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La première centrale houlomotrice verra le jour au Portugal
Rendre La Réunion autosuffisante en énergie, c’est possible
mercredi 17 mai 2006
L’entreprise portugaise Enersis et la société écossaise Ocean Power Delivery ont annoncé vendredi l’installation cet été de la première centrale houlomotrice du monde au large du Portugal. Une centrale dont la capacité de production devrait vite se multiplier... Un encouragement à l’ARER et à tous ses partenaires qui œuvrent à La Réunion pour rendre notre île autosuffisante en énergie d’ici 20 ans. L’énergie de la houle fait partie de leurs recherches.
C’est au large de Povoa de Varzim, à 320 km au Nord de Lisbonne, que la première centrale houlomotrice (exploitant la force des vagues) verra le jour. Enersis, entreprise portugaise chargée de la fabrication (filiale du cimentier Semapa), et Ocean Power Delivery, la société écossaise qui a fourni la technologie, ont annoncé qu’elle serait installée dès cet été.
Dotée de 3 puissants générateurs, appelée Pelamis, cette centrale disposera d’une capacité de production de 2,25 mégawatts, de quoi couvrir les besoins de 7.000 personnes. Actuellement en phase de montage dans les chantiers navals de Péniche, à 110 km au Nord de Lisbonne, ces générateurs devraient être installés dans les semaines qui viennent, tandis que le raccordement au réseau électrique devrait s’effectuer en août.
50 mégawatts pour 2010
Enersis a déboursé un total de 8,5 millions d’euros pour cette centrale. Et ce n’est pas fini ! La société portugaise prévoit d’ores et déjà d’investir 70 millions d’euros pour l’installation de 28 nouveaux Pelamis en 2008. Au total, ce parc de “serpents de mer hydroélectrique” s’étalerait ainsi sur 1 km carré pour une capacité de production de 20 mégawatts, de quoi alimenter 20.000 foyers.
Et une chose est sûre, le gouvernement portugais compte bien développer cette nouvelle énergie. Il souhaite en effet, d’ici à 2010, porter la capacité d’énergie houlomotrice à 50 mégawatts. Or, selon l’Association portugaise pour les énergies renouvelables (APREN), les capacités en la matière du pays sont bien plus importantes, grâce à l’existence d’eaux profondes près de ses côtes qui multiplient la puissance des vagues.
Quoi qu’il en soit, à terme, ce type d’énergie pourrait fournir quelque 20% des besoins des 10 millions d’habitants, selon une étude du Centre d’énergie des vagues, organisme indépendant.
Fonctionnement
Les “Pelamis” (“serpents de mer”, en grec), dont un prototype installé en Écosse a permis de mesurer les performances, sont composés de 4 cylindres semi-émergés, de la taille d’un wagon de train de marchandise, reliés entre eux par des charnières et d’une longueur totale de 120 mètres. C’est la contraction des vérins qui se trouvent entre les cylindres qui produit l’énergie transportée ensuite par un câble sous-marin vers la côte pour y être raccordée au réseau électrique.
Pelamis, convertisseur d’énergie des vagues : comment ça marche ?
"Un nouvel équipement flottant de récupération de l’énergie des vagues, conçu à Édimbourg, est destiné à aider l’Écosse à atteindre ses objectifs ambitieux quant au développement d’une "énergie verte". Le gouvernement Écossais souhaite que 40% de sa production électrique provienne des énergies renouvelables d’ici à 2020. Le convertisseur d’énergie appelé "Pelamis", produit par la société "Ocean Power Delivery", est une structure semi-émergée, composée de 4 cylindres reliés par des articulations. Le "Pelamis" est positionné dans la direction de propagation de la vague. Dans chaque articulation se trouve un module de conversion d’énergie. En effet, le mouvement des vagues agit dans chaque articulation sur un vérin hydraulique qui envoie du fluide haute pression vers un moteur hydraulique qui actionne un générateur d’électricité (i.e. une turbine). L’énergie produite est envoyée, par l’intermédiaire d’un cordon ombilical, dans les fonds marins. Un convertisseur "Pelamis" génère 750 kW ce qui représente la consommation de 500 foyers et un parc machine d’une surface de 1 km carré devrait délivrer assez d’énergie pour 20.000 foyers.
Le ministre de l’Industrie écossais, Jim Wallace, a déclaré que l’utilisation de ce type d’énergie était une étape obligée et il ajoute : "nous avons du vent, nous avons des mers, et je crois que cela veut dire que bien que notre objectif de 40% d’ici à 2020 soit ambitieux, nous pouvons l’atteindre". Le prototype doit être teste à Orkney plus tard dans l’année."
Source : bulletin électronique du Royaume-Uni (numéro 43-partie 2/2 - 16 mars 2004)
http://www.bulletins-electroniques.com/royaumeuni/index.htm
Voir aussi : Le site d’Ocean Power Delivery où des animations montrent comment cela fonctionne.
http://www.oceanpd.com/Anims/pelamis_V4.html