Les causes de l’illettrisme, selon les mouvements indépendantistes :

« Une conséquence de l’oppression coloniale »

3 septembre 2008

Le Mouvance Antikolonialis Réniyoné (MAR) et le parti Nasion Rénioné ont manifesté leur désaccord face au Rectorat, pris ici comme symbole d’une administration qu’Aniel Boyer et Jean-Claude Barret qualifient de « coloniale ».

La Mouvance Antikolonialis Réniyoné (MAR) et le parti Nasion Rénioné devant le Rectorat.

Ils étaient très peu nombreux hier devant le bâtiment du Rectorat. Notons pour les services du Rectorat que ce n’étaient pas des gens de la grande maison de l’Éducation nationale. Aniel Boyer et Jean-Claude Barret sont venus afficher leur désaccord : « Le silence est une forme de lâcheté, nous sommes venus parler pour ne pas être complices ». L’ensemble de leurs dénonciations, exprimées sans détour, s’énoncent à partir du prisme de l’indépendance de La Réunion.

Vu par le prisme de l’indépendance

C’est donc à une relecture de la situation réunionnaise que les mouvements indépendantistes convient l’ensemble des Réunionnais, avec cette difficulté majeure de ne pas trouver un écho suffisamment fidèle de leurs propos dans la presse locale. Ce qui les a amené à produire leur propre journal “Lo Rénioné”.
Dans le fond, il peut y avoir des constats communs. Certes, d’un point de vue linguistique, l’enseignement dans une langue autre que la langue maternelle présente des carences qui peuvent expliquer l’échec scolaire à La Réunion à cause d’une certaine inadéquation entre l’émetteur et les récepteurs. Certes, au regard du chômage et de la précarité, il existe chez beaucoup un véritable élan vers la préférence régionale.

Des buts inavouables...

Ainsi, selon eux, les objectifs inavouables de « l’installation de près de 3.000 citoyens français depuis 2006 dans le milieu enseignant » sont de deux ordres : « peupler blanc pour inverser le rapport démographique et numérique de la population autochtone à La Réunion » et « assimiler le Réunionnais jusqu’à sa disparition totale en tant que peuple dans l’océan Indien ».
Au-delà de l’enseignement, l’analyse des indépendantistes reste la même : « ces nouveaux missionnaires occupent tous les secteurs de la société réunionnaise ».

Appel à la résistance

Pour Aniel Boyer, comme pour Jean-Claude Barret : « Avec sa culture, la langue créole constitue le soubassement et le ciment de la nation réunionnaise, une forme de résistance à l’oppression coloniale ». Il y a du cœur et de la verve, assurément, mais précisons encore que ce discours est celui d’un homme politique et qu’il n’émane d’aucun enseignant d’aucune matière que ce soit.
Et ils poursuivent : « En évoquant l’échec scolaire de nos enfants dans leurs établissements de démounage du réniyoné, les califes de l’enseignement colonial confessent publiquement leur propre échec du formatage voulu pour nos enfants ».

Francky Lauret


Morceau choisi

Les deux partis politiques, ultra-minoritaires électoralement parlant, étaient porteurs d’une motion dont voici la dernière phrase : « Nasion Rénioné et MAR dénoncent et condamnent les manœuvres du colonialisme français dans son entreprise démoniaque de destruction de la société réunionnaise, dans l’organisation du “décervellement” de nos enfants dans les premiers jours de leur scolarité et l’utilisation de nos enfants lors de guerre d’agression des peuples en lutte pour la liberté ».


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