Cette nouvelle fluctuation à la hausse du prix du pétrole ne pourra se traduire que par un renchérissement du coût de la vie, étant donné la dépendance à court terme de l’économie à cette source d’énergie fossile, sur laquelle se cristallisent les spéculations.
Dans ce contexte, la démarche de l’Union européenne de promouvoir ses relations avec les pays d’Asie centrale traduit une volonté de diversifier ses approvisionnements pétroliers. C’est ce que souligne le communiqué que nous reproduisons en encadré.

Les Etats-Unis en avance

Région riche en hydrocarbure, l’Asie centrale est l’objet de nombreuses convoitises. C’est d’ailleurs dans un de ses pays qu’a été déclenché le premier conflit majeur du 21ème siècle. L’invasion de l’Afghanistan par les militaires américains en 2001 a eu pour prétexte officiel la guerre au terrorisme. Mais derrière ce motif, se trouve la volonté de faire main basse sur les richesses de l’Asie centrale. La guerre en Afghanistan a d’ailleurs permis à Washington d’imposer l’installation de bases militaires importantes dans des pays frontaliers. L’occupation de l’Irak ne fait que confirmer cette stratégie de prise de possession brutale de champs d’hydrocarbures en Asie.
L’Union européenne cherche aussi à poser un pied en Asie centrale. Et pour atteindre durablement cet objectif, elle élabore une stratégie qui a franchi samedi dernier une nouvelle étape avec la rencontre interministérielle de Berlin.
Définie lors du dernier sommet européen à Berlin les 21 et 22 juin derniers, elle traduit un engagement plus important de l’Union européenne dans cette région clé, aussi bien sur le plan géographique que sur le plan économique.

Nouvelle stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale

Le communiqué ci-après de l’Union européenne explique la politique qu’elle souhaite mener dans cette région clé.

« Le ministre fédéral des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a invité les ministres des Affaires étrangères des cinq États d’Asie centrale à venir à Berlin samedi dernier. La première ayant eu lieu en mars à Astana, il s’agit de la deuxième réunion entre l’Union européenne et des représentants de tous les cinq États d’Asie centrale.
Lors de cette réunion, le ministre européen devait présenter la stratégie de l’Union pour l’Asie centrale, a été élaborée sous présidence allemande et avalisée par le Conseil européen des 21 et 22 juin à Bruxelles. Cette stratégie définit pour la première fois les lignes directrices d’un engagement beaucoup plus grand de l’Union européenne en Asie centrale.
En adoptant sa stratégie pour l’Asie centrale, l’Union européenne souligne l’importance croissante que l’Asie centrale revêt au plan stratégique de par sa situation géographique entre l’Europe, l’Asie, la Russie et l’Asie du Sud. L’Union européenne et les pays d’Asie centrale nourrissent une large gamme d’intérêts communs qui vont de leur engagement en faveur d’un Afghanistan pacifié à la diversification des livraisons d’énergie en passant par leur lutte contre le transit de stupéfiants et l’extrémisme et par l’amélioration de la coopération régionale.
La stratégie de l’Union européenne pour l’Asie centrale préconise une approche bilatérale et régionale équilibrée prenant en considération les besoins et la performance économique de chaque pays. Un dialogue politique régulier sera mené avec les pays de la région qui portera à la fois sur le développement de la coopération dans les différents domaines de l’économie, des transports, de l’énergie, de l’environnement et de l’éducation par exemple et sur l’élargissement d’un socle de valeurs communes s’appuyant notamment sur l’État de droit et les Droits de l’Homme.
Le Conseil européen procédera pour la première fois en juin 2008 à une évaluation de la mise en œuvre de la stratégie pour l’Asie centrale et ensuite au moins une fois tous les deux ans.
L’Union européenne était représentée samedi par le président en exercice du Conseil de l’UE, le ministre fédéral Steinmeier, le prochain président qui lui succédera, le ministre portugais des Affaires étrangères Luìs Amado et le représentant spécial de l’Union européenne pour l’Asie centrale Pierre Morel. Plusieurs membres de gouvernement d’Asie centrale étaient représentés : le ministre des Affaires étrangères de la République kirghize Ednan Karabayev, le ministre des Affaires étrangères du Kazakhstan Marat Tashin, le ministre des Affaires étrangères du Tadjikistan Hamrokhon Zarifi, le vice-ministre des Affaires étrangères d’Ouzbékistan Ilkhom Nematov et un représentant du Turkménistan ».