L’hydraulique est la deuxième source d’énergie renouvelable dans le monde. De nombreux cours d’eau sont équipés de turbines qui utilisent la force motrice des chutes pour fabriquer de l’électricité. Depuis une dizaine d’années, le nombre d’installations de micro-centrales évolue très peu car les gisements sont largement exploités. Toutefois, un potentiel micro-hydraulique reste encore à exploiter : celui des réseaux d’eau.
La micro-hydraulique sur les réseaux d’assainissement permet de récupérer l’énergie présente dans les canalisations où il est nécessaire de réduire la pression pour assurer la pérennité de ces réseaux, surtout dans les hauteurs. L’exploitation de l’énergie de l’eau potable ou usée qui circule dans les conduites des réseaux d’adduction et d’assainissement permet de répondre aux objectifs de développement durable.

Une micro-centrale hydraulique sur réseaux d’adduction est actuellement en activité sur l’île : il s’agit de la micro-centrale de Bras des Lianes mise en fonctionnement en 1993 et qui est depuis en exploitation par la Cise pour le compte de la Région.
Cette installation cumule la possibilité de production d’énergie et de renforcement de la production d’eau potable des villes de Saint-André et de Bras-Panon.
Selon une étude de l’ARER, la micro-hydraulique permettrait à la SAPHIR de récupérer de l’énergie hydraulique sur les réseaux d’irrigation qu’elle exploite et de produire ainsi 6,3 GWh/an, ce qui lui permettrait de devenir totalement autonome en énergie. D’autres installations du même type pourraient voir le jour sur le réseau du basculement des eaux d’Est en Ouest où les réducteurs de pression pourraient être remplacés par des turbines à certains endroits et produire ainsi de l’électricité.

Sachant qu’une famille réunionnaise consomme en moyenne 3.500 kWh d’énergie électrique par an, 1 GWh hydroélectrique produit permet d’alimenter 285 familles.
Outre les bénéfices engendrés par la production d’énergie, l’installation d’une micro-centrale présente des coûts d’investissement et d’exploitation faibles. En effet, cette technologie présente un avantage considérable qui réside dans la valorisation de canalisations déjà existantes ou à construire de toutes façons, ce qui augmente la rentabilité du projet puisqu’il n’est pas nécessaire de réaliser des infrastructures lourdes. De plus, il s’agit d’un investissement sur du long terme car les équipements importants ont une durée de vie supérieure à 30 ou 40 ans.

L’île produit 2.365 GWh d’énergie électrique par an (chiffres 2006) dont 576 GWh proviennent de l’énergie hydraulique (uniquement grande hydraulique). En 2025, la petite hydraulique pourrait fournir 100 GWh d’énergie électrique pour une puissance installée de 20 MW. Ce qui représenterait 3% du total des énergies renouvelables.
La technologie de micro-hydraulique s’inscrit dans la volonté de la Région d’atteindre l’autonomie énergétique d’ici 2025. Cette production d’énergie est aisée à mettre en œuvre et à exploiter localement par les collectivités publiques, pour qui elle est en plus une source de revenus.

(Source : www.arer.org, rapport de stage à l’ARER de Sandrine Rameau en 2003)

Principe de fonctionnement

Cette technique consiste en l’implantation de Petites Centrales Hydroélectriques (PCH) sur les réseaux d’eau potable, d’irrigation et d’eaux usées.
Une PCH vise à produire de l’électricité en utilisant la pression gagnée par l’eau lors de son passage dans une conduite à forte dénivelée. Sous l’action de la pression de l’eau, une turbine va tourner et créer de l’énergie mécanique qui sera convertie en électricité grâce à une génératrice. De puissance inférieure à 250 kW, la PCH produirait de l’électricité qui serait directement injectée sur le réseau EDF, répondant alors à la demande des consommateurs voisins.