand bleu et la rencontre avec les éco-gardes du Parc marin. Pour les crocodiles et les tortues, une sortie est prévue à Kélonia et Croc parc. Ils n’oublieront pas non plus les abeilles, les chevaux et animaux de la ferme en passant une journée à la ferme pédagogique de Saint-Louis et le centre équestre de Grand-Etang. « Ces enfants, il faut qu’ils sortent, qu’ils voient du concret pour avancer », insiste l’enseignante. Avec ce programme, les animaux n’auront plus de secret pour eux.
C’est en impliquant les enfants dans ce genre de projet aussi qu’ils se sentent valorisés et qu’ils peuvent renouer des liens avec l’école. Car souvent, ces enfants en échec scolaire baissent les bras, les motiver relève de l’exploit, même pour une enseignante dynamique comme Fanny Périchon. « La CLIS a encore une mauvaise image. Le mot handicap fait peur, on associe les problèmes des enfants à des troubles médicaux et les parents ont parfois peur que leurs enfants aient cette étiquette CLIS », raconte l’enseignante. Pourtant, l’objectif de la CLIS est de redonner goût à l’école et d’intégrer ces enfants au final dans le système scolaire. Lorsqu’un élève retrouve un niveau satisfaisant dans une matière, il réintègre pendant quelques heures par semaine une classe dite normale. Le problème vient après la CLIS. Malgré les efforts des élèves et des enseignants en école primaire, l’intégration en collège reste limitée. Les UPI (Unité Pédagogique d’Intégration), classes qui accueillent les enfants à déficience mentale au collège, offrent peu de places. Seul le collège Hyppolite Foucque en propose une à Sainte-Suzanne, pour 4 CLIS sur la commune. Les enfants restent ainsi 3 à 4 ans dans une CLIS, en attendant une place en UPI.

Edith Poulbassia


Abrogation des décrets Robien enfin !

Le CNGA (Conseil National des Groupes Académiques) se félicite de l’annonce par le Président de la République de l’abrogation des Décrets Robien du 12 février 2007 et de l’ouverture d’une réflexion sur le métier de professeur.
Le CNGA restera néanmoins vigilant et espère que si nouveaux projets il y a, la concertation préalable évitera la perte de temps et d’énergie qui a empoisonné l’année scolaire 2006-2007.
Conseil National des Groupes Académiques


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