Partenariat réussi entre l’Université et une PME

Création d’un capteur solaire innovant

26 avril 2007

La Réunion peut-elle devenir un pôle d’innovation technologique ? La Technopole en est convaincue, et c’est pourquoi, elle a accompagné la mise en œuvre d’un projet associant l’Université et une entreprise, soit le public et le privé. Le laboratoire d’énergétique, d’électronique et procédés de l’Université (LE2P) ainsi que le bureau d’études privé PHPS, une PME, ont collaboré pendant 6 mois à la création d’un nouveau panneau solaire optimisé, à la fois photovoltaïque et thermique. De ce travail en commun, il en résulte un prototype, installé sur le toit de la Faculté des sciences, pour la phase de test. Si les résultats sont concluants, le laboratoire et PHPS envisagent une mise sur le marché. Avis à d’éventuels partenaires prêts à investir.

Le projet s’appelle PVTH. Le laboratoire LE2P de l’Université et le bureau d’études PHPS ont travaillé ensemble pendant 6 mois pour mettre au point un prototype de capteur solaire photovoltaïque (PV) et thermique (TH). « Le rendement des panneaux photovoltaïques a tendance à diminuer en fonction de la température, l’idée était de trouver un moyen de refroidir les panneaux au fur et à mesure que la température grimpe, d’où la création d’un convertisseur solaire mixte », explique Jean-Pierre Chabriat, Directeur du LE2P. Certes, ce n’est pas le premier capteur de ce type, « il existe déjà des produits similaires, ajoute-t-il, mais l’efficacité dépendra de la technique de refroidissement ». C’est précisément à une technique innovante que les collaborateurs ont œuvré pendant 6 mois, une période limitée quand on sait que la phase de recherche pour ce type de produit équivaut à 1 ou 2 ans. Aujourd’hui, un prototype est installé sur le toit de l’Université pour la phase de test (qui va durer au moins 1 mois), et les concepteurs envisagent une valorisation industrielle du produit, comme l’explique Philippe Pinteau, gérant de PHPS. « L’étape suivante, c’est en effet le développement du produit, nous n’avons pas vocation à porter seuls le projet ». Un appel est donc lancé aux entreprises et fabricants de panneaux solaires qui seraient intéressés par ces nouveaux produits, après les résultats concluants de la phase de test.

Un appel aux fabricants de panneaux solaires

Pour mettre au point ce prototype, l’Université et le bureau d’études ont pris sur leurs fonds propres, soit 120.000 euros au total. « Pour le montage du prototype, nous avons dépensé 8.000 euros de matériels et mobilisé 2 ingénieurs », précise Philippe Pinteau de la société d’ingénierie privée.
L’entreprise a d’abord conçu le projet et le prototype grâce à un outil de conception assistée par ordinateur. Il a ensuite été confié au laboratoire LE2P pour le modéliser et réaliser une première simulation de l’objet. C’est sur la base de ces premiers résultats que le bureau d’études a construit le prototype actuellement soumis aux tests. Pour la Technopole, cette collaboration entre une petite entreprise privée et un laboratoire public est un exemple à suivre pour la recherche et développement à La Réunion, notamment pour des thèmes porteurs comme les énergies renouvelables. « En matière d’innovation en France, les grandes entreprises investissent moins de 3% de leur chiffre d’affaires dans la recherche et développement. Quant aux PME, elles n’ont souvent ni les moyens humains, ni les moyens financiers d’opérer des recherches avancées sur de nouveaux procédés ou de nouveaux produits très avant-gardistes », mais un tel partenariat entre le public et le privé est une solution pour pallier les manques des PME, surtout à La Réunion.
Ces 5 dernières années, une nouvelle génération de bureaux d’expertises sur des secteurs et des spécialités très variés a émergé grâce au lancement du Plan régional des énergies renouvelables et d’utilisation rationnelle de l’énergie, grâce au projet EMERGIE (pôle de compétitivité énergies) et au développement de l’énergie solaire, éolienne et des études sur la géothermie. Les laboratoires de l’Université ne peuvent qu’apporter un soutien à ces entreprises dans leur démarche d’innovation et mettre ainsi à profit un potentiel encore sous-exploité. Maya Cesari, Conseillère régionale chargée de l’Innovation, a d’ailleurs salué ce « bel exemple de collaboration entre public et privé pour le développement durable ».

Edith Poulbassia

Energies renouvelables

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Messages

  • avez vous des liens pour avoir plus de precision ?
    Ce systeme est pas mal

    Voir en ligne : Bien mais pas assez precis

  • Bonjour,

    Nous avions pensé à ce procédé, sans savoir s’il avait été mis en oeuvre. Félicitations !!

    Nous pourrions éventuellement être intéressés par le développement technique et commercial de ce procédé.

    Merci de nous contacter, si ce projet est toujours d’actualité. Nous sommes (malheureusement ?) en métropole, à Montpellier.


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