Rendre les Réunionnais maîtres de la production de l’énergie qu’ils consomment

Autonomie énergétique de La Réunion : la COP28 montre la voie à suivre

7 décembre 2023, par Manuel Marchal

La COP28 voit la signature d’accords importants pour le financement de l’action climatique. La Réunion dispose d’énergies renouvelables en abondance. Cette mobilisation à Dubaï montre la voie en matière de soutien concret à la lutte contre le changement climatique.

Des financements encore plus considérables seront disponibles pour accompagner la marche vers l’autonomie énergétique de La Réunion. L’autonomie énergétique rendra les Réunionnais maîtres de la production de leur énergie, et fera baisser le prix des factures des usagers. En effet, avec la production d’énergie uniquement issue d’énergies réunionnaises, comment justifier de faire payer aux Réunionnais une partie du coût de l’entretien, de la construction et du démantèlement des centrales nucléaires en France ?

L’autonomie énergétique signifie que les Réunionnais sont responsables de produire la quantité nécessaire à partir de ressources disponibles uniquement à La Réunion. C’est un pas important dans le changement des mentalités nécessaire pour s’adapter à la réalité du 21e siècle.

En 2015 à la COP21, l’Accord de Paris avait fixé les objectifs à atteindre dans l’action climatique. En 2023, la COP28 de Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, acte les engagements en matière de financement pour appliquer l’Accord de Paris. La crise climatique est si grave que les fonds de pension, BlackRock et consorts s’engagent. Ceci doit permettre de débloquer les moyens financiers nécessaire pour développer l’utilisation des énergies renouvelables. Sur ce point, La Réunion est particulièrement bien dotée.

Autonomie énergétique en 2025...

Jusqu’en 2010, La Réunion était sur la route de l’autonomie énergétique en 2025, uniquement grâce aux énergies renouvelables. Cette stratégie s’appuyait sur l’énergie solaire, le remplacement du charbon par l’énergie thermique de l’océan Indien et par la géothermie puisant dans les inépuisables ressources du Piton de la Fournaise. Le développement de la canne à sucre était encouragé pour produire de la biomasse. L’énergie éolienne était également intégrée à cette stratégie. Tout ceci était rassemblé dans un document appelé PRERURE, et impliquant notamment la Région Réunion, l’État et EDF.
2010 a marqué un coup d’arrêt dans cette stratégie. A deux ans de l’échéance 2025, seulement 15 % de l’énergie consommée à La Réunion vient des énergies renouvelables réunionnaises.

Plus de 80 % de dépendance énergétique

L’évolution de la réglementation n’est malheureusement pas mise à profit dans l’intérêt des Réunionnais et leur autonomie énergétique. La législation européenne imposait l’arrêt de l’utilisation du charbon et du fioul dans la production d’électricité. A La Réunion, ces énergies fossiles ont été remplacées par des pellets de bois importés d’Amérique du Nord dans les centrales thermiques du Gol et de Bois-Rouge, et par un agro-carburant à base d’huile de colza fournit par une société française à la centrale thermique du Port. La dépendance énergétique de La Réunion est donc maintenue. Et elle peut même se renforcer avec une hausse prévisible de la consommation. Elle est due, notamment, à l’utilisation toujours plus importante de véhicules électriques et de très nombreux points d’éclairages allumés toute la nuit.

Réorganiser le mode de vie

13 ans après l’arrêt du plan d’autonomie énergétique pour 2025, les énergies renouvelables sont toujours abondantes à La Réunion. Le coût de l’utilisation des technologies ne cesse de diminuer. Elles rendent les énergies renouvelables accessibles à des agriculteurs de Madagascar, cela est donc d’autant plus vrai à La Réunion.
Dans ces conditions, gageons que le développement des énergies renouvelables à La Réunion sera encore plus fortement encouragé par les pouvoirs publics. Ceci passe bien sûr par une réorganisation du mode de vie à cause du changement de source d’énergie. Difficile en effet de croire que le développement des énergies renouvelables à La Réunion aura pour principale finalité d’alimenter la croissance du parc des véhicules électriques.

S’adapter au 21e siècle

L’autonomie énergétique de La Réunion passe par une disparition des modes de consommation les plus énergivores. Ceci doit aller avec le retour du transport collectif comme mode principal de déplacement des Réunionnais. Ceci libérera d’importants espaces pour les habitants des villes. Aujourd’hui, les rues sont en effet de grands parkings.
L’autonomie énergétique rendra les Réunionnais maîtres de la production de leur énergie, et fera baisser le prix des factures des usagers. En effet, avec la production d’énergie uniquement issue d’énergies réunionnaises, comment justifier de faire payer aux Réunionnais une partie du coût de l’entretien et du démantèlement des centrales nucléaires en France ?
L’autonomie énergétique signifie que les Réunionnais sont responsables de produire la quantité nécessaire à partir de ressources disponibles uniquement à La Réunion. C’est un pas important dans le changement des mentalités nécessaire pour s’adapter à la réalité du 21e siècle.

M.M.

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Messages

  • Totalement, pour faire un jeu de mot facile à trouver, "Total Ment ? ", je partage vos lignes et me permet de rajouter que :

    - ce changement de paradigme à la fois d’actualité, on ne peut plus nécessaire, pour l’avenir de la planète et donc de la Réunion qui en fait partie, démontrera une prise de conscience, une adaptation des besoins à la fois attendus et qui se développe avec l’accroissement de la population, le jour où le cap du million d’habitants sera franchi approche et sera un évènement, comme à Maurice depuis au moins 30 ans déjà !
    - il est incompréhensible de réaliser que jusqu’à aujourd’hui, pas vraiment d’efforts ont été faits pour développer, puis promouvoir la géothermie, on a préféré l’oublier ou bien, bien expliquer que " c’est bien gentil mais utopique", ou d’autres balivernes. Quand on veut vraiment on peut ! Même dans l’hexagone comme on doit dire dorénavant, on le fait, on poursuit, comme pour la Maison de la Radio, chère au Général De Gaulle et qui fête ses 60 ans ce Décembre 2023 ; 1963, celle des yéyés ! Comme on disait.

    - ne pas oublier que les trains seront électriques, le TER péi Ste Rose St Joseph, pour les conteneurs, les humains, confortables, climatisés, comme le TGV, et proposeront aux de voyager propre, rapidement, 160 Km/h, permettant à l’intérieur de marcher, téléphoner, boire et manger, dormir, voir des vidéos, sans ceinture qui gênent parfois les gramounes qui ne pourront pas s’empêcher de comparer avec le CFR lontan dont les archives Sudel Fuma de Champ Fleuri propose une très belle exposition gratuite. Attention, fermeture à 16H !

    Il est temps que les choses de concrétisent, que l’on ose changer en mieux pour servir ensuite de modèle pour les voisins, Madagascar pourrait (re)faire un réseau digne de ce nom en récupérant pour commencer à rouler mieux, du matériel roulant encore valable de nos jours, retiré du service il t a peu, comme des voitures passagers, des wagons de toutes sortes et même des locomotives, de manoeuvre et de lignes.... Voyez les images vidéo depuis You Tube, en allant voir les images du dépôt SNCF de la Banlieue de Rouen, à Sotteville exactement. Quel gâchis ! Une honte. Vous pourrez faire des commentaires à votre tour, merci.

    Bon we zot tout en attendant le retour effectif du train ici, ça presse et c’est possible ! Arthur qui y mettra son vélo dedans.....


Témoignages - 80e année


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