L’autonomie énergétique pour en finir avec la vulnérabilité du mode de production d’électricité

19 janvier 2009, par Manuel Marchal

La forte tension provoquée sur le réseau électrique à la suite de la panne d’un seul groupe d’une seule centrale est le résultat d’une politique énergétique faisant la part belle aux énergies fossiles. Le développement des énergies renouvelables permettra de diversifier les sources d’énergies tout en décentralisant les moyens de production, ce qui ne mettra plus tout le pays à la merci d’un incident sur un seul lieu de production.

Dans un communiqué diffusé hier après-midi, la Compagnie thermique de Bois-Rouge a annoncé que l’impact de la foudre sur la centrale a provoqué la panne d’un groupe d’une puissance de 44MW. Hier sur le plateau du journal télévisé de RFO, le responsable de la production d’EDF a indiqué que cet équipement représente 20% de la puissance attendue ce midi. Il a annoncé des coupures de courant car, a-t-il précisé, la puissance qui sera produite ne permettra pas de faire face à la demande. La seule possibilité pour éviter les coupures est de diminuer la consommation, a-t-il laissé entendre.
Cet incident est le cas typique qui montre combien il est urgent d’aller vers l’autonomie énergétique.
En effet, l’utilisation des énergies renouvelables vise non seulement à mettre fin à la pollution des centrales thermiques, et à l’importation de pétrole et de charbon, mais également à en finir avec la vulnérabilité du réseau de production. Une vulnérabilité qui est commune aux îles qui ne sont pas interconnectées à un réseau continental composé de centaines de centrales.
Aujourd’hui à La Réunion, il suffit de la défaillance d’une seule centrale pour provoquer immédiatement une tension, et des appels à la modération sous peine de coupure d’électricité. C’est le résultat d’un schéma de production construit à partir du recours aux énergies fossiles. En effet, ces énergies imposent la construction de grosses centrales de production.
Présentes en abondance partout dans l’île, les énergies renouvelables vont donner naissance à une multitude de centrales réparties sur toute La Réunion, utilisant des énergies diverses. Par exemple, le projet “Le Port ville solaire” prévoit l’utilisation de toits de la commune pour arriver à une production équivalente au groupe de la centrale de Bois-Rouge qui vient de tomber en panne. Si la foudre tombait sur une ferme photovoltaïque située sur un des toits du Port, cela ne signifierait pas l’arrêt de la production dans toute la ville, mais uniquement sur le toit touché. Et donc à une baisse de production nettement plus limitée que le système actuel qui fait la part belle à la concentration.
Cette production décentralisée reposera sur des dispositifs de stockage disséminés partout dans La Réunion. Ils emmagasineront l’énergie produite par les cellules photovoltaïques et les éoliennes, et restitueront la puissance nécessaire aux consommateurs réunionnais.
En 2025, l’autonomie énergétique reposera sur un maillage de lieux de production décentralisés, rendant les utilisateurs d’électricité beaucoup moins dépendants des pannes qui pourraient survenir. Cette organisation de production d’électricité marquera pour les îles une rupture aussi importante que l’a été la création d’Internet à la fin des années 60 pour les réseaux informatiques : la fin du risque de blocage total.

M.M.

Energies renouvelables

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