À la découverte des énergies renouvelables

Des éoliennes sous la mer

Grâce aux courants marins

27 décembre 2008

D’ici 2025, l’objectif à atteindre pour La Réunion est l’autonomie énergétique grâce aux énergies renouvelables présentes massivement à La Réunion. Ceci afin de libérer le pays de l’importation d’énergies fossiles coûteuses et en voie de disparition d’une part, et d’autre part de lutter contre le changement climatique. Aujourd’hui, les hydroliennes sont à l’honneur. Cette technologie permet de transformer en électricité un courant marin permanent. À La Réunion, des études ont été lancées afin d’identifier une ressource de ce type dans la baie de Saint-Paul. En France, ces hydroliennes seront utilisées pour profiter de l’énergie des marées.

Au large de Paimpol, dans les Côtes-d’Armor, des « hydroliennes » devraient voir le jour en 2011. Ces machines placées sous l’eau produiront de l’électricité à partir du courant marin : une nouvelle forme d’énergie renouvelable. "L’Humanité dimanche" présente ces hydroliennes dans son numéro du 13 novembre dernier.

Après avoir été envisagée solaire éolienne, géologique, l’énergie de demain dispensée sur la terre pourrait venir de la mer, « rien de nouveau », affirmeront les sceptiques puisque la célèbre usine marémotrice de la Rance, entre Saint-Malo et Dinard, le fait déjà depuis les années 1960 ! Certes, mais elle n’utilise pas le courant marin, elle le crée en utilisant un système de barrages, afin d’augmenter l’énergie potentielle de l’eau - il faut entendre par là la différence de hauteur de niveau de l’eau entre l’amont et l’aval de barrage. Et plus cette hauteur est grande, plus l’énergie potentielle est grande et plus vite tourneront les turbines afin de produire plus d’électricité. Au large de Paimpol, près de l’île de Bréhat, ce n’est pas une usine marémotrice qui se prépare, mais une ferme hydrolienne...

« Attention, elle n’a rien à voir avec une ferme classique. Ici, pas de poules, de lapins ou de porcherie ! Imaginez plutôt des dizaines de machines équipées d’hélices de 16 mètres de diamètre posées sur chaque marée montante, le courant marin fait tourner les hélices et produit de l’électricité. Il atteint un maximum, puis diminue avant de s’arrêter. Lorsque la marée redescend, le même phénomène se produit en sens inverse, et toujours en produisant de l’électricité », explique Bernard Mahiou, d’EDF. Si le site permet théoriquement d’accueillir jusqu’à une centaine de machines, c’est pour l’instant une ferme de quatre hydroliennes, capables de générer 500 kilowatts (kW) chacune, qui sera construite près de Paimpol d’ici un an et demi. En 2011, l’ensemble devrait donc fournir 4 x 500 - 2000 kW, soit 2 mégawatts (MW), acheminés vers le continent par un câble pouvant supporter quatre fois plus de puissance, soit 8 MW. Le coût de ce programme, dont le partenaire industriel a été désigné en octobre dernier, devrait avoisiner 20 millions d’euros.

« L’énorme avantage de ce démonstrateur, précise Bernard Mahiou, c’est sa réversibilité. L’installation des hydroliennes ne nécessite aucun travail et, au moindre problème, on peut les enlever. Mais le véritable objectif écologique est de trouver la disposition idéale des machines afin d’optimiser leur rendement ». Autre avantage, et non des moindres : tout comme le rythme des marées, la vitesse du courant est prévisible. Les données sont même disponibles des années à l’avance. De ce fait, EDF sait exactement quelles vont être les capacités de production électrique de la ferme !
En fait, les côtes françaises peuvent théoriquement fournir de 2.500 à 3.500 MW par l’exploitation des courants marins. En comparaison, un réacteur nucléaire produit entre 1.000 et 1.500 MW.

Jérémie Bazart

(Source : Humanité Dimanche)

Energies renouvelables

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