L’ONU confirme la justesse de la stratégie d’autonomie énergétique

80% des besoins du monde couverts par les énergies renouvelables d’ici 2050

12 mai 2011, par Manuel Marchal

Un rapport du GIEC fixe un objectif ambitieux : 80% de la consommation énergétique assurés par les énergies renouvelables. Voilà qui confirme la justesse de la stratégie d’autonomie énergétique lancée en 1999 par la précédente direction de la Région, et l’archaïsme de l’UMP qui a tout bloqué.

L’énergie solaire et éolienne, la biomasse et l’hydroélectricité pourraient représenter près de 80% de l’approvisionnement énergétique mondial d’ici 2050, si les États mettaient en place des politiques permettant d’exploiter le potentiel de ces énergies renouvelables, selon un rapport des experts du Groupe intergouvernemental d’étude publié lundi.
Les conclusions du rapport ont été rendues publiques lors d’une réunion de quatre jours qui s’est terminée le week-end dernier à Abou Dhabi, aux Émirats Arabes Unis. Ce rapport est le résultat du travail de plus de 120 chercheurs ayant collaboré au sein du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Les experts indiquent que si la voie des énergies renouvelables était empruntée totalement, les émissions de gaz à effet de serre pourraient rester suffisamment faibles pour limiter à moins de 2 degrés la hausse des températures mondiales d’ici le milieu du siècle.
Ce seuil de 2 degrés est un point de basculement au-delà duquel les pires effets du changement climatique sont susceptibles de se produire. Les gouvernements s’étaient accordés au Sommet de Cancun, au Mexique, en 2010, pour tenter de limiter la hausse de la température moyenne mondiale de plus de 2 degrés.

Accentuer le transfert de technologie

La Secrétaire exécutif de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (UNFCCC), Christiana Figueres, a décrit ce rapport comme « le plus important » sur le sujet et a assuré qu’il montrait la voie à suivre aux gouvernements.
« Ils doivent atteindre leur objectif en ayant recours à des sources d’énergie renouvelables sur une très grande échelle », a-t-elle expliqué. « Des politiques nationales ambitieuses et une coopération internationale forte sont clairement la clé pour que les énergies renouvelables soient adoptées rapidement et massivement, dans tous les pays ».
Mme Figueres a aussi souligné la nécessité de mettre à disposition des pays pauvres des ressources financières et technologiques. Ces pays vont connaître la plus forte croissance de production d’énergie dans les décennies à venir.

Des coûts en baisses

Le rapport examine plus de 160 différents scénarios scientifiques fondés sur différents niveaux d’utilisation de sources d’énergies renouvelables et prenant en compte divers facteurs environnementaux et sociaux. Quatre scénarios reflétant l’éventail complet des possibilités ont été analysés en détail, et le plus optimiste des quatre scénarios prétend que les sources d’énergie renouvelables pourraient représenter jusqu’à 77% de la demande énergétique mondiale d’ici à 2050, alors qu’en 2008 par exemple, ce chiffre était d’un peu moins de 13 pour cent. Dans ce scénario, les économies cumulées d’émissions de gaz à effet de serre représentent 220 à 560 gigatonnes de dioxyde de carbone entre 2010 et 2050.
Enfin, les experts estiment que le prix des technologies des énergies renouvelables serait plus attractif si un coût financier était donné aux impacts environnementaux tels que les émissions de gaz à effet de serre et les produits polluants puis inclus dans les prix de l’énergie. Le coût global de la plupart de ces technologies a en outre diminué au cours des dernières années et les chercheurs ont constaté qu’ils allaient probablement encore baisser.


Notre responsabilité : être les éclaireurs

Outre l’objectif d’autonomie énergétique pour 2025, Paul Vergès avait proposé aux îles d’être les chefs de file dans cette lutte. En juillet 2008, lors de la clôture de la conférence sur la biodiversité et le changement climatique organisée par la Région et l’UICN, il avait proposé que les îles se fixent comme but l’autonomie énergétique. Le président de l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC) mettait notamment en avant la transformation des handicaps en atouts. Le fait d’être obligé d’importer du charbon ou du pétrole pour assurer les besoins en électricité ou en transport amène en effet à réfléchir sur des solutions alternatives s’appuyant sur les ressources des îles : l’eau, le vent, le soleil.
11 ans après la proclamation de l’objectif réunionnais et trois ans après la proposition faite aux îles, ce sont les experts du GIEC qui arrivent à une conclusion convergente : l’alternative est possible.
Gageons que bientôt La Réunion reprenne la place qui est la sienne dans la concrétisation de cette alternative, celle d’éclaireur.

M.M.

Energies renouvelables

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