Le monde à la croisée des chemins, La Réunion prend du retard

La casse du projet d’autonomie énergétique : graves conséquences

31 mai 2011, par Manuel Marchal

Dimanche, le gouvernement allemand annonce l’arrêt des centrales nucléaires. Hier, l’Agence internationale de l’énergie constate que 2010 a été l’année record des émissions de gaz à effet de serre, en grande partie à cause des centrales thermiques. Ces deux informations font état d’un monde à la croisée des chemins. La Réunion avait anticipé ce cap avec la stratégie d’autonomie énergétique à partir des énergies renouvelables. Ce projet a été mis à terre par l’UMP. On mesure aujourd’hui toutes les conséquences de cette décision.

Deux informations viennent apporter un éclairage sur le moment décisif que nous vivons. Dimanche, le gouvernement de l’Allemagne a annoncé l’arrêt de tous les réacteurs nucléaires situés sur son territoire d’ici 2012. Cette énergie couvre 22% de la consommation de la plus grande puissance économique d’Europe. Le premier réflexe serait donc de se tourner vers les centrales thermiques pour compenser ce manque.
Mais le lendemain de cette annonce, le "Guardian" révèle une nouvelle très inquiétante de l’Agence internationale de l’énergie. En 2010, le monde a rejeté 30.600 millions de tonnes de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Les centrales thermiques expliquent en grande partie cette pollution sans précédent dans l’Histoire. Si cette hausse de la consommation des énergies fossiles se poursuit, elle aura deux conséquences. C’est tout d’abord l’épuisement accéléré de toutes les ressources en charbon et en pétrole, avec par conséquent une augmentation du prix de ces matières premières.
Mais à plus long terme, c’est une accélération encore plus dramatique de la montée du niveau des océans, et la menace de plus en plus probable d’un emballement du climat entrainant des phénomènes totalement inconnus et incontrôlables. Le moment est décisif, c’est un autre modèle que nous devons construire.
La Réunion avait su anticiper cet instant où le monde allait se trouver à la croisée des chemins. À partir de 1999, sous l’impulsion de la Région et de son mot d’ordre d’autonomie énergétique pour 2025, une stratégie et des outils ont été mis en place pour atteindre cet objectif. Des progrès avaient été observés et reconnus internationalement. Notre île se situait alors dans le peloton de tête, et remplissait un rôle d’éclaireur dans la construction d’un nouveau modèle à partir des énergies renouvelables.
Depuis l’arrivée de l’UMP à la direction de la Région, tout cela a été stoppé : fin de la géothermie, coup d’arrêt au photovoltaïque. C’est maintenant que l’on peut se rendre compte du désastre consécutif à cette décision. Car le retard pris depuis mars 2010 ne pourra pas être rattrapé.

M.M.

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