Saint Pierre accueille la plus grande centrale photovoltaïque nationale

La Réunion, île exemplaire sur la politique de l’énergie renouvelable

24 mai 2007

(Photo SP)

7.930 modules Photowatt sur environ 13.000 m2, la nouvelle centrale photovoltaïque située sur les toits de la SITAR à St Pierre a une puissance de 1,310 MW, ce qui fait d’elle la plus grande ferme de France. Cette nouvelle unité de production d’énergie solaire est un tiers plus puissante que l’équipement de la SAPRIM inauguré au mois de décembre dernier. C’est avec le soutien financier de la Région Réunion et de l’Europe que ce projet, porté par la SCE (Société de Conversion d’Énergie) conjointement avec le Groupe Séchilienne Sidec, a pu voir le jour.

Depuis sa création en 1973, la SITAR Holding, filiale des groupes Altadis et Imperial Tobacco, a confirmé sa place de leader sur le marché de la cigarette. Avec 800 millions de cigarettes produites l’année dernière et sa cinquantaine de salariés, la société couvre 80% du marché local et 100% du marché de Mayotte. Elle prévoit à court terme d’exporter vers Dubaï et les Antilles. Mais en plus de la production de cigarettes et de cigares, aujourd’hui la SITAR s’est diversifiée et produit des emballages en cartons.
C’est en 2004 que le projet de panneaux photovoltaïques a vu le jour, et après avoir convaincu les actionnaires, une opération pilote de 30 KW a été menée et devant ce succès, « on a décidé de poursuivre l’aventure », souligne le directeur de la SITAR, Rémy Spriet.

L’installation produira pour l’équivalent de 750 foyers

« Avec ce nouvel équipement, la société SCE renforce son rôle en tant qu’acteur et partenaire à part entière d’une économie “écologique”, tout en intégrant les enjeux climatiques », affirme Alain Orriols, président fondateur de la société SCE.
En effet, après l’équipement de la SAPRIM (centrale d’achat des magasins Jumbo et Score) l’année dernière, celui de la SITAR aujourd’hui, et celui de l’électricité de Mayotte qui sera inauguré dans quelques jours, la SCE continue dans une dynamique de développement des énergies renouvelables.
L’installation inaugurée aujourd’hui représentera un tiers de la production d’énergie photovoltaïque injectée sur le réseau réunionnais. Avec un ensoleillement annuel moyen de 1.350 heures sur la commune de St Pierre, l’installation produira 1,930 GWH par an, ce qui équivaut à la consommation de 750 foyers.
Cet équipement permettra d’économiser le rejet de 1.350 tonnes de CO2 chaque année, soit environ 7 millions de kilomètres parcourus par une voiture.
A court terme, d’autres projets du même type seront réalisés, notamment une deuxième tranche de panneaux sur les toits de la SAPRIM, cette installation, livrée en fin d’année, aura donc une puissance cumulée de 1,633 MW, elle deviendrait donc la plus grosse installation nationale.
D’autre part, le site de SORECOM et le supermarché Score à Gilles, du groupe Vindémia, abriteront des installations, respectivement, de 540 KW et 155 KW ; la GTOI du Port, une installation de 705 KW, etc... Toutes ces nouvelles installations prévues permettront l’embauche d’une trentaine de personnes cette année et de 40 autres en 2008.

L’utilisation des énergies renouvelables en plein essor

Paul Vergès s’est félicité de cette nouvelle initiative concernant la protection de l’environnement et la lutte contre le réchauffement climatique, sujets qui lui tiennent particulièrement à cœur.
L’énergie constitue l’un des grands enjeux du XXIème siècle et le Conseil Régional s’est donné pour objectif d’atteindre d’ici 2025, l’autonomie sur le plan de l’énergie et notamment en matière d’électricité.
Et pour y arriver, le président de la pyramide inversée se donne tous les moyens. En effet, « des études sont actuellement menées par des experts néo-zélandais et français sur la possibilité de réaliser un forage d’exploitation pour voir s’il y a un gisement de vapeur au volcan ; si c’est le cas, l’installation d’une centrale géothermique serait envisageable ». D’autre part, un travail est en cours pour étudier les énergies liées à la mer, à la houle, « comment utiliser l’énergie des vagues qui frappent nos côtes ? Nous devons explorer toutes les pistes possibles pour atteindre l’autonomie. Tous les élus doivent allés dans le même sens pour l’avenir de la Réunion », affirme Paul Vergès. Le potentiel hydraulique, les fermes éoliennes sont également des pistes de travail à ne pas négliger.

Sophie Périabe


Objectif : des chauffe-eau solaires pour tous les Réunionnais

Il est important que chacun, à son niveau, fasse un petit geste pour utiliser moins d’énergie. A La Réunion, nous bénéficions d’un soleil généreux toute l’année et l’énergie solaire est aujourd’hui un atout à ne pas négliger. D’ailleurs, beaucoup de Réunionnais ont déjà fait le choix de l’énergie solaire. En effet, le parc de chauffe-eau solaires représente sur l’île environ 75.000 unités pour un total de 240.000 logements, soit plus d’un quart du parc.
En 2005, plus 11.000 chauffe-eau solaires ont été installés par des individuels, grâce notamment à des aides financières publiques. On peut dire que la population est de plus en plus sensible à ce problème de protection de l’environnement et d’utilisation des énergies renouvelables. De plus, cette filière génère à la Réunion près de 320 emplois et 27 millions de chiffres d’affaires annuels.
Sur le volet des chauffe-eau solaires, une demande forte de la Région Réunion qui pourrait être relayée par le SER (Syndicat des Énergies Renouvelables) est celle de lier la défiscalisation à la mise en place de chauffe-eau solaires, que ce soit dans l’habitat individuel comme dans l’habitat collectif.
Une telle décision parait aujourd’hui la seule susceptible de développer à très grande échelle le chauffe-eau solaire sur l’habitat collectif et privé, en limitant fortement les subventions.
Selon la Région, elle serait relativement facile à mettre en place, par exemple dans le cas d’une loi de finance, et aurait un impact, tant sur le développement économique des régions concernées que sur le bilan énergétique.
Une intervention du syndicat des énergies renouvelables au plus haut niveau pour faire, le cas échéant, de la Réunion une terre d’expérimentation, si son application sur l’ensemble des DOM n’est pas possible immédiatement (capacité des entreprises locales à répondre à la demande) pour une telle mesure est sollicitée par la Région.
Il faut savoir que l’île compte le plus grand nombre d’installations de chauffe-eau solaires (en valeur relative) de toute la France.

SP

Les atouts de La RéunionEnergies renouvelables

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