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Les Énergies - 2 -
16 janvier 2008
Comme nous l’avons vu dans le premier volet, les EnR sont dans la situation d’un navigateur qui devrait progresser en allant contre le vent : le plus gros de la puissance économique mondiale est toujours dans le camp des lobbies du CO2 (voir l’édition d’hier) et cette voie est condamnée. C’est dire si la “transition énergétique” sera tout sauf un long fleuve tranquille.
« L’île de La Réunion était autonome en électricité aux débuts des années 80, grâce aux grandes centrales hydrauliques, encore en fonctionnement aujourd’hui », signalait Laurent Gautret, agent technique de l’ARER, dans une conférence donnée à l’Université Antilles Guyane en juillet dernier. Jusqu’à il y a de cela 25 ans, en effet, l’énergie hydraulique répondait à la totalité des besoins d’une population d’environ 550.000 habitants. Et s’il est vrai que les centrales hydrauliques sont toujours là, elles ne produisent aujourd’hui qu’un petit quart (24,4%) de l’énergie électrique fournie en 2006, soit 576 GWh pour 121 MW de puissance installée en six unités, selon le même document de l’ARER.
Le bilan 2007 des EnR ne sera prêt que dans quelques mois, ce qui nous laisse sur les chiffres de 2006 et des données prospectives, à ajouter aux événements qui ont marqué, en 2007, la progression des EnR.
En 2006, la production électrique totale de l’île a été de 2.365 GWh, au sein desquels la part des combustibles fossiles était de 1.510,3 GWh (64%) et celle des énergies renouvelables, de 854,7 GWh, soit 36% de l’ensemble, en progression de 2 points. L’essentiel est de maintenir et si possible accentuer cette progression, dans un contexte général encore très défavorable - on l’a vu et on ne le dira jamais assez.
Pourquoi ”défavorable”, alors que dans le même temps, tous les arguments de la raison plaident pour une alternative non polluante aux énergies fossiles ?
Il se trouve que tous les facteurs qui, dans notre île, ont contribué pendant les 25 dernières années aux déséquilibres actuels, sont toujours là : croissance démographique continue, croissance économique très consommatrice d’énergie et modèle d’urbanisation aux constructions « souvent inadaptées à la spécificité thermique des tropiques ».
Tous ces facteurs de déséquilibre sont directement le produit de l’activité humaine, pour reprendre les termes d’un débat qui aujourd’hui ne fait plus vraiment polémique, mais nous met devant l’obligation collective de modifier profondément et durablement nos comportements et nos politiques. Il faut encore noter que ces changements font partie intégrante de la politique d’aménagement territorial à mettre en place dans les collectivités locales et qu’ils concernent chacun de nous, au quotidien. Autant le rayon d’actions des lobbies du C02, tels qu’évoqués hier, délimite des champs qui nous dépassent, autant chaque citoyen, dans son espace de démocratie locale, a le pouvoir et le devoir d’intervenir dans la définition d’une politique énergétique durable, capable de tenir en respect les lobbies, en rétablissant l’équilibre.
Renverser la vapeur
La maîtrise de l’énergie et le contrôle de notre consommation sont les premiers leviers sur lesquels agir. Ils ont inspiré à partir de 2001 l’élaboration du PRERURE dont l’objectif à long terme est « d’assurer la sécurité durable de l’approvisionnement en énergie de La Réunion, en ayant recours à des ressources locales non polluantes », et sont un des objectifs de l’ARER, créée en 2000 pour « promouvoir la maîtrise de l’énergie et l’utilisation des EnR... »
La maîtrise de l’énergie passe par une multitude d’actions : en direction du grand public, des constructeurs et des entreprises d’une façon générale, des collectivités. « Le bilan exact de ces conseils aux maîtres d’ouvrage et des actions menées est très difficile à établir », constate Jules Dieudonné, directeur du PRERURE. Dans les orientations budgétaires de la Région, 20 millions d’euros sont allés à la MDE et aux énergies renouvelables, en 2007.
Il est particulièrement difficile de chiffrer les économies faites, dans certains cas, mais il est certain que ces actions ont un impact.
La distribution massive, par exemple des “lampes éco” à partir du moment où leur prix aussi est devenu “économique” - pas loin de 1 million de lampes distribuées sur deux ans - a eu un impact notable sur le “pic du soir”. Les responsables du PRERURE - Rémi Durand à la Région et le directeur du PRERURE, Jules Dieudonné - signalent une économie de 10 MW en puissance installée, sur la même durée (2 ans). En 2000, la croissance annuelle de la demande en énergie était d’au moins 7% ; en 2005-2006, la consommation annuelle continue à croître, mais à un rythme ramené à 4% de croissance annuelle.
