Formation à l’utilisation de l’énergie solaire en partenariat entre l’Inde, l’Union africaine avec le soutien de l’ONU

Initiative « Grands-mères solaires » au Burkina Faso : bilan positif

21 décembre 2023

Le projet a permis la mise à disposition d’une expertise locale en technologie solaire dans les zones rurales, ainsi que l’accroissement de la disponibilité et de l’accès à l’énergie solaire dans les zones rurales.

C’est au cours du Forum Inde-Afrique tenu à New Dehli en avril 2008, qu’un Accord a été conclu entre le Gouvernement de l’Inde et la Commission de l’Union Africaine (UA) sur des projets panafricains pour l’Implantation de Centres régionaux de Formation Barefoot Collège en Afrique. Il s’en suivi des formations des femmes rurales du Burkina Faso en Inde dans le domaine de l’énergie solaire grâce aux Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et le Programme de Microfinancement du Fonds pour l’Environnement mondial (PMF/FEM). En 2018, sous le Ministère en charge de l’Environnement le Centre Régional de Formation Barefoot Collège au Burkina Faso (CRFBB) a vu le jour.

Centre Régional de Formation Barefoot College au Burkina Faso (CRFBB)

Situé dans le village de Nioryida, dans la Région du Centre-Sud, à environ une centaine de kilomètres de Ouagadougou (capitale du Burkina Faso), le CRFBB a pour attributions : (i) la coordination de l’identification des localités bénéficiaires de ses services ; (ii) la coordination de la sélection des femmes à être formées dans le Centre, sur la base de critères objectifs ; (iii) la formation théorique et pratique des femmes ; (vi) la réalisation d’autres types de formations complémentaires, nécessaires à la réalisation de sa mission ; (v) la prise de toutes les mesures nécessaires pour un séjour agréable et une formation de qualité au profit des auditeurs ; (vi) la réalisation de toute mission à lui confiée par les autorités compétentes. Il assure le transfert de la technologie solaire aux pays de la sous-région suivant : Burkina Faso, Niger, Bénin, Togo, Ghana, Côte d’Ivoire, Mali.

Résultats du Projet « grand-mères solaires »

Dans le cadre du Projet « Formation des Grands-mères solaires », le Centre de formation de Barefoot Collège au Burkina Faso, en partenariat avec le Global Green Growth Institute (GGGI) et la Fondation Prince Albert II de Monaco, a dispensé une formation en énergie solaire au Burkina Faso à l’endroit des grands-mères issues de 7 régions du Burkina Faso (Centre, Centre-ouest, Centre-est, Sahel, Nord, Hauts-Bassins et Cascades).

Le projet visait à donner aux femmes âgées les moyens de contribuer à la réduction des impacts environnementaux négatifs de l’utilisation des combustibles fossiles au Burkina Faso par la promotion de technologies propres et de sources d’énergie à faible teneur en carbone. C’est ainsi que 31 grands-mères solaires ont pu bénéficier d’une formation intensive, théorique et pratique. Elles ont été dotées en kits pour l’équipement de leurs ateliers qui leur permettent de procéder aux dépannages et aux installations de Kits solaires. Après la formation, chaque grand-mère solaire dispose de kits solaires pour les ménages de son village d’origine. La dotation de ménages en kits solaires constitue une part contributive du Projet au processus d’électrification des villages sélectionnés. Il s’agit d’un système « Pay As You Go (PAYG) » géré par les cellules locales après la sélection des ménages bénéficiaires. Le « PAYG » permet de décomposer l’accès à l’énergie en tranches de paiement accessibles définis par le comité local. La mise en place de cellules locales de gestion contribue à la consolidation des acquis et à la durabilité du Projet dans les villages sélectionnés. Ainsi, elles jouent un rôle de premier plan dans la gestion des kits solaires mis à la disposition des ménages. Elles mettent en place, entre autres, un système de recouvrement des frais d’installation des kits pour les ménages. Les montants recouvrés devant servir à l’acquisition de nouveaux kits pour de nouveaux ménages.

Le projet a permis la mise à disposition d’une expertise locale en technologie solaire dans les zones rurales, ainsi que l’accroissement de la disponibilité et de l’accès à l’énergie solaire dans les zones rurales, tout en améliorant la gouvernance de l’énergie solaire au niveau local, par la mise en place d’unités autonomes d’électrification solaire dans les villages bénéficiaires.

