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Les pôles de compétitivité, un pari réunionnais
16 décembre 2006
Évoquant la première année de Qualitropic, dont nous avons indiqué, dans l’édition d’hier, qu’il était le premier pôle de compétitivité implanté dans les DOM, Maurice Cerisola, Président de l’ADIR, a évoqué dans la présentation faite au nom de M. Deleflie, la nécessité d’une meilleure collaboration entre les différents acteurs.
Puis, Maya Cesari, conseillère régionale en charge des secteurs innovants, a lu le mot de Paul Vergès, retenu aux Antilles. Dans son message, celui-ci a tenu à rappeler que le développement de la Réunion passe par l’innovation. Cet avenir est également lié à ce que l’on fera de la filière canne. Pour cela, la Région a entrepris de grands efforts.
Dans le cadre de sa compétence dans le secteur de la formation, elle a soutenu la création de l’école d’ingénieur qui vient d’ouvrir ses portes. Elle a aidé financièrement l’aquaculture via l’ARDA, mais aussi la pêche palangrière ou encore les fameux Dispositifs de Concentration de Poisson (DCP). Elle a favorisé les expérimentations sur le ”bourbon pointu” afin que ce café lontan devienne un produit d’une qualité encore supérieure dans les années à venir. Elle a constamment tenu à valoriser le produit, par la création de l’OCTROI, organisme de certification pour les produits de l’agriculture, de la pêche et du tourisme rural.
La Région a soutenu les efforts afin d’obtenir le label rouge pour ce qui est de l’ananas victoria et du letchi. Cette focalisation sur le développement ne peut être pensée sans qu’y soient associés les partenaires de l’océan Indien. Par le biais du projet Nutrima, la coopération entre Madagascar et la Réunion a été renforcée dans le domaine de la crevette. Une ferme aquacole a également été mise sur pied au Mozambique, en partenariat avec l’entreprise Goulamaly. Enfin, Paul Vergès a souhaité que Qualitropic se préoccupe des énergies renouvelables.
Le préfet Paul-Henry Maccioni a insisté sur l’avantage comparatif que représentent les « niches ». En effet, le pôle de compétitivité semble un outil adéquat pour favoriser de telles spécialisations économiques à forte valeur ajoutée. Puis, il a martelé le fait que l’Etat sera là pour accompagner les projets portés par Qualitropic, mais en ajoutant, prudent : « Je ne veux pas citer de chiffre ».
Philippe Jean-Pierre, le nouveau directeur de l’Agorah, a alors présenté l’actualité des pôles de compétitivité, avec les nombreux rapports qui sont publiés sur ce sujet. Il cite notamment celui de KPMG, célèbre firme de consultants, selon laquelle les pôles de compétitivité doivent encore faire leur preuve. Allant plus loin, cette étude prévoit même la disparition d’une dizaine d’entre eux (voir édition d’hier).
Franziska Blunck a alors pris le relais. Elle fait partie des deux experts envoyés par la Catalogne pour évoquer la longue expérience de cette région sur le thème. Elle a particulièrement appelé les personnes de Qualitropic à s’inspirer des méthodes employées par les Australiens de Cairns pour mettre en valeur leur agro-nutrition. Ceux-ci ont notamment beaucoup insisté sur une communication attrayante.
Son collègue Alberto Pezzi a mis en évidence la politique des pôles de compétitivité en Catalogne. Débutée en 1993, celle-ci représente maintenant 20% de l’économie de cette région. Le principal enseignement qu’il a voulu apporter aux Réunionnais consiste dans cette très vieille formule philosophique : « Connais-toi toi-même ».
On remarquera que les deux experts « catalans » étaient en fait originaires d’Allemagne et d’Italie et qu’ils parlaient tous deux quatre langues au moins !
Daniel Thomas est venu présenter le pôle de compétitivité Industries et Agri-Ressources (IAR) des régions Picardie et Champagne-Ardennes dont il est vice-président. Il a rappelé l’importance des “complicités non-marchandes” qui doivent se faire entre les différents acteurs, c’est-à-dire les échanges d’information, de bonne pratique, etc... Il a invité Qualitropic, au vu de la proximité de ses recherches avec son pôle de compétitivité, à encore plus de collaboration avec l’IAR.
Frédéric Cadet, recteur de l’académie de Poitiers, a souligné que le Plateau de Saclay, malgré ses 17.000 chercheurs, n’est pas un pôle de compétitivité car il manque cette synergie, cette volonté de travailler ensemble propre au cluster. On ne peut s’empêcher de se demander la pertinence de sa venue alors qu’aucun membre de l’inspection académique de la Réunion ne se trouvait présent dans la salle.
Au cours des débats, M. Goderiaux a indiqué qu’à part le président de la Région, les autres hommes politiques réunionnais ne se préoccupaient pas assez d’améliorer les relations avec les pays voisins. Il a pris l’exemple de l’Afrique du Sud, avec laquelle l’île a trop peu de liens. Enfin, il a stigmatisé le manque de stratégie de long terme des politiques locaux ou encore leur politique du « coup médiatique » en Australie ou ailleurs qui n’est pas suivie d’un travail dans la durée.
