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En avant vers l’autonomie énergétique en 2025
11 avril 2009
DCNS et la Région Réunion ont signé le mardi dernier une convention de partenariat de Recherche et Développement, dont l’enjeu est de vérifier la faisabilité de l’implantation d’un démonstrateur Energie Thermique des Mers (ETM) pour l’Ile de la Réunion. C’est un pas décisif vers la suppression de l’utilisation du charbon à La Réunion. Car l’ETM a pour avantage d’être une énergie disponible en permanence, et elle peut donc remplacer le charbon comme énergie de base dans La Réunion de 2025, celle du million d’habitants et de l’autonomie énergétique à partir des énergies renouvelables.
En 1999, la Région a lancé le mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025. Quand l’île atteindra le million d’habitants, alors toute l’énergie consommée dans le pays viendra des énergies renouvelables. Dans cette perspective, elle a mené depuis 2001, en particulier via l’ARER, une démarche très active de veille et de réflexions stratégiques sur les filières technologiques des Energies Marines.
Parmi celles-ci, l’Energie Thermique des Mers apparaît comme une solution d’avenir parfaitement adaptée et 100% renouvelable qui pourrait à terme effacer la production charbon de l’île. En effet, la localisation de l’Ile sur la ceinture tropicale permet d’exploiter la différence de température qui existe naturellement entre la surface et les profondeurs de l’océan et de produire de l’électricité mais également des produits dérivés (eau douce, climatisation, amélioration de l’aquaculture et de la culture d’algues, …). L’atout majeur de l’ETM étant sa constance, permettant une production d’énergie 24H/24H.
De fait, le groupe DCNS a mis son expérience et son savoir-faire en conception et entretien de systèmes navals complexes au service du développement de l’énergie thermique des mers. DCNS a ainsi démarré en 2008 une étude autofinancée de préfaisabilité sur l’ETM. DCNS peut en effet s’appuyer sur une ingénierie navale de qualité, forte de plus de 1000 personnes, sur des technologies éprouvées et sur ses capacités scientifiques étendues avec les pôles Mer..
Les premiers résultats de cette étude permettront de déterminer les caractéristiques et le chiffrage du coût d’un démonstrateur ETM à la Réunion, ils seront présentés vers mi 2009.
"Témoignages" revient sur cet événement de portée historique.
PRERURE et ARER : les outils de l’autonomie énergétique
La Région Réunion a lancé officiellement dès 1999 à l’UNESCO par le biais de son président Paul Vergès le plan d’autonomie énergétique insulaire de La Réunion. La loi donne en effet aux régions d’Outre Mer la compétence d’élaborer, d’adopter et de mettre en plan énergétique régional : Le PRERURE (Plan Régional pluriannuel de prospection et d’exploitation des énergies renouvelables et d’utilisation rationnelle de l’énergie) a dès lors été crée autour des principales instances locales (en particulier Région, EDF, ADEME)
Le PRERURE s’inscrit dans le temps, autour d’un important travail de réflexion, de concertation et de mobilisation que le Conseil Régional a pour mission d’animer.
Il permet d’estimer et d’orienter l’effort que chacun devra consentir pour trouver des réponses aux défis que représentent la Maîtrise de la Demande en Energie et le recours de plus en plus nécessaire aux ENR.
Pour son action de terrain, Le PRERURE s’est doté d’un outil de sensibilisation, de veille technologique, de formation et d’interface auprès des collectivités : l’ARER. L’ARER est une association loi 1901 financée par les principales collectivités Réunionnaises pour mettre en œuvre des stratégies locales d’effacement des productions énergétiques fossiles en particulier par la maitrise de l’énergie et les énergies renouvelables. L’ARER travaille depuis 2002 à la veille, à l’étude des potentiels en énergie renouvelables locales et au transfert des technologies les plus pertinentes, en particulier les énergies marines et l’énergie thermique des mers.
DCNS en bref
Le groupe DCNS est un acteur européen de tout premier plan sur le marché mondial des systèmes navals de défense. Pour répondre à une demande de plus en plus globale et intégrée, DCNS assure la maîtrise d’œuvre des navires armés et leur soutien, en s’appuyant sur ses moyens propres de développement, de commercialisation et de réalisation, et sur des partenaires sélectionnés. Pour maîtriser la complexité des navires armés, DCNS fait jouer son expertise de l’architecture navale, de l’ingénierie des principaux systèmes du navire armé, de la conduite des chantiers d’assemblage et d’intégration, de la réalisation d’équipements spécifiques et du soutien au service opérationnel. Le groupe DCNS compte 13.000 salariés et réalise un chiffre d’affaires d’environ 2,8 milliards d’euros.