Ses impacts s’apprécient, notamment, en termes (i) de changement du statut des femmes dans leur milieu de vie, (ii) de contribution à la prise de conscience des communautés sur la nécessité de lutter contre le changement climatique et de protéger l’environnement, (iii) de réduction des inégalités et d’amélioration des conditions de vie des ménages bénéficiaires, (iv) de réduction des inégalités entre les sexes dans les zones rurales grâce à l’implication des femmes en tant qu’actrice à part entière du développement local, qui devra connaitre une accélération grâce à l’augmentation des activités génératrices de revenus dans les villages du Burkina Faso.

Originalités et leçons apprises du Projet

Originalités

La principale valeur ajoutée du projet réside à plusieurs niveaux :

Le choix de bénéficiaires représentatives des trois zones agro-climatiques du Burkina Faso : conformément aux exigences du Barefoot Collège, le ciblage de femmes d’un âge relativement avancé, en tant que grands-mères solaires, a amélioré leur statut de personnes vulnérables à celui de personne impliquée dans le développement local. C’est une garantie de la stabilité et de la pérennisation des acquis. En outre, le caractère représentatif des trois zones agro climatiques est un gage de prise en compte de l’ensemble des réalités du pays et une garantie de l’inclusivité de la démarche adoptée ;
La valorisation de l’expertise des anciennes grands-mères : Pour assurer la formation des 31 grands-mères, le Centre Barefoot College au Burkina Faso et GGGI avaient convenu de s’appuyer sur l’expertise locale. Ainsi, le choix a porté sur trois des premières grands-mères issues de la première promotion de grands-mères ayant été formées en Inde. Celles-ci ont pu conduire le processus avec professionnalisme. La qualité de leur prestation a été unanimement reconnue et saluée, aussi bien par les apprenantes que par l’ensemble des parties prenantes.
La synergie avec l’initiative « écovillages du Burkina Faso » : cette synergie contribue à la réduction des inégalités sociales, ainsi qu’à l’avènement d’une autosuffisance énergétique durable tout en contribuant à la lutte contre les changements climatiques et à la préservation de l’environnement, en fournissant également une meilleure qualité de vie au profit des populations dans les villages sélectionnés, se trouvant être des villages en transformation en écovillages.
L’expérience réussie d’un cas de Partenariat Public-Privé : l’atteinte des résultats du projet de formation des grands-mères solaires est le fruit du partenariat entre quatre entités : (i) le Gouvernement du Burkina Faso, à travers le ministère en charge de l’environnement et le Centre de formation de Barefoot College au Burkina Faso, entité co-initiatrice du Projet et chargée d’accueil et de supervision de la formation (ii) GGGI, entité co-initiatrice du Projet, chargée de coordination générale du Projet (y compris la responsabilité fudiciaire), (iii) la Fondation Albert II de Monaco, organisation internationale à but non lucratif, entité ayant financé les activités du Projet et enfin, (iv) Aliothsystem energy SAS (unité d’assemblage de Solar Home System PAY-GO et start-up de conception, et d’innovation dans le domaine des énergies, des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique) est l’entité chargée de la formation et de la fourniture des différents équipements mis à la disposition des grands-mères et des ménages.

Leçons apprises

Les principales leçons apprises sont :

la promotion de l’égalité du genre, dans le domaine du développement, est une œuvre de longue haleine, nécessitant une plus grande mobilisation des ressources et des énergies ; car leurs champs d’application concernent des domaines sensibles tels que les mentalités, les croyances et les comportements ;
la consolidation de la preuve, selon laquelle, si les communautés rurales sont responsabilisées, bien organisées et leurs capacités convenablement renforcées, elles sont capables de se prendre en charge et de prendre en charge leur développement ;
la résolution des problèmes de développement durable (les questions environnementales, sociales et climatiques), que le projet a ambitionné de traiter, est une œuvre complexe et coûteuse.
l’énergie, notamment les énergies renouvelables, reste indispensable au développement local et c’est un besoin réel à satisfaire, en vue de l’amélioration des conditions de vie des populations.

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