M. Moser, PDG de la Sucrerie de Bois-Rouge, a insisté quant à lui sur le fait que les Accords de Partenariat Economique (nous reviendrons sur ce thème en janvier) échappent totalement aux décideurs politiques locaux alors même qu’ils sont importants pour l’avenir économique de l’île. Enfin, il a mis en évidence que Qualitropic fait bien de communiquer sur son travail auprès des acteurs économiques réunionnais. Cependant, il plaide pour qu’une telle « opération séduction » soit régulièrement réitérée.
M. D
Entretien avec Franziska Blunck, experte
Les avantages des Clusters
Quels sont, en quelques mots, les avantages des clusters ou pôles de compétitivité comme on dit en français ?
- Avec les clusters, les entreprises fabriquent des produits plus élaborés. Ils peuvent alors répondre à des commandes plus importantes. En outre, pour les petites entreprises, grâce aux niches qu’elles obtiennent, elles se retrouvent en position de force face aux grandes entreprises.
S’engager dans une politique de cluster, c’est oser la compétition et l’innovation. Le jeu en vaut la chandelle, car cela provoque des flux d’information plus rapides. Or, nous sommes dans une société de l’information ! En outre, l’offre se trouve beaucoup plus proche de la demande. En effet, par la proximité géographique qu’il offre entre différentes entreprises d’un secteur donné, les clusters réduisent l’incertitude entre les acheteurs et les vendeurs et fournissent des biens plus adéquats.
Les clusters constituent un moyen de valoriser le potentiel humain d’une entreprise. Tout d’abord, il attire des personnes formées de haut niveau qui ont envie de rester au top de leurs compétences. Enfin, il oblige à une meilleure attention à la formation des employés.
Enfin, le cluster offre une capacité d’ouverture plus grande sur l’international.
Quel doit être le rôle des hommes politiques ?
- Ils doivent soutenir les infrastructures aussi bien matérielles (pont, route, menant au pôle) qu’immatérielles (effort de formation, de mise à disposition de logiciel). Ils ont à soutenir la communication du chemin parcouru par leur cluster. Ils doivent faciliter les échanges entre les entreprises, la recherche et la formation. Enfin, mais surtout, ils doivent avoir une stratégie de long terme pour les pôles de compétitivité.
Est-ce que la Réunion possède une taille suffisante pour développer un pôle de compétitivité ?
- Certainement, la question ne dépend pas de la taille, mais de la stratégie, des relations entre les différents acteurs. Je souligne à nouveau l’importance de la stratégie, sur la nécessaire spécialisation sur certains savoir-faire. Enfin, je redis ce qu’a dit Alberto Pezzi pendant l’exposé : les Réunionnais doivent bien connaître leurs forces et leurs faiblesses pour communiquer sur les premières et diminuer les secondes.
M. D.
Renforcer les liens entre entreprise et recherche
Michel Boyer a été le premier à prendre la parole au cours de cet atelier. Le directeur de l’Institut d’Administration des Entreprises a rappelé les quatre catégories d’acteurs qui rendent le pôle de compétitivité viable : l’entrepreneur, le chercheur, le facilitateur et le financeur. Or, entre ces différents acteurs, les attentes sont très différentes.
Il faut donc avoir une méthode efficace pour les faire travailler ensemble. Pour Michel Boyer, celle-ci doit s’effectuer en quatre points. Tout d’abord, il faut identifier les besoins. Puis, il faut établir une programmation des actions à mener. Pour cela, il faut posséder une véritable compétence de coordination. Ensuite, il s’agit de réaliser le programme. Enfin, il faut trouver de nouvelles pistes.
Cet universitaire met ensuite l’accent sur le travail du facilitateur qui doit veiller à réduire les obstacles qui peuvent gêner les pôles de compétitivité. En effet, les divergences sur le vocabulaire, sur la valeur du temps, sur la déontologie, sur le droit de propriété sont différentes selon les acteurs. Il recommande alors à Qualitropic de lever quelques-uns de ces obstacles en augmentant les rencontres entre le chercheur et l’entrepreneur. Une fois cette collaboration plus forte entre ces deux acteurs, il doit également veiller à disséminer cette confiance à l’ensemble des quatre acteurs. Enfin, il lui faut prendre en compte les conflits qui, nécessairement, se créeront. Il doit les anticiper le plus possible pour trouver la réponse qui obérera le moins le pôle.
Dans la lignée de Michel Boyer, Franziska Blunck a demandé aux chercheurs et aux entrepreneurs réunionnais dans la salle s’ils se connaissaient. Devant la réponse négative de l’assemblée, elle a alors recommandé à ces deux acteurs de multiplier les rencontres informelles entre ces deux catégories d’acteurs. C’est une mesure simple, mais qui permet de mieux travailler ensemble.
Pascal Thiaw Khine, PDG de Distridom, a souligné de son côté que le monde du commerce tendait de plus en plus à se rapprocher de l’industrie. Puis, il a montré l’intérêt qu’il témoignait au dossier en appelant à la défiscalisation du monde de la recherche à la Réunion.
Enfin, Maya Césari a souligné le nombre de financements de la Région qui étaient disponibles pour les acteurs souhaitant se développer à l’export.
M. D
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