Les métiers des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie - 1 -

La Réunion inscrite dans une dynamique volontariste de développement durable

20 janvier 2009

L’activité humaine d’aujourd’hui nécessite d’importantes quantités d’énergie. Cette énergie est, pour une très grande majorité, d’origine fossile, et sa production libère un volume considérable de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Ce phénomène est en grande partie responsable du réchauffement planétaire et du dérèglement climatique.
Selon l’ADEME, La Réunion consomme 846 kilo-tonne-équivalent-pétrole (Ktep) dont 85% sont importés sous forme de gaz ou de charbon. L’énergie consommée à La Réunion est majoritairement d’origine fossile : 100% pour les transports et 65% pour la production d’électricité.

Le dynamisme démographique et économique de l’île qui fait progresser les besoins en électricité de 8% par an et l’augmentation considérable du prix des énergies fossiles depuis 2007, ajoutent à la dimension environnementale une dimension économique forte.
Conscients de ces enjeux, les politiques, et notamment la Région Réunion, se sont inscrits dans une dynamique volontariste de développement durable à travers différents plans (PRERURE, GERRI, Réunion 2030, île verte...) avec pour objectif de minimiser les émissions de CO2 selon 2 axes complémentaires : maîtriser la consommation d’énergie et favoriser l’utilisation des énergies renouvelables. Dans cette perspective, la Région Réunion souhaite atteindre l’autonomie énergétique à horizon 2030. Pour ce faire, elle a mis en place le Plan Régional des Énergies Renouvelables et d’Utilisation Rationnelle de l’Energie (PRERURE) afin d’accentuer la part des énergies renouvelables dans le mix-énergétique.

La maîtrise de l’énergie (MDE) : une révolution comportementale et technologique

Même si la MDE est transversale à tous les secteurs d’activité, quatre d’entre eux sont particulièrement concernés :

- Le bâtiment : 40% de l’énergie d’un bâtiment est consommée pour sa construction et 60% pour son utilisation. A titre d’exemple, la consommation énergétique des établissements de santé de l’île est supérieure à la consommation de ses industries.
Afin de réduire au maximum la consommation énergétique des locaux, leur construction et leur rénovation vont devoir prendre en compte de nouvelles façons de concevoir des projets immobiliers, de nouveaux matériaux, de nouvelles techniques de production des bâtiments, etc...

- L’industrie est également un domaine sensible au coût de l’énergie.
Le domaine industriel, et notamment l’Industrie Agro-Alimentaire grande utilisatrice de technologies de refroidissement (climatisation, réfrigération, conditionnement d’air...), est le plus sensible à la hausse du coût de l’énergie.

- Les transports des personnes et des marchandises : les transports représentent 70% de la consommation énergétique de l’île, selon l’ARER. Afin de résoudre les problèmes liés à cette consommation, les déplacements doivent être rationalisés.

- La formation et la sensibilisation : changer les comportements pour que chacun devienne éco-citoyen.

Changer les comportements de consommation d’énergie

La logique de la MDE vise à changer les comportements de consommation d’énergie, tant dans la sphère professionnelle que personnelle.
Cela passe, entre autres, par la connaissance des comportements adaptés. Les actions d’information et de sensibilisation auprès de publics divers visent à faire prendre conscience des bonnes pratiques. Pour que les changements s’opèrent, l’information doit être accompagnée des moyens techniques qui permettent leur mise en œuvre.

L’apparition de nouvelles activités et expertises vont entraîner inexorablement la création de nouveaux métiers.
La très grande majorité des impacts de la MDE sera liée à la mutation des compétences professionnelles d’un métier exercé de façon traditionnelle vers un métier qui intègre dans ses pratiques de nouvelles technologies, de nouveaux matériaux et de nouvelles techniques de travail.
Les nouveaux métiers vont, quant à eux, soit nécessiter des formations nouvelles, longues et qualifiantes, soit être le résultat d’une mutation et faire l’objet de formations complémentaires.
Et là encore, il est essentiel d’anticiper les besoins en formation et de les adapter aux exigences des professionnels. Cette thématique des nouveaux métiers sera davantage abordée dans un second article.

(à suivre)


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