L’énergie thermique des mers en Martinique en 2018, La Réunion complètement larguée

La NRL à l’opposé de la transition énergétique

2 septembre 2014, par Manuel Marchal

En visite en Martinique, Ségolène Royal a souhaité que l’île soit le premier pays au monde à expérimenter l’énergie thermique des mers. L’échéance fixée est 2018. Rappelons que La Réunion avait lancé ce projet, c’était quand il existait une volonté politique de développer l’autonomie énergétique pour 2025. Depuis, le retard s’accumule et la décision de concentrer tous les crédits sur une route en mer de 12 kilomètres a pour but de rendre notre île définitivement dépendante des importations de pétrole.

Ségolène Royal termine ce mardi une visite de plusieurs jours aux Antilles. Elle était ce lundi en Martinique. Elle a apporté son soutien au projet de centrale produisant de l’électricité à partir de l’énergie thermique marine. Ce procédé utilise la différence de température entre l’eau de surface et celle des profondeurs pour produire de l’énergie. Cette technique est particulièrement adaptée à nos régions tropicales, car notre océan garantit la permanence d’une différence importante de température entre la surface et le fond. C’est donc une énergie pouvant servir de base à la fourniture d’électricité, car elle constitue une source permanente et prévisible. A terme, elle pourra donc remplacer le charbon et le fuel des centrales thermiques.

Une chance gâchée à La Réunion

A La Réunion, cette possibilité a été très tôt étudiée. En 2007, l’énergie thermique marine faisait partie des thèmes abordés lors des Rencontres réunionnaises du développement durable. En 2009, elle a fait l’objet d’un partenariat entre la DCNS, la Région, la Caisse des dépôts et l’Etat. Les signataires s’engageaient pour la construction d’un démonstrateur, avec la perspective de centrales en 2014, c’est-à-dire aujourd’hui.
Mais à La Réunion, ce projet est tombé à l’eau. La nouvelle équipe à la direction de la Région a manifestement d’autres priorités. Cette volonté politique a au moins deux conséquences.
La première, c’est le transfert de tout ce qui a été capitalisé sur ce sujet à La Réunion vers l’hémisphère Nord. Le démonstrateur verra bien le jour, en Martinique. C’est ce qu’a rappelé le voyage dans cette île effectué par Ségolène Royal, ministre de l’Ecologie. Elle a souhaité que la Martinique soit le premier pays à expérimenter l’énergie thermique marine, rapporte Martinique Première. Cela passe par la réalisation à court terme du démonstrateur validant les théories. Ceci montre que dorénavant, La Réunion est maintenant bien à la traîne dans le domaine des énergies renouvelables.

Priorité au pétrole et aux voitures

La seconde, c’est la volonté de concentrer tous les crédits sur un projet de route en mer long de 12 kilomètres. Il est clair que les seuls bénéficiaires de cette route sont les vendeurs de pétrole et de véhicule fonctionnant avec cette énergie polluante et malsaine.
Au moment où va débuter le débat sur la transition énergétique, la visite de Ségolène Royal en Martinique a permis de souligner tout le retard pris dans ce domaine à La Réunion. Et il risque bien de devenir irréversible si jamais Didier Robert et ses complices arrivent à concrétiser leur projet de route en mer.

M.M.

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Messages

  • Chaque année en France, ce sont 42OOO personnes qui meurent des suite de l’emploi du diésel ! A la Réunion, c’est le carburant préféré des inconscients-égoistes-narcissiques consommateurs, "après moi le déluge", ce que je trouve lamentable. Ici, on pourrait devenir l’exemple de l’OI pour créer de l’énergie propre, trier les déchets, employer la bio masse par création de métane, l’éolien, la houle marine et bien sur le volcan comme en Nlle Zélande, Islande, par exemple. Si si, c’est possible, il ne faut pas écouter et encore moins suivre les politiques à court terme, les fatalistes et autres adorateurs d’idées sugrenues telles que la Science et la Technologie nous sauveront, il y a trop d’interêt ou encore "que tout ça va s’arranger tout seul", que " la Nature est à notre service", que "l’Homme est présent pour l’exploiter"...

    Je suis absolument contre tout cela ! Si j’en avais la possibilité, je ferais en sorte d’être le plus autonome possible de l’industrie agro-alimentaire, j’irais le plus souvent possible en vélo et trirais encore plus les déchets en les limitant en employant des poules pour les éliminer et avoir de bons oeufs "comme avant".

    Le retour du train, devenu TER PEI OI, vitrine du XXI° siècle nous aidera. Sans oublier les téléphériques qui sont beaucoup plus propres, direct que des lacets interminables qui en plus de la fumée nauséabonde, donnent le mal de mer...

    Bonne fin de semaine à toutes et tous, et que d’autres camarades nous rejoingnent pour montrer que l’on a des idées pour l’Avenir de nos enfants, qui vivront ici s’il y a du travail pour eux ou bien ailleurs, là où ce sera mieux, plus propre et acceuillant ! Arthur.



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