Il reste toutefois à se demander si cette tendance (ralentissement de la croissance de la consommation électrique) est une donnée inscrite dans la durée ou un effet d’un ralentissement de l’activité économique causé par la crise du chikungunya, en 2006. Dans le second cas, une reprise des activités pourrait signifier une reprise de la consommation, à surveiller. La maîtrise de l’énergie consiste aussi en une série d’interventions auprès des industriels, pour revoir et considérer autrement les productions du froid et du chaud ou pour les engager à revoir leurs types de moteurs...
Un double enjeu : la maîtrise des émissions de C02 et l’emploi
L’enjeu est aussi environnemental, et dicté par l’absolue nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Avec plus d’1,2 million de tonnes de combustibles fossiles importées en 2006, nos émissions de CO2 cette même année ont dépassé les 3 millions de tonnes, partagées à parts égales entre la production électrique (1,6 million) et les transports (1,7 million).
Notre production d’électricité est polluante à 64% et les orientations du PPI ne vont pas dans le sens d’une réduction des énergies fossiles. Bien au contraire. Pourtant, une alternative a été avancée lors des rencontres de l’Instance Locale de Concertation (ILC) réunie fin 2007 pour l’examen du projet de remplacement de la centrale thermique fuel, au Port. L’ARER avait chiffré le surplus de CO2 émis par le projet au fuel de EDF à plus d’un million de tonnes sur dix ans et avait proposé une alternative avec l’installation de 160.000 chauffe-eau solaires, susceptibles d’économiser l’équivalent en énergie des 80 MW surajoutés à la centrale. Là encore, pas de réponse, et c’est “silence radio”, toujours, quant à la création d’un “fonds carbone” de compensation, pour le financement de projets EnR ou de maîtrise de l’énergie.
Un autre des principaux enjeux des énergies renouvelables en milieu insulaire est celui de l‘emploi. En 2004, sur 205.000 emplois - dont 154.000 dans le tertiaire et 12.000 dans le BTP - le secteur de l’énergie comptait 1.550 emplois. Dans pratiquement toutes les filières des énergies renouvelables, il existe des perspectives d’emploi, plus ou moins importantes.
Cela commence par les moyens humains utiles à promouvoir les actions de maîtrise de l’énergie : ceux dédiés au PRERURE - une trentaine d’emplois sur 10 ans ; ceux de la fabrication des chauffe-eau solaires dans deux sites de montage et les 15 à 20 postes de “gestionnaires de flux” dans les collectivités. Ensuite, chaque filière présente un potentiel de création d’emploi très variable. Selon le document de l’ARER cité plus haut, le solaire thermique (chauffe-eau solaires) et photovoltaïque sont les filières les plus porteuses, du fait d’un accroissement continu des installations et des besoins de maintenance ou de remplacement. « En 2010, 18.000 chauffe-eau solaires auront plus de dix ans », a estimé l’ARER. La pose des surfaces de panneaux solaires prévus d’ici à 2010 sera elle aussi à la source de plusieurs dizaines d’emplois. C’est encore plus marqué pour le photovoltaïque, dont les simulations de l’ARER disent qu’il crée à peu près un emploi pour 2 GWh produit. La perspective d’une puissance installée de 1000 MW d’ici 2025, doublée d’actions à l’export, représente plusieurs centaines d’emplois.
En 2007, l’énergie solaire a créé 600 emplois à La Réunion, selon l’ARER et à l’horizon 2015, une hypothèse moyenne donne, toutes filières confondues, de 180 à 235 emplois supplémentaires, dont plus de la moitié dans les filières solaires.
Construire un « mix électrique »
Pour résumer et en revenir au point de départ de ce “bilan énergétique”, l’année 2007 restera sans doute comme une étape importante du point de vue du partage d’une culture du développement durable. La signature à Matignon (février 2007) pour les grands projets, et tout spécialement celui du tram-train, témoigne d’un accord pour une autre politique des déplacements et un rééquilibrage en faveur de transports propres. Aujourd’hui le projet politique régional d’une Réunion autosuffisante d’ici 2025 dans sa production électrique, pour atteindre l’autosuffisance énergétique vers 2050, rejoint le projet “Réunion Ile verte” des acteurs économiques - qui se sont unis dans la création de Témergie en 2007 - et l’idée d’une “Réunion 2030” émise par le président Sarkozy lors du Grenelle de l’environnement. Qu’il y ait dans ces différentes approches des priorités ou des orientations différentes, voire contradictoires, n’empêchera pas des convergences à partir desquelles construire des partenariats élargis, qui commencent dans le cadre des collectivités locales.
Dans l’hypothèse d’une autosuffisance électrique en 2025, la question du stockage est la clé de sécurité d’un approvisionnement de grande échelle par les EnR, en particulier en milieux insulaires. Et si l’ARER rêve de faire de l’île un « laboratoire international des Energies renouvelables » (EnR), c’est parce que notre expérience peut être exportée vers d’autres milieux insulaires, représentants potentiellement 4.000 territoires et 500 millions d’habitants à travers le monde, susceptibles d’être intéressés par les voies d’autonomie énergétique que nous pourrions tester.
