MAITRISE DE L’ENERGIE : Co-génération, réduction des gaz et énergies renouvelables

120.000 tonnes de pétrole économisées en Guadeloupe

29 novembre 2005

Dans le domaine des énergies renouvelables, les échanges d’expérience entre participants à un atelier lors du dernier congrès de l’ACDOM ont surtout porté sur les divers moyens d’accentuer la maîtrise des dépenses d’énergie. La réduction des dépenses passe beaucoup par les énergies renouvelables, qui ont permis à la Guadeloupe, terre d’accueil du Congrès, d’économiser sur dix ans 120.000 tonnes de pétrole, soit environ 240.000 tonnes de CO2 en moins.

Le responsable des projets de développement de territoire, dans l’antenne française de WWF (World Wild Funds for Nature), Jean-Stéphane Devisse, a témoigné d’une expérience de maîtrise de l’énergie à Châlons-sur-Saône, qui selon lui est "transférable et adaptable à toute collectivité", dans la mesure où elle est partie de presque rien pour aboutir à une expérience réalisant en trois ans (2003-2005) l’objectif que le protocole de Kyoto a programmé pour l’horizon 2010.

Logements HQE

Dans cette ville d’environ 40.000 habitants, le contrôle des émissions de gaz à effet de serre (GES) est passé par diverses mesures : des logements HQE (dont 30% de logements sociaux) ; la place faite au vélo dans les déplacements ; des unités de co-génération, dont une chaufferie à bois produisant 4 mégawatts ; une politique d’éclairage public qui a ajouté près de 60% de luminosité tout en retranchant 20% du coût et une solution parallèle pour les feux tricolores.
Toutes ces mesures ont fait baisser les émissions de GES de 5,2% depuis 3 ans. "Il a fallu des investissements, mais l’économie d’une tonne de CO2, estimée à 55 euros (valeur 2003), a permis en l’étendant à l’ensemble du dispositif, d’économiser 287.000 euros par an". Ce chiffre pourrait doubler d’ici 2006, par le report des économies non encore comptabilisées.

Utilisation de la biomasse en Guyane

En Guyane, des expériences d’utilisation de la biomasse sont elles aussi destinées à diminuer l’effet de serre. Une filiale d’EDF-EnR, la SOREA - dont un ingénieur-consultant, Fred Bellony, animait l’atelier sur les énergies renouvelables du 14ème Congrès - prépare des opérations construites sur l’utilisation des balles de riz et de copeaux de bois. Comme La Réunion, la Guyane recherche l’autonomie énergétique : les expériences inscrites au Plan régional de maîtrise de l’énergie (PRME), à Mana et à Cacao, tendraient à prouver qu’elle pourrait l’atteindre en multipliant les petites installations (750 kilowatts à 1 mégawatt) tirant leur énergie de la biomasse, du solaire ou de l’éolien.
À Mana, pays de rizières - la Guyane est le premier producteur européen de riz - une petite unité pourrait tourner en brûlant 4.000 à 5.000 tonnes de balles de riz par an (l’enveloppe des grains). Selon Fred Bellony, le début des travaux est prévu pour le premier trimestre 2006.
A Cacao, où un problème de raccordement au réseau retarde la mise en œuvre, ce sont les copeaux de bois d’une scierie amazonienne qui alimenteraient une unité de production en co-génération, produisant de la chaleur, utilisée pour le séchage de la matière première, et de l’énergie électrique.

Expérience de référence

En Martinique, la création du Syndicat mixte d’électricité (SMEM) - dont le vice-président, Albert Zaïre, co-animait l’atelier sur les énergies - a permis aux collectivités locales de prendre une part de responsabilité croissante dans les domaines cédés par EDF, après la loi de 2000. La Guadeloupe se prépare aussi au regroupement des collectivités locales au sein d’un Syndicat de l’énergie.
Le SIDÉLEC joue le même rôle à La Réunion, où l’expérience des chauffe-eau solaires, menée dans un partenariat avec le soutien de la Région, a été souvent cité dans le Congrès et sert de référence dans plusieurs points du globe.

Pascale David

Energies renouvelables

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