Campagne de sensibilisation du SICR et de l’ADEME

« Batteries collectées, Réunion protégée »

21 avril 2008, par Edith Poulbassia

Le syndicat de l’importation et du commerce (SICR), en partenariat avec l’ADEME, lance la première campagne de sensibilisation du grand public pour la collecte des batteries usagées. Maintenant que la filière de traitement fonctionne, il n’y a pas de raison pour que les consommateurs n’en profitent pas. Les revendeurs qui s’engagent à collecter les batteries sont repérables grâce au label “Batteries collectées, Réunion protégées”.

Un parc automobile qui ne cesse d’augmenter, c’est autant de batteries à changer. Au lieu de se débarrasser des batteries usagées sur le bord d’une route ou dans les ravines, pourquoi ne pas les déposer chez les revendeurs ? Le plomb contenu dans les batteries est une substance toxique pour l’environnement. La pollution des nappes phréatiques peut avoir de graves conséquences sur la santé. Acheter une batterie neuve chez un revendeur membre de l’Association de traitement des batteries de La Réunion, c’est l’assurance d’une prise en charge des batteries usagées. Reconnaissables au label “Batteries collectées, Réunion protégées”, les adhérents de l’ATBR s’engagent à récupérer la batterie de démarrage usagée contre l’achat d’une nouvelle. C’est simple, le client paie dès l’achat d’une batterie neuve une contribution de 3 euros pour le traitement du produit une fois hors d’usage. De son côté, l’entreprise s’acquitte d’un droit d’adhésion de 1.500 euros par an. Et les contributions environnementales sont calculées sur la base des déclarations des quantités importées chaque année. Près de 80% des importateurs de batteries jouent le jeu de la collecte avec l’ATBR. Pour Philippe Beutin, délégué de l’ADEME, les récalcitrants ont choisi « un positionnement commercial qui ne prend pas en compte la protection de l’environnement », et sont par conséquent hors la loi. Ils s’exposent à des sanctions de la Direction générale de la répression des fraudes.

20% d’importateurs à convaincre

Le Syndicat de l’Importation et du Commerce de La Réunion (SICR), qui gère l’ATBR, ainsi que l’ADEME lancent cette première campagne de sensibilisation pour renforcer une filière qui fonctionne bien depuis 2006. Après quelques balbutiements au début de l’ATBR en 2001, la filière de traitement est devenue opérationnelle. La filière est même en train d’être pérennisée en raison d’un cours mondial du plomb qui ne cesse de grimper. Sur les 126.000 batteries (1800 tonnes) déclarées l’année dernière par les 50 adhérents, près de 95% ont été collectées. Batteries pour automobile, batteries pour les centrales photovoltaïques, batteries pour les chariots élévateurs, batteries pour onduleurs... L’ATBR les traite tous. Les batteries au plomb usagées sont exportées vers GCE et MetalEurope. « Le recyclage à La Réunion ne serait pas rentable, et il entraînerait des surcoûts pour les consommateurs. Et nos batteries sur 1 an ne représentent qu’un mois de travail pour ces usines », souligne Jean-Jacques Durou, le Président de l’ATBR. La réglementation ne permet pas pour le moment un traitement de ces déchets avec les pays de la zone Océan Indien. Mais c’est une voie à explorer.
« Nous avons maintenant besoin que le consommateur utilise cette filière qui fonctionne et qu’il paie en partie », explique Jean-Jacques Durou. Le message s’adresse aussi aux 20% d’importateurs restants. Des spots TV et radio, des affiches et autocollants mettant en scène un monsieur batterie Super Batt’Man. Ce héros sensibilise le public au repérage des adhérents de la filière de traitement des batteries. La campagne sera diffusée du 24 au 30 avril, et renouvelée au cours de l’année. Des filières de traitement semblables existent aussi pour les pneus usagés, les DEEE ménagers et les lampes, toujours avec le SICR et l’ADEME.

Edith Poulbassia


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