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Centrale thermique du Port
4 décembre 2007
La dernière réunion de « l’instance locale de concertation » (ILC) constituée pour le projet de remplacement de la centrale thermique du Port s’est réunie hier matin au siège du TCO en présence de participants réduits comme une peau de chagrin. Pour les représentants de l’Etat - sous-Préfet de Saint-Paul et Secrétaire général aux affaires régionales - c’était une réunion « de bilan et synthèse ». Le bilan est forcément mitigé : les énergies renouvelables ont perdu une bataille ; elles n’ont pas perdu la guerre... mais il faut un sursaut.
Cela ressemblait un peu à une défaite en rase campagne. D’abord par le nombre de participants, une grosse vingtaine sans plus. Selon le Sous-préfet, il faudrait se réjouir de ce que « quatre catégories de participants ont pris part depuis le début à la concertation : les collectivités territoriales, les services de l’Etat, les organisations professionnelles et les entreprises et enfin les associations et organismes spécialisés ». Mais en nombre réduit comme une peau de chagrin au fil des réunions, et réduites au silence pour la plupart, pour différentes raisons.
Hier, seul le Maire du Port et trois représentants d’associations écologiques ont interrogé les représentants de l’Etat et de EDF, ou fait des suggestions.
Depuis la rencontre de novembre, marquée par l’arrivée des représentants de la commune de la Possession - sur des concessions relatives à une contre-expertise indépendante analysant l’impact des poussières atmosphériques - et par un débat sur les choix technologiques dans lequel les représentants de l’Etat ont fait passer coûte que coûte un projet de centrale au fuel de 160 MW (en remplacement de l’actuelle à 125 MW), les enjeux de l’ILC ont décru en intérêt et en intensité. La Région n’était pas représentée hier ; l’ARER (Agence Régionale pour les Énergies Renouvelables), présente, a été écartée du débat technologique.
Les débats, tels qu’ils ont été menés, n’ont pas permis de dégager un réel consensus. Officieusement, la Région approuverait une centrale de 125 MW et une solution alternative en complément ; officiellement, elle se tait et abandonne le terrain à l’Etat.
Une “centrale d’appoint”... à 200 MW
Et l’Etat, lui, fait le choix de la “sécurité”, l’autre facette du conservatisme -tout en tenant de très beaux discours sur les perspectives offertes par les énergies renouvelables. C’est Jean Ballandras (SGAR) qui le dit : « Il faut une centrale à moteur diesel, d’une puissance unitaire de production (en modules de 20 MW), à démarrage rapide. Ce n’est pas parce que cette centrale peut fonctionner 24h/24 qu’elle doit fonctionner tout le temps ; c’est l’appoint fondamental une fois que toutes les autres unités de production sont mobilisées ». L’État a donc choisi d’installer 9 modules de 20 MW (en principe, ce n’est plus 160, mais 180 MW...) dans l’espoir de ne pas avoir à s’en servir. Mais... il trouve « très compliqué » de ralentir l’augmentation de la consommation et la demande - c’est pourtant ce qui a été fait ces cinq dernières années, où la croissance annuelle de la consommation électrique a été ramenée de près de 8% à moins de 5%.
Poursuivre la décroissance de l’augmentation est une question de volonté politique. Mais hier, le message envoyé par l’Etat est que « la maîtrise de la demande d’énergie ne suffit pas à compenser la croissance démographique » et que « mécaniquement, la demande va continuer à croître pendant quelques années. » L’ADEME non plus n’était pas là pour la “synthèse »...
EDF élude à La Réunion son rôle dans la recherche
Les chauffe-eau solaires ? Ils sont « une très grande réussite réunionnaise, mais on ne peut pas tabler sur un effort volontariste, même très appuyé par les pouvoirs publics », a poursuivi le SGAR dans sa synthèse. « On peut faire en sorte que l’utilisation (de la centrale - Ndlr) soit la plus minime possible... Il faut voir dans quelle mesure cela serait possible... Si nous démontrons dans les années à venir que la croissance diminue, on aura un indicateur synthétique des orientations à prendre en faveur des énergies renouvelables (EnR). Si la courbe est en décroissance en 2015, ce sera la démonstration que les Réunionnais auront été offensifs sur le sujet ».
Tout en admettant qu’il faudrait installer des centrales de moindre importance « pour lancer l’Énergie Thermique des Mers et des Océans (ETMO) ou de la houle », recherches dans lesquelles « La Réunion peut être leader », les représentants de l’Etat ont renoncé, depuis octobre, à faire admettre à EDF d’inclure cette dimension de mixité dans son projet. EDF va pomper et désaliniser de l’eau de mer - dont le rejet pose encore problème - mais élude la question de l’expérimentation de l’énergie thermique océane. On veut bien contribuer à la recherche sur les EnR... mais pas à La Réunion. Quant au SGAR, il se dit persuadé que « l’ETMO est un vrai sujet ici, où n’existe pas l’effet de yoyo thermique » et qu’« on risque de louper quelque chose si on ne dégage pas (de préférence au Port, semblait-il indiquer - Ndlr) un site pilote à l’horizon 2015 » mais tout le monde a renoncé à convaincre EDF de faire l’effort d’envisager “deux centrales en une”, dans une île où le foncier est rare.
