
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
12 avril 2007
Nathalie Almar a soutenu, mardi 27 mars, sa thèse à l’Université de La Réunion, sous la Direction de Jacky Simonin, « Du journal papier au journal en ligne : diversité et mutations des pratiques journalistiques. Analyse comparative : La Réunion, Maurice, et Madagascar ».
Les 5 professeurs du jury de thèse lui ont décerné la mention « Très honorable à l’unanimité du jury ». Ils ont loué ce travail pour son ampleur, son caractère pionnier et la difficulté d’étude d’un objet en formation. En effet, il est difficile de prendre du recul par rapport à 2004, qui constitue l’année de référence de sa thèse. Enfin, ils ont rendu hommage à sa capacité à inscrire son travail dans un double cadre, celui du Laboratoire de recherche sur les espaces Créolophones et Francophones (LCF) de l’Université de La Réunion et celui du Réseau d’Etudes sur le Journalisme (REJ).
Le journalisme en « invention permanente ». Le cas de la mise en ligne
Après avoir décrit dans sa thèse les différences de pratiques du journalisme entre La Réunion, Madagascar et Maurice, Nathalie Almar a évoqué les mutations actuelles de cette profession, via la mise en ligne du journal. Tout d’abord, elle a mis en évidence des contextes technologiques disparates. En effet, pour ce qui est des abonnés qui disposent d’Internet à leur domicile, elle a pu fournir des chiffres, issus d’une enquête menée par IPSOS. Selon ceux-ci - qui ont été relevés au dernier trimestre 2003 pour La Réunion et Maurice, et au premier trimestre 2004 à Madagascar -, La Réunion compte 33% d’abonnés, contre 20% à Maurice et 1% à Madagascar. De façon très générale, que les niveaux de vie des populations des 3 îles sont inégaux, ce qui place les populations dans des situations disparates vis-à-vis de l’accès aux télécommunications et à Internet.
Journal pour la diaspora
Avec de tels chiffres, on pourrait penser que le journal en ligne se développe dans des conditions plus propices à La Réunion qu’à Madagascar. Néanmoins, selon Nathalie Almar, cela n’est pas si automatique. Tout d’abord, à sa création, le journal en ligne est destiné à la diaspora. En outre, il est, en 2004, très proche et dépendant du journal papier. Les services sont peu innovants. Enfin, en 2004, aucune trace de multimédia n’est à relever dans les 6 éditions des journaux en ligne des 3 îles.
A cette époque, les producteurs d’information qu’elle a interrogés à Maurice et à Madagascar ne souhaitent pas développer le journal en ligne. Ce site ne constitue pour eux qu’un outil de communication, un appât vers le journal papier. Ce dernier reste au cœur de la stratégie économique. Ils ne pensent pas que la population soit prête à payer pour accéder à l’information en ligne, notamment à Madagascar.
Cependant, Nathalie Almar est consciente qu’entre 2004 et 2007, de nombreuses évolutions ont été constatées. Si Internet n’était au début que la dernière roue du carrosse, on va vers une plus grande prise en compte de l’édition en ligne. A La Réunion notamment, les annonceurs semblent faire de plus en plus confiance au support Internet comme vecteur d’images. On peut, à cet égard, voir les publicités qui se sont multipliées sur Clicanoo. En outre, certains services payants ont été mis en ligne. Les archives sont devenues payantes dans le cas de Clicanoo. Des formules d’abonnement ont été mises en ligne. Un modèle économique est en train de se mettre en place. D’ailleurs, “Témoignages” valide une telle évolution avec la mise en place d’un site Internet qui, régulièrement, améliore ses statistiques de fréquentation.
Au vu de ce contexte en évolution constante, nous avons posé quelques questions à la désormais Docteur en sciences de l’information et de la communication.
Interview de Nathalie Almar
Qu’est-ce que le Réseau d’Etudes sur le Journalisme auquel vous appartenez ?
- Il s’agit d’un groupe de recherche qui s’intéresse à la production et la médiation de l’information, et plus particulièrement aux évolutions de la profession de journaliste. Le REJ réunit depuis 1999 des chercheurs de France, du Québec et du Mexique, qui adoptent des approches disciplinaires diverses (l’économie, la sociologie des organisations, la sociologie des usages, la sociologie des professions, les sciences du langage etc...) pour étudier un même objet.
Les résultats de ces recherches sont présentés régulièrement au sein de colloques, séminaires, et également au sein d’ouvrages collectifs. Nous avons également notre site Internet qui constitue une vitrine des activités du groupe : www.surlejournalisme.com
Quelles sont les grandes tendances que vous voyez se dessiner dans les prochaines années au niveau de La Réunion, Maurice et Madagascar, au vu des dernières évolutions ?
