Les Réunionnais souhaitent la bienvenue à tous les congressistes

A la rencontre des expériences réunionnaises pour l’autonomie énergétique en 2025

5 juillet 2008, par Manuel Marchal

Les congressistes ont rendez-vous avec les habitants d’un pays qui a fait de la lutte pour l’autonomie énergétique un pilier de son développement. Ils pourront constater les expériences positives déjà mises en oeuvre dans les domaines des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie.

Lancé en 1999 par Paul Vergès lors d’une rencontre au siège de l’UNESCO, le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025 s’est traduit par toute une série de mesures.
C’est tout d’abord en 2000 la création de l’Agence régionale de l’énergie Réunion (ARER) avec EDF et l’ADEME. Parmi ses missions, l’ARER élabore le PRERURE (Plan régional pour les énergies renouvelables et l’usage rationnel de l’énergie. Le PRERURE décline deux aspects.
C’est tout d’abord la maîtrise de l’énergie. Les réussites les plus spectaculaires dans ce domaine sont la diffusion massive des lampes à basse consommation, et la multiplication des chauffe-eau solaire sur les toits. Entre 1990 et 2006, plus de 74.000 chauffe-eau solaires ont été posés. Aujourd’hui, la majorité des maisons individuelles sont équipées de chauffe-eau solaire. Mais il est important d’aller plus loin en allant vers une réglementation thermique adaptée à la réalité climatique réunionnaise. Cela passe notamment par la fin de l’importation d’appareils électro-ménager énergivores, et par des normes de construction limitant au maximum la consommation d’énergie.
Satisfaire 100% de la consommation électrique à partir des énergies renouvelables est l’autre objectif du PRERURE. À travers plusieurs fiches actions, il met l’accent sur l’expérimentation à La Réunion des technologies les plus innovantes en termes de stockage-destockage d’énergies intermittentes, afin de pouvoir faire du soleil un des piliers de l’alimentation énergétique de l’île, aux côtés d’autres sources telles que : la géothermie (volcan), les vagues, les courants marins, le vent, l’eau. Il s’agit d’arriver à faire fonctionner un mix énergétique mariant toutes ses ressources présentes en abondance à La Réunion et non-polluantes.
Tout cela pourra être mis en place en 2025, date du début de l’ère de l’autonomie énergétique à La Réunion.
A terme, avec le développement des transports collectifs (tram-train), et avec la rapide évolution technologique en matière de moteurs électrique, l’autonomie énergétique totale pourra être atteinte puisque les transports intérieurs n’auront plus besoin d’hydrocarbures pour rouler.
Au-delà de l’aspect environnemental, l’autonomie énergétique est également un moyen de lutter contre le chômage massif que connaît La Réunion depuis des décennies. Rassemblées au sein de Témergie, les entreprises travaillant dans les énergies renouvelables estiment que cette industrie pourra créer 15.000 emplois durables dans le pays. Et aujourd’hui, le savoir-faire réunionnais dans ce domaine commence à s’exporter en Europe, et aux Etats-Unis.

Manuel Marchal


Se libérer des importations d’énergies

Tout comme le développement durable, l’autonomie énergétique concilie la protection de l’environnement (fin des émissions de gaz à effet de serre), le social (création d’emplois) et l’économie. En effet, les importations d’hydrocarbures et de charbon pèsent sur l’économie réunionnaise.
Selon l’INSEE, la facture en énergie importée à La Réunion a été multipliée par 3 en 10 ans : elle a grimpé de 132 millions d’euros à 389 millions d’euros.
La responsabilité des Réunionnais, c’est de ne pas léguer cet héritage aux générations futures.

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