L’ONU dénonce la tiédeur des pays industrialisés

29 mai 2008

À moins de 24 heures d’une réunion des ministres de l’Environnement des pays du G8, ce week-end à Kobe, au Japon, le responsable de la lutte contre les changements climatiques à l’ONU, Yvo de Boer, reproche aux pays industrialisés leur tiédeur et leur manque de leadership dans leurs efforts pour la réduction des gaz à effet de serre (GES).

« Nous avons vraiment besoin d’un coup d’accélérateur de la part des pays du G8, mais pour le moment je ne vois pas cet élan », a déclaré vendredi le secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques à l’Agence France Presse.
Cette rencontre des ministres de l’Environnement du G8 revêt beaucoup d’importance aux yeux d’Yvo de Boer : « Cette réunion est cruciale puisque ce sera la dernière sur le sujet avant le sommet du G8, à Tokyo, début juillet. Les ministres présents devront avancer vers une déclaration commune des leaders du G8 donnant au reste du monde, notamment aux "Big Five", une indication claire de ce qu’ils comptent faire ».
Ceux qu’on appelle les "Big Five" sont la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud et le Mexique, des puissances économiques en émergence dont le développement aura un impact important dans la lutte mondiale contre la pollution atmosphérique. Ces cinq pays sont d’ailleurs invités cette année au sommet du G8.

Visiblement agacé par le manque de détermination et l’esquive des pays industrialisés, Yvo de Boer a déploré vendredi que les discussions des pays du G8 s’orientent vers la fixation d’objectifs de réduction de la pollution en 2050, alors qu’il est grand temps, selon lui, de se donner des objectifs beaucoup plus réalistes et atteignables.
« Quand vous êtes un homme d’affaires avec des investissements à prévoir, vous avez plus besoin de savoir ce que les gouvernements envisagent en 2020 qu’à la mi-21ème siècle », a-t-il ajouté.

Désengagement des Européens

Le secrétaire exécutif de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques a aussi souligné un certain « désengagement de l’Europe » qui a pourtant réalisé des gains concrets, ces dernières années, en matière de réduction des GES

Si les Européens ont tout de même réussi à réduire leurs émissions de GES, on ne peut pas en dire autant du Canada et des États-Unis, qui ont vu leurs émissions augmenter de façon importante depuis 1990 (voir tableau à la fin du texte).
Le premier ministre Stephen Harper, qui, comme son homologue américain George W. Bush, refuse d’appliquer le protocole de Kyoto, se rendra en Europe la semaine prochaine dans l’espoir d’y vendre son propre plan de lutte contre les changements climatiques. Une initiative en vue de préparer le terrain pour le sommet du G8 de Tokyo.
La communauté internationale a adopté en décembre 2007 la Feuille de route de Bali, un échéancier qui fixe le cadre et le calendrier des négociations sur la future stratégie internationale de lutte contre le réchauffement climatique. Les pays en développement et les États-Unis doivent se rallier à cette démarche à partir de 2012.

Sources Radio Canada


Evolution des émissions de gaz à effet de serre dans les pays du G8 de 1990 à 2006
(en millions de tonnes d’équivalent CO2)


Canada : +22
États-Unis : +14,4

Italie : +9,9

Japon : +5,3

France : -3,9

Grande-Bretagne : -15

Allemagne : -18,2

Russie : -34,2


Source : Secrétariat des Nations unies sur les changements climatiques et Environnement Canada


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