Station de transfert d’énergie par pompage

Projet de STEP marine à La Réunion

22 juillet, par Jean-Michel Folio

Une STEP (station de transfert d’énergie par pompage) consiste à transférer l’eau d’un bassin inférieur dans un bassin supérieur où elle est stockée en attendant d’être turbinée dans une centrale située en contrebas pour fournir de l’électricité.
C’est en quelque sorte une énorme pile électrique rechargeable, de plus ou moins grande puissance, avec un temps de réaction relativement court, délivrant du courant pendant plusieurs heures, voire plusieurs dizaines d’heures et avec un coût de fonctionnement avantageux. Elle est de plus en plus répandue dans le monde. En particulier elle est adaptée aux zones non interconnectées comme La Réunion.

EDF étudie la faisabilité de réaliser à La Réunion une STEP à partir de l’eau de mer, baptisée Tanika, d’une puissance de 50 MW (à voir par exemple sur le site internet « Révolution Energétique »).
Tanika signifie en créole : récipient servant à transporter de l’eau. L’eau de mer n’est pas un problème, car il existe des moyens techniques pour éviter la salinisation du sol, la corrosion ou le développement des bio-organismes marins dans les installations.
Le réservoir de rétention sera construit à 300 mètres d’altitude sur un plateau du quartier de la Montagne à Saint-Denis. Il sera relié sous terre à l’océan (réservoir inférieur) par des canalisations et une centrale équipée de 2 turbines.
L’excédent quotidien “fatal” de production solaire et éolienne du réseau, au lieu d’être perdu, servira à transporter l’eau de l’océan au-dessus de la falaise jusqu’à la Montagne. En période de pic de consommation l’eau stockée sera délestée dans la centrale pour restituer le courant au réseau.

En fonction des besoins futurs l’installation peut être renforcé par extension du réservoir et des turbines supplémentaires. On peut également envisager la construction d’autres tanikas à proximité du littoral, là où le relief est suffisamment élevé.
Ce sont des infrastructures essentielles pour accompagner la transformation des ressources énergétiques renouvelables locales à la place des biomasses importées et en vue de l’adaptation du système électrique global au développement de l’autoconsommation, des véhicules électriques,…

Par ailleurs la plus grosse usine hydroélectrique de l’île rejette tous les jours dans l’océan à Sainte-Rose en moyenne 575 000 m³ d’eau douce. Ce gaspillage dure depuis plus de 40 ans. Pourquoi ne pas faire étudier le refoulement de cette eau à des fins de production d’électricité, d’alimentation humaine et d’irrigation ?

Jean-Michel Folio

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