- L’évolution du journal en ligne passe par la mise en place d’un modèle économique. En somme : comment faire pour gagner de l’argent grâce au support numérique et de ne pas perdre de ventes du journal papier ?
Pour accepter de payer, le lecteur doit trouver une “plus-value” au sein du journal en ligne. Il s’agit alors pour les producteurs de revaloriser l’information issue du journal papier, de proposer des services innovants etc... Cela suppose des frais supplémentaires, le recrutement de personnels spécifiques dédiés au site Internet. C’est là que ça coince.
Les producteurs que j’ai interrogés à Madagascar et à Maurice ne souhaitent pas miser sur le journal en ligne. Ils ne pensent pas que ce nouveau support puisse avoir une rentabilité suffisante qui justifierait le recrutement de personnels. On est en quelque sorte pris dans un cercle vicieux.
Pourtant, les contextes évoluent. L’enquête par questionnaire que j’ai menée sur “L’Express” de l’Ile Maurice et Clicanoo montre que si la diaspora est majoritaire parmi les répondants, la part des résidents n’est pas négligeable (44% des répondants sur Clicanoo, 48 % des répondants sur “L’Express”). Ce qui soulève la question d’un lectorat local du journal en ligne. Des pistes à creuser du côté des producteurs d’information.
La question sur l’avenir du journal papier ne se pose pas qu’à La Réunion. Auriez-vous des exemples de sites Internet originaux qui se détachent de la version papier ?
- “Libération” propose depuis octobre 2005 le concept de “bi-média”. Il ne s’agit plus pour le journal de mettre en ligne la version papier. L’objectif est d’attribuer des tâches différentes à chacun des deux supports pour les rendre indispensables tous les deux au public.
Le journal en ligne a pour mission d’informer à chaud, plusieurs fois par jour. Les rubriques traditionnelles du journal ont disparu. Des vidéos, des reportages, des diaporamas sonores complètent les articles de presse. L’actualité est traitée en continu, et des espaces d’expression (blogs, forum, tchat etc...) permettent aux lecteurs de participer à l’information. Le journal papier se réserve quant à lui le journalisme d’enquête, de réflexion. En général, on constate que les sites de presse continuent à évoluer, et les formules innovantes ne manquent pas, tant au niveau de la presse nationale que de la presse régionale en France.
« Il n’y pas que les journalistes qui font du journalisme », selon un des professeurs qui vous ont fait passé la soutenance de thèse, Jean-François Têtu. Pourriez-vous nous en dire plus ?
- Quiconque le souhaite peut aujourd’hui publier sur Internet. De nouveaux produits informationnels apparaissent : sites portails à l’initiative d’opérateurs de télécommunication ; “webzines”, journaux existant exclusivement sur Internet ; blogs, outils d’auto-publication en ligne, etc... On assiste en quelque sorte à un renversement du schéma habituel de la communication. Ceux qui étaient auparavant les destinataires des messages en deviennent aujourd’hui les producteurs. Bien sûr, cela soulève, selon les cas, le problème de la légitimité, de la véracité de l’information.
Une autre expression qui a mené votre réflexion est celle-ci : le journalisme est une « invention permanente ». Pourriez-vous nous en dire plus ?
- Les pratiques journalistiques émergent des stratégies d’acteurs (patrons de presse, journalistes, etc...) qui s’inscrivent dans un territoire. Ce territoire possède ses propres logiques économiques, politiques, sociales, technologiques qui évoluent dans le temps.
Ainsi, avec le développement de l’Internet, le journalisme a dû s’adapter à un nouveau support. De nouvelles pratiques sont nées et elles continuent à évoluer selon les stratégies mises en place par les producteurs d’information. Elles prennent en outre des formes diverses selon les territoires au sein desquels elles s’inscrivent. Le journalisme s’invente en permanence.
Que préconise le rapport de Marc Teyssier et Maxime Baffert de février 2007 sur la presse en ligne ?
- Il mesure l’ampleur de l’impact des technologies numériques sur la presse, fait état des stratégies et des prévisions des entreprises de presse en France. Le rapport préconise en outre un soutien de l’Etat aux entreprises de presse pour favoriser leur développement sur Internet. Diverses mesures fiscales et juridiques sont envisagées pour faciliter “la symbiose” entre les deux supports. Face à la multiplicité des offres informationnelles en ligne, et à leur qualité inégale, on envisage en outre la création d’un label des sites d’information. Son attribution serait fondée sur les critères du professionnalisme, de contenus, etc... Ce qui constituerait une marque de confiance auprès des lecteurs encore récalcitrants à l’information sur Internet.
Propos recueillis par Matthieu Damian
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