Les projections dans ce domaine portent sur une production d’énergie de base de 300 MW pour laquelle le fuel et le charbon actuels seraient remplacés par la géothermie, l’énergie thermique des mers, la biomasse et l’incinération des déchets. L’année 2007 s’est fini sur un acte important avec l’appel d’offre régional, le 26 décembre, pour le choix de l’entreprise qui effectuera les forages, lorsque la procédure minière, relancée en 2007, aura elle aussi abouti : une étape décisive, dans la phase exploratoire actuelle, pour déterminer la ressource. Les deux autres ressources de base importantes, en EnR, sont l’hydraulique (qui a aussi un rôle dans le stockage de l’énergie) et la biomasse (voir le PRERURE), complétées par une production renouvelable intermittente dans laquelle le photovoltaïque intervient à grande échelle, comme indiqué plus haut.
Ce sont les grandes lignes du “mix” à préparer, avec pour principal axe d’appui le Plan régional...(PRERURE), lui aussi relancé en 2007 pour être l’aiguillon et le coordonnateur d’une série d’actions toutes dédiées à la réussite de la “transition énergétique”, à comprendre comme notre modeste contribution à la sauvegarde de la planète.
...Une planète dont les scientifiques nous ont appris, avec la description du monde fini et l’exploration cosmique que, si nous avons le malheur de continuer à la saccager, nous n’en trouverons aucune autre pour la remplacer.
P. David
Le PRERURE : consommer autrement, d’autres énergies
Le Plan régional des énergies renouvelables et pour une utilisation rationnelle de l’énergie a été imaginé pour revenir, d’ici 2025-2030, à 100% de notre production électrique par les énergies renouvelables. L’objectif est ambitieux, mais pas irréaliste. Actuellement, un bilan des deux premières années (2005-2007) est en cours, confié au “comité de pilotage”.
Le PRERURE décline une multitude d’actions, et autant de partenariats, pour le développement des différentes filières. Sa raison d’être est de militer pour une nouvelle culture, qui peut être résumée ainsi “consommer autrement, d’autres énergies”.
Après le solaire thermique et les économies qu’il a permis de réaliser, la filière solaire a pris une place croissante : La Réunion en est à équiper 10.000 à 11.000 chauffe-eau solaires par an, soit 1 CES pour 10 habitants (ce qui nous situe au 2e rang mondial) et il ne faut pas renoncer à faire mieux, en surmontant les difficultés rencontrées dans le logement collectif, qu’il soit social ou privé. « Il faut maintenant passer à la réglementation dans le bâti » constate le nouveau directeur du PRERURE. Est attendu un projet de réglementation thermique visant à intégrer l’obligation des chauffe-eau solaire dans les constructions neuves. L’autre point fort du PRERURE est le photovoltaïque, la seule filière d’EnR (après l’hydraulique) dans laquelle EDF ait positionné une de ses filiales, Energies nouvelles, pour un projet de ferme photovoltaïque de 19 ha à Sainte-Rose.
Le “mix électrique” réserve une place importante à la pose de panneaux photovoltaïques, avec une occupation de 50% à 100% des toits réunionnais. Pour la Région, un objectif prioritaire est de faire équiper tous les lycées de l’île de panneaux photovoltaïques : soit environ 95 ha des 2.500 ha potentiellement “couvrables”.
Pour la production de base, 2007 a été, on l’a vu, l’année du lancement des prospections géothermiques. En énergie hydraulique, un autre projet EDF est celui d’un 3e réservoir dans les hauts de Sainte-Rose, doublé de l’installation d’une turbine supplémentaire à la Rivière de l’Est. C’est une des filières présentant un potentiel important, inscrite au PRERURE à hauteur de 30 MW de puissance installée, sur la période 2006-2015. Une autre voie à suivre, pour la production d’Energie de base renouvelable est celle de la biomasse, dont les différentes valorisations sont inscrites au PRERURE pour un potentiel de 18 MW d’ici 2015. Une étude du CIRAD, citée par l’ARER, mentionne 50.000 ha de terres valorisables par le bois-énergie, dans une zone de 700 m à 900 m d’altitude. « La problématique est la même que pour les puits carbone : c’est un bilan zéro » estiment les responsables du PRERURE.
Quant à l’éolien, il fournit actuellement quelque 1.298 foyers à La Réunion, mais il reste la filière la plus problématique à l’heure actuelle. Le premier PRERURE donnait des prévisions que les premiers essais n’ont pas permis de vérifier. Les sites équipés représentent environ 13 MW en puissance et les principales difficultés, d’après les responsables régionaux, viennent du foncier et d’obstacles technologiques pas encore surmontés. « Les seules machines adaptées aux contraintes cycloniques, à 275 kW l’unité, occupent plus de surface et posent des contraintes paysagères » disent-ils. 26 de ces petites unités sont en cours d’extension, selon l’ARER. D’autres techniques sont en train de se développer, qui permettraient de passer à 1MW produit par unité.
(Source : PRERURE)
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