Qu’est ce que l’ETM ?
De façon très synthétique, l’ETM (Energie Thermique des Mers) ou OTEC en anglais (OcéanThermal Energy Conversion) consiste à utiliser la différence de température qui existe naturellement entre la surface et les profondeurs de l’océan pour faire fonctionner une machine thermique. Du fait des lois de la thermodynamique pour avoir un rendement acceptable, l’intérêt de l’ETM n’est justifié que sous réserve d’une différence de température supérieure à 20°C (typiquement 5°C en profondeur à -1000m et 25°C en surface) ce qui limite ainsi l’utilisation de l’ETM aux zones tropicales.
Le système ETM peut fournir de l’électricité mais également des produits dérivés (eau douce, climatisation, amélioration de l’aquaculture et de la culture d’algues, …).
Mais surtout, et à la différence de beaucoup d’autres sources d’énergies renouvelables, l’ETM est l’énergie marine qui produit sans intermittence de l’électricité 365j/365j ; 24h/24h.
Les centrales ETM peuvent s’implanter en onshore (sur terre) ou en offshore (en pleine mer).
Les centrales onshore sont limitées en puissance à cause de la taille des Canalisations d’Eau Froide (CEF) mises en jeu. Il faut également souligner les difficultés d’implantation de grandes usines terrestres en bord de mer où la pression foncière et environnementale est importante. Les centrales offshore (en pleine mer) pourraient vraisemblablement atteindre à l’avenir des puissances bien plus élevées. Tout d’abord, il faudra prouver la technologie grâce à un démonstrateur de taille moindre (quelques MW).
Georges Claude expérimente l’ETM en 1930
Principe imaginé par d’Arsonval et Jules Vernes vers la fin du 19ème siècle, il était imaginé qu’une centrale ETM utiliserait plus d’énergie pour le pompage de l’EFP (Eau Froide Profonde), qu’elle n’en produirait.
En 1930, Georges Claude, un industriel français, démontra le premier la faisabilité de l’ETM à Cuba avec ses propres deniers. La turbine de son installation produisait plusieurs dizaines de kilowatts, puissance légèrement inférieure à celle nécessaire au pompage de l’eau froide. A l’époque, l’exploit fut de réussir à installer en mer une conduite de plus de 700 mètres de long et de 1,6 mètre de diamètre, faite en feuille d’acier roulé. L’usine fonctionna quelques semaines et fut endommagée par une tempête.
Jusqu’en 1973, l’intérêt pour le concept ETM fut très limité. Les spécialistes de l’énergie jugeaient alors que l’utilisation des énergies fossiles puis du nucléaire fourniraient largement le marché à un coût minime. Le premier choc pétrolier et les considérations environnementales croissantes ont débloqué les premiers investissements américains. Ces derniers ont permis en 1979 la production nette d’électricité d’une centrale baptisée « Mini OTEC » basée à Hawaï.
Les Français, avec un consortium comprenant l’IFREMER, ont évalué la faisabilité économique d’une centrale de 20 MW à Tahiti. Leur programme prévoyait la construction d’une centrale pilote de 5 MW avant 1989.
Mais la chute du cours du pétrole en 1986 a mis un terme à l’ensemble des grands projets. Les gouvernements respectifs ont alors stoppé (France) ou fortement réduit (Japon, Etats-Unis) leurs subventions. Depuis la fin des années 80, l’intérêt pour l’ETM fut essentiellement animé par des laboratoires de recherche.
La flambée du prix du pétrole de 2007 – 2008 associée à la prise de conscience sur les changements climatiques a ravivé l’intérêt pour cette énergie renouvelable de base.
Le cours actuel du baril freine les investissements. Il serait pourtant dommage de reproduire les erreurs du passé. Il est temps de lancer dans un programme de recherche développement pour être opérationnellement prêt quand, la rareté de la ressource étant inchangé, le prix de l’énergie reviendra à des niveaux insupportables.
