Énergie

EDF devant un sérieux dilemme de production

14 mai 2005

Que va faire EDF pour mettre aux normes la centrale thermique du Port dont un rapport d’expertise du bureau Véritas établit la non-conformité des effluents ?

(Page 9)

Bien que commanditaire de ce rapport, EDF n’en a pas publié les conclusions, déposées par l’expert le 12 janvier 2005, qui confirment la non-conformité des effluents émis par la plupart des douze groupes de production.
Dotée d’une dérogation qui lui permettrait de fournir jusqu’en 2008/2009 la quantité d’électricité requise, la centrale du Port pose un problème de santé publique, mais aussi un problème énergétique, dans une île qui consomme 98% de l’électricité qu’elle produit et dont le niveau de consommation croît de 8% chaque année.
Depuis au moins cinq ans, les autorités savent que la centrale thermique du Port, d’une puissance installée de 180 Méga Watts, est obsolète et qu’il faudra à terme la remplacer. C’est en toute connaissance de cause qu’elles ont demandé et obtenu une dérogation allant jusqu’en 2008/2009. Le problème est que, bien que parfaitement informée - et pour cause - EDF a fait des choix, ces derniers temps, qui prolongent de fait le fonctionnement d’un équipement aujourd’hui hors normes.
À la suite de protestations des riverains de la centrale, dont des collégiens atteints de crises de toux ou de picotement des yeux, EDF a commandé l’an dernier une expertise au bureau d’études Véritas. Les dirigeants de la centrale ne devaient guère se faire d’illusion sur les résultats, car ils disent maintenant avoir engagé dans le même temps, c’est-à-dire dès l’année dernière, des négociations pour s’approvisionner en fuel lourd à très basse teneur en soufre (TBTS). Les prospectives ont abouti à la signature d’un nouveau contrat, finalisé il y a quinze jours selon EDF, qui assure faire venir d’Europe par le Cap Esmeralda une quantité de fuel TBTS payé "60% plus cher".
Dans le même temps, EDF est resté très discret sur le rapport de 288 pages dont les conclusions établissent la non-conformité des émanations eu égard aux normes en vigueur. À l’exception de la TAC en baie de la Possession, qui date de 2002, pratiquement tous les autres moteurs - des PC 2, 3 et 4 datant de plus de trente ans - ont un fonctionnement défectueux.
D’après les conclusions de Véritas, une chaudière et dix des douze groupes de production ont un taux de dioxyde de soufre (SO2) jugé “non conforme”. La totalité des douze groupes renvoient trop d’oxyde d’azote (No) et près de la moitié dépassent le taux réglementaire en monoxyde de carbone (Co). La situation est jugée “plus normale” sur le plan des composants organiques volatiles (cov), produits chimiques dont la mesure renseigne sur le niveau de pollution intérieure, à laquelle peuvent être exposés les salariés d’industrie.
La centrale du Port produit cependant, encore maintenant, une quantité d’appoint dont La Réunion ne peut se passer. Mais il serait intéressant de savoir, au moment où notre position est examinée dans le cadre de la révision du Plan pluriannuel d’investissements (PPI) pour les énergies - c’était cette semaine, à Paris - combien EDF est prêt à investir pour mettre la centrale aux normes. Ses dirigeants s’étaient engagés, devant les protestations des riverains, à surélever des cheminées et à installer des filtres plus performants. À quoi bon en effet griller du fuel TBTS - payé par la Caisse de péréquation - dans des bécanes hors d’âge ? De source syndicale, certains à EDF indiquent un coût de mise aux normes de plusieurs dizaines de millions d’euros. Qui va payer cette fois ?

P. David


SE-UNSA : "Des méthodes inacceptables"

Dans le communiqué suivant, Jean-François Rialhe, secrétaire Général du SE-UNSA, répond à des propos diffamants du maire du Tampon.

Le SE-UNSA condamne avec fermeté les propos tenus par M. Thien-Ah-Koon dans la lettre du maire, bulletin municipal de la ville du Tampon, désignant à la vindicte populaire des enseignants de sa commune, dans l’exercice de leur fonction.
Le SE-UNSA apporte son soutien à ces enseignants et appelle tous les collègues à réagir à cette infamie et à leur apporter leur soutien. Les enseignants de toutes les classes de maternelle, sur la base d’un projet pédagogique, éduquent les enfants à l’alimentation et au goût, ceci est à la base de leur mission.
Au-delà de la basse polémique, nous condamnons la diffamation qui attente à l’intégrité des enseignants chargés d’éduquer nos enfants.
Le SE-UNSA apportera toute l’aide nécessaire à ces collègues dans l’épreuve qu’elles traversent.


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