Un groupe en panne à la centrale du Gol

La production d’électricité dans le rouge

18 novembre 2004

Ce n’est un secret pour personne : la consommation d’électricité augmente de manière régulière, de l’ordre de 8% par an. Mais dans le même temps, la production ne suit pas forcément. Si l’offre arrive encore à suivre la demande, la situation est particulièrement tendue.
Elle l’est d’autant plus ces derniers jours que la centrale thermique du Gol a vu sa capacité de production sérieusement amputée, avec un incident survenu sur une turbine qui a dû être arrêtée depuis le 30 octobre dernier sans que l’on puisse dire pour l’instant quand la centrale pourra revenir à une production optimale.
En temps normal, la centrale du Gol fournit 59 mégawatts. Avec cette panne, cette puissance est ramenée à 29 mégawatts, ce qui représente un sérieux manque à gagner. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la troisième tranche de production de la centrale de Bois-Rouge, prévue pour amener 45 mégawatts supplémentaires, a pris du retard et ne pourra pas être mise en service, dans le meilleur des cas, avant le 1er décembre. Mais même si ce calendrier était respecté, il faut encore un temps de rodage avant que cette nouvelle tranche de production puisse donner sa pleine puissance.
Selon nos informations, EDF est obligée, vaille que vaille, de pallier cette carence dans la production d’électricité et "tourne plein pot" selon un technicien qui ne cache pas que la situation est particulièrement tendue.
"Si le moindre problème venait à surgir, on n’aurait pas d’autre solution que de procéder à un délestage", explique ce technicien. En clair, au moindre pépin, ce sont les abonnés qui seraient privés d’électricité.
Pour l’heure, si les réparations sont en cours au Gol, nul ne peut encore donner de précision sur l’origine de l’incident survenu sur une turbine. Les experts sont toujours au travail, pendant que plusieurs intervenants planchent pour réparer la panne.
Selon une source “maison”, il semble que l’incident ne serait pas dû à une défaillance humaine, mais à une ailette de turbine qui a cédé. "C’est le métal qui aurait mal vieilli", dit-on.
Et comme on dit en créole, “la chiasse nana gro tèt”, d’autres incidents, fort heureusement moins graves, sont également survenus, avec notamment une fuite sur une chaudière, alors que dans la nuit de dimanche à lundi dernier, c’est la tranche 2 qui a dû être arrêtée.
Fort heureusement, cet incident, qui a pu être vite réparé, est survenu en pleine nuit, donc en période de faible consommation. Pareil problème aux heures de forte consommation (matin et soir) aurait eu de sérieuses répercussions pour les abonnés.
Ces incidents à répétition (la panne d’un groupe de production, le retard pris dans la mise en service de la troisième tranche de Bois-Rouge) mettent en évidence la fragilité d’une production qui arrive tout juste à satisfaire la consommation. Cela est d’autant plus vrai que ces dernières semaines, on enregistre des pics de consommation qui sonnent comme autant de signaux d’alarme. On a ainsi enregistré entre 364 et 370 mégawatts aux heures de pointe. "On est au plafond, même avec les moyens de secours", souligne une source interne.
On pourrait penser que la fin de la campagne sucrière et l’arrêt des usines pourrait apporter un répit. Il n’en est rien. Par exemple, la sucrerie du Gol prélève 12 mégawatts sur le réseau, soit l’équivalent de la consommation d’une ville de 8 à 10.000 habitants. Mais l’arrêt de l’usine coïncide avec l’arrivée des fortes chaleurs, et donc d’une forte poussée de la consommation d’électricité boostée par les climatiseurs...

S. D.


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