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Messages
16 avril 2009, 22:07, par PhL38F
On sait aujourd’hui que l’influence de la géothermie de surface est catastrophique pour la faune souterraine, des lombrics aux amibes en passant par les milliers de formes de vie de la croûte terrestre. A-t-on d’ores et déjà étudié l’influence et la bio-compatibilité d’un changement des températures sous-marines ?
Merci d’avance aux internautes qui pourront apporter des réponses confortées par des études sérieuses et d’envergure comparable à celle de ces projets...
PhL38F
17 avril 2009, 08:56
L’énergie thermique de mers est déjà utilisée dans plusieurs autres pays que La Réunion, pour preuve, elle date des années 30. Mais votre contribution soulève un débat récurrent. Doit-on interdire toute nouvelle intrusion de l’être humain dans un environnement inexploré, même si c’est pour transformer une société afin qu’elle soit plus juste ? Autrement dit, sommes-nous condamnés à ne rien faire pour avancer, sous prétexte que nous ne devons pas toucher à des zones que certains voudraient ériger en sanctuaire ?
Je pense que l’écrasante majorité de la population du monde a une réponse à cette question, c’est le développement durable plutôt que le maintien du monde dans son état, au profit de ceux qui le domine économiquement et culturellement.
17 avril 2009, 18:05, par PhL38F
Je suis content de voir qu’au moins une personne aura pris le temps de lire ma prose. Cependant, il faudrait mieux la lire : plutôt qu’"interdire toute nouvelle intrusion de l’être humain dans un environnement inexploré", il vaudrait mieux comprendre mes questions dans le sens re-expliqué ci-dessous.
L’histoire humaine est pleine d’"intrusion[s] de l’être humain dans [des) domaine[s] inexploré[s]". Le plus souvent, c’est avec ses gros sabots et sans trop s’inquiéter des suites que cela s’est fait. Cependant, jusqu’à l’ère industrielle, les moyens mis en œuvre par cette humanité si pleine d’inconscience était encore plus ou moins "artisanale". Entendez par là que le biotope avait les moyens de parvenir par son propre système de rééquilibrage et dans un temps perceptible à l’échelle humaine à une situation pas trop pénalisante pour les différentes espèces. Avec l’ère industrielle est apparue une nouvelle forme de ce que les grecs anciens appelaient l’ubris, autrement dit la démesure : l’homme inventif ne s’est plus contenté de placer son petit monde immédiat sous contrôle technologique mais il a cherché à en faire profiter tout le monde, pour les meilleures ou les plus basses raisons d’ailleurs, dépassant largement les possibilités d’autoréparation du tissu planétaire vivant.
17 avril 2009, 18:05, par PhL38F
Quelques scientifiques, des écologues, ont commencé à étudier ces interactions de l’homme et de son "milieu de vie", toujours en marge de la "grande science" et le plus souvent sans aucune influence sur le déroulement des processus industriels, même quand ils avaient dûment alerté les services compétents et les media.
Alors, en ce début du XXIème siècle où nous sommes encore, j’aimerai faire un voeu : que les expérimentations en pleine nature et à grande échelle soient PRECEDEES par une étude sérieuse des conséquences. Non pour interdire un développement, mais pour rendre pérennes ses influences potentiellement bénéfiques pour TOUS les humains. Et éviter de faire payer, comme par le passé, à nos enfants de demain et d’après-demain les conséquences de notre impéritie. Il y en aura déjà assez comme cela.
Je suis pour ma part persuadé que l’immense majorité de la population souhaite avoir son mot à dire sur le monde qu’elle laissera à ses enfants. Pourquoi ne pas commencer par lui donner honnêtement , dès maintenant, les éléments qui lui permettraient de juger ? Et lui proposer les branches de l’alternative : "bénéficier" tout de suite d’un "progrès" en remettant à demain ou aux calendes grecques (encore eux !) l’étude des conséquences, ou attendre un peu les résultats d’une étude honnête et sincère pour faire les choix de demain et offrir à leurs enfants ce "plus" dont chacun voudrait en toute légitimité profiter dès aujourd’hui.
17 avril 2009, 18:05, par PhL38F
C’est selon moi la noblesse de l’action politique démocratique : donner au peuple les informations qu’il doit avoir pour prendre une décision par lui-même. Et c’est justice pour les générations futures.
Sincères salutations.