Les deux principaux points de nuisance du modèle imposé restent les émanations atmosphériques - qui vont donner lieu à une contre-expertise - et le rejet de l’excédent d’eau, qui « pourrait être utilisable par les collectivités, les industries ou divers usages non domestiques ». EDF a proposé qu’une mission emmène des élus vérifier en Europe les niveaux d’effluents atmosphériques, selon le type de moteur qui sera installé (et dont le choix ne serait pas encore définitif, selon EDF).
« L’esprit pionnier » des Réunionnais
En résumé, le discours de l’Etat sur les énergies renouvelables est « Ce sont de vrais sujets, mais pas pour 2008 ; plutôt 2013 ou 2015 »... si ce n’est plus tard. En effet, le fond de son argumentation est qu’il faut faire cette centrale « pour garantir une “soudure” dont on ne sait si elle va durer 5 ans, 10 ans, 15 ans ou 20 ans » a ajouté le SGAR. Où est, dans ce flou, la volonté politique affichée au sommet de l’Etat ? Que devient l’engagement du président Sarkozy - « Dès 2008 nous engageons le projet “Réunion 2030 » - et celui du Premier ministre renchérissant : « La France des trois océans doit être un domaine d’excellence dans la Bio diversité, les EnR et l’environnement » et, à l’adresse des Réunionnais - les seuls à ce jour à être entrés dans le plan Outre-mer 2030 - « Je vous invite à toutes les audaces... Soyez des bâtisseurs du développement durable » ?
Le projet d’EDF ne comporte aucune audace et l’on peut penser qu’il va constituer une entrave durable, par pesanteur économique, voire - qui sait ? - comme instrument de chantage. Dans le PPI 2008-2012, les EnR n’entrent encore que pour 10%, alors qu’elles étaient prises pour zéro dans le précédent. La marge est maigre. EDF répond que « le PPI est une matière vivante qui intègre au fur et à mesure les avancées technologiques »... pourvu qu’elles soient apportées par les autres.
D’où de grands et beaux discours sur « l’esprit pionnier des Réunionnais ». En réalité, on sait depuis plusieurs années que la centrale doit être remplacée à l’horizon 2010 ; on sait depuis 2000, avec l’apparition du PRERURE, que tout un champ expérimental s’ouvre et va s’étendre. Certes le PRERURE a besoin d’être revu et consolidé et son tout nouveau directeur, Jules Dieudonné, arrive à point nommé pour relever des défis difficiles. Mais on a déjà produit 100 MW par le photovoltaïque là où l’on n’en attendait que dix. Les chauffe-eau solaires permettent d’économiser l’équivalent d’une puissance installée significative. Les recherches sur le stockage de l’énergie peuvent apporter des réponses essentielles dans les prochaines années. Et si l’on veut développer les voitures électriques, elles ne peuvent reposer que sur les EnR.
Créer un “pilotage politique” adéquat
Le Secrétaire général aux affaires régionales, qui sera prochainement à Paris pour le plan “Réunion 2030”, n’a pu hier que rester dans des généralités, du style « la centrale thermique ne bloque ni ne limite aucune expérimentation ». Mais l’expérience de l’ILC nous dit pour le moment que c’est aux Réunionnais d’en faire la preuve. C’est pourquoi le Maire du Port a souhaité la création d’une instance politique de pilotage de la production énergétique : « Si on veut, non pas faire passer un projet, mais réfléchir à La Réunion 2030, il faut se donner les moyens pour que cela devienne réel. (...) Cela nécessite d’autres moyens et une autre volonté. Pour moi, la réunion d’aujourd’hui ne peut être la synthèse. S’il y a une vraie ambition affichée par l’Etat, il faut qu’on la voie : dans la méthode, dans l’affichage des buts poursuivis et des moyens qu’on se donne » a-t-il dit en invitant à la création « d’une autre structure pour la définition d’un programme et d’une méthode ».
Si pour l’Etat, la réunion d’hier était bien « conclusive », c’est-à-dire préparatoire de l’enquête publique qui sera ouverte au début de l’année prochaine, elle laisse un goût très amer quant à la forme de “démocratie participative” mise en application. Il reste beaucoup à faire pour éveiller les consciences aux problématiques des divers modes de production d’énergie et à leurs enjeux